Appel à communications
« Proust, en mode paysage »
Rencontres internationales proustiennes d’Illiers-Combray
Organisées par l’ARIPIC (Association des Rencontres Internationales Proustiennes),
sous la présidence de Mireille Naturel et la vice-présidence de Marianne Brody-Baudin
Illiers-Combray (Eure-et-Loir), 8-9-10 juillet 2023
Ce n’est pas tant l’engouement - qui s’estompe déjà, me semble-t-il – pour l’étude du paysage, relayée par la géographie littéraire, que les circonstances qui nous amènent à nous pencher sur cette thématique qui, de toute façon, est inhérente à l’œuvre de Proust. Dans « paysage », il y a « pays », comme dans « landscape » il y « land », et le pays, associé au nom, est une référence proustienne importante. L’ouverture au public du parc du Domaine de la Citadelle à Illiers-Combray va nous replonger dans une époque où le paysage domestique obéissait à certains codes sociaux et esthétiques.
On sait par ailleurs quelle importance ont les éléments naturels dans l’œuvre de Proust : arbres, haie, jardins, fleurs, rivières, etc. La notion de lieu à laquelle Proust lui-même nous invite à réfléchir a suscité de nombreuses études, à commencer par celles d’André Ferré, sa thèse d’abord puis le livre qui en est issu Géographie de Marcel Proust (éd. du Sagittaire, 1939). Plus récemment, Keichi Tsumori a fait de sa thèse un ouvrage intitulé, Proust et le paysage. Des écrits de jeunesse à la Recherche du temps perdu (Honoré Champion, 2014). Si « l’espace » est associé à Georges Poulet, auteur de L’Espace proustien (Gallimard, 1963, 1982), on ne peut parler de « paysage » sans citer le nom de Michel Collot. Et je me référerai plus particulièrement à son article « Points de vue sur la perception des paysages », publié dans La théorie du paysage en France (1974-1994), sous la direction d’Alain Roger. Partant de l’idée que le paysage est un espace perçu, il en déduit qu’il est déjà « construit et symbolique », et le démontre en se référant à la psychophysiologie de la vision puis en s’inscrivant dans une perspective phénoménologique et psychanalytique. Le paysage assumerait-il la fonction d’un espace transitionnel, tel que le définit Winnicott (voir Jean Guillaumin) ?
La notion de « paysage », particulièrement importante au XIXe siècle – je pense, dans le domaine de la poésie, à Anna de Noailles, si proche de Marcel Proust -, est universelle et se prête à une polyphonie internationale. Ainsi, le topos de la promenade en automobile à travers la nature se retrouve dans différentes littératures européennes de la fin du XIXe et du début du XXe siècles, notamment en Angleterre. L’automobile entre en concurrence avec le chemin de fer. Comment Proust s’inscrit-il dans cette historicité ? D’autre part, comment écrit-on le paysage, comment le décrit-on ? Par l’observation, par la lecture ? On connaît les nombreux dessins de Proust, essentiellement des portraits ou des fragments de portraits, et des formes architecturales ; il a dessiné peu ou pas de paysages. Le paysage pictural est pourtant très important pour lui. Lors des Rencontres, un artiste-peintre, accompagné d’une comédienne, donnera vie aux paysages en les dessinant dans l’instantanéité.
Nous pouvons envisager les axes suivants :
- La place du paysage dans les publications proustiennes (revues, articles, ouvrages).
- Les variantes : lieu, espace, paysage
- Topographie et toponymie
- Modalités de la perception et composantes sensorielles.
- Approches sémiotique, stylistique et génétique
- Le paysage et sa représentation artistique, essentiellement picturale.
- Intertextes
- Approche psychanalytique
Quelques références bibliographiques
Collot, Michel, « Points de vue sur la perception des paysages », La théorie du paysage en France (1974-1994), sous la direction d’Alain Roger, éditions Champ Vallon, 01 420 Seyssel, 1995. p. 210-223.
Dollfus, Olivier, L’Analyse géographique. « Que sais-je ? », n° 1456, Presses Universitaires de France, 1971.
Guillaumin, Jean, « Le paysage dans le regard d’un psychanalyste : rencontre avec les géographes », Bulletin du centre de recherches sur l’environnement géographique et social Université de Lyon II, 1975, n° 3.
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La proposition de communication est à envoyer pour le 20 février 2023. Elle doit se composer de 3500 caractères (espaces compris), soit environ une page.
Responsable : Mireille Naturel
ou mireille.naturel@wanadoo.fr
Comité scientifique :
Marianne Brody-Baudin (France), Yvonne Goga (Roumanie), Mireille Naturel (France),
Thanh-Van Ton That (France), Kirsten von Hagen (Allemagne), J.M.M. Houppermans (Pays-Bas),.