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Hommage au Maître hétéroclite, Jacques Pimpaneau

Hommage au Maître hétéroclite, Jacques Pimpaneau

Publié le par Marc Escola (Source : Loïc Aloisio)

Jacques Pimpaneau s’en est allé voici un peu plus d’un an, le 2 novembre 2021, son éternelle cigarette plantée au coin des lèvres presque jusqu’au dernier instant. Impressions d’Extrême-Orient, avec le concours de deux de ses anciens doctorants et successeurs à l’Inalco, Vincent Durand-Dastès et Valérie Lavoix, souhaite aujourd’hui lui rendre hommage en lui consacrant son seizième numéro.

Pimpaneau, en découvrant la Chine lors d’un séjour étudiant dès 1958, avait autant apprécié l’art et la littérature de ce pays qu’il avait pris instantanément en grippe le régime autoritaire et puritain qui le régentait. Cette inclination comme cette aversion ne devaient jamais plus le quitter !

Parmi les nombreuses choses chinoises qu’il affectionna, on peut citer le théâtre, la littérature et les arts populaires, la poésie et la prose classiques, les histoires dynastiques, les récits érotiques, l’esthétique littéraire, la religion populaire… Il partagea avec élégance et gouaille son savoir de « spécialiste hétéroclite » – il se définit un jour comme luanqibazao de zhuanjia 乱七八糟的专家 – avec des générations d’étudiants et de curieux, via les cours qu’il donna à l’Inalco pendant près de quarante ans, les nombreux ouvrages (synthèses, traductions…) qu’il mettait un point d’honneur à destiner au « grand public », la vingtaine de documentaires ethnographiques qu’il réalisa, mais aussi grâce aux remarquables collections du Musée Kwok-On, consacré aux fêtes et spectacles d’Asie, qu’il dirigea pendant de longues années depuis la cour d’un ancien atelier situé rue des Francs Bourgeois. Ayant lui-même appris la manipulation lors de son séjour à Hong-Kong à la fin des années 1960, il revendiquait pour lui-même, plus que toute autre appellation, le titre de marionnettiste.

Voici quelques années, un petit groupe d’anciens élèves et d’amis fidèles avait déjà réuni un petit « bouquet de traductions » qu’ils se préparaient en secret à lui offrir. Averti par une fuite, Pimpaneau refusa alors mordicus l’hommage, et voulut plutôt qu’il soit consacré à une figure qui lui paraissait mieux mériter que lui d’être célébrée, Xue Tao (770-832), parce qu’elle était femme, courtisane, poétesse et artisane. Alors pourquoi réitérer aujourd’hui une entreprise qu’il n’aurait pas approuvée ? Peut-être parce que, si Pimpaneau détestait les hommages, il goûtait au plus haut point la désobéissance… et nul doute qu’il n’aurait certainement pas voulu adopter la pause du mort revêche et mal embouché ! Alors pourquoi nous retenir de lancer un appel, pas tellement à le célébrer lui-même, mais à savourer autour de lui les œuvres d’art et de littérature qu’il aimait ?

Que les traducteurs du chinois ou des autres langues d’Asie prennent leur plume dans l’esprit de maître Jacques ! Nous attendons des textes littéraires traduits en français (qui seront précédés d’une courte présentation donnant des informations sur l’œuvre, son auteur et les raisons qui ont conduit à le retenir). Ils devront nous parvenir pour le 30 juin 2023, en vue d’une publication en ligne prévue pour la fin décembre 2023.

Dans l’idéal, le texte sera inédit en traduction française ; si ce n’est pas le cas, le traducteur devra justifier de la nécessité d’une nouvelle traduction. Pour les textes contemporains, pas encore tombés dans le domaine public, le traducteur s’assurera au préalable de détenir l’autorisation de l’auteur pour la publication en ligne d’une traduction de son œuvre. Le texte retenu sera soit un texte intégral (essai, courte nouvelle, conte, récit, poésie), soit un extrait d’une œuvre plus ample (un chapitre de roman, par exemple). Dans l’idéal, la traduction n’excédera pas 30 000 signes. Le traducteur fournira sa traduction sur un support informatique (Word [.doc] avec une copie en format .pdf) portant le minimum d’enrichissement stylistique (avec des notes de bas de page), ainsi que le texte original en format .pdf (celui-ci sera communiqué aux experts chargés d’évaluer la traduction et également mis à disposition des lecteurs de la revue). Voir les recommandations aux auteurs : https://journals.openedition.org/ideo/203. Le traducteur est libre dans le choix de l’appareil critique qui accompagnera son travail. Il peut également proposer des documents annexes dont il détiendra, le cas échéant, les droits de reproduction (les fournir au format .jpg)

Nous pouvons, le cas échéant, retenir des articles dès lors qu’ils proposent des extraits significatifs d’œuvres littéraires en traduction inédite (la taille des articles devra être comprise entre 30 000 et 50 000 signes). Merci d’en fournir un bref résumé en français et, si possible, également en anglais.

Date limite de réception des propositions : 30 juin 2023

Mise en ligne : fin décembre 2023

Les propositions sont à envoyer aux membres de l’équipe éditoriale du numéro :

Vincent Durand-Dastès : vincent.durand-dastes@inalco.fr 
Valérie Lavoix : vlavoix@inalco.fr 
Loïc Aloisio : aloisio.loic@gmail.com
Pierre Kaser : pierre.kaser@univ-amu.fr