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Présences noires (revue Romantisme, 2024-3)

Présences noires (revue Romantisme, 2024-3)

Publié le par Marc Escola (Source : Eléonore Reverzy)

Présences noires (Romantisme, 2024-3)

Responsables : Sarga Moussa et Carole Reynaud-Paligot

La représentation des Noirs est un sujet central pour le xixe siècle, dans la littérature comme dans les arts, en histoire comme en ethnologie. Siècle des impérialismes, le xixe siècle français est aussi, de facto, celui de la diffusion de discours racialistes et souvent racistes, mais aussi, symétriquement, celui de contre-discours, d’inspiration universaliste, sur l’abolition de l’esclavage, dont le sujet touche forcément à celui des Noirs et des Noires. Ce sont ces voix, dans leurs différences, dans leur capacité, parfois, à dialoguer, y compris de manière intermédiale, mais aussi dans leurs ambivalences, que nous souhaitons retrouver, faire entendre et commenter.

L’indispensable historicisation des phénomènes culturels suppose ici d’être attentif à l’histoire des catégories afin d’éviter toute réification et toute essentialisation. Le « Noir » n’est qu’une catégorie construite à partir d’un critère, la couleur de la peau, au détriment d’autres critères tels que l’origine géographique (« Africains », « Antillais ») ou encore la religion, l’origine sociale, la classe sociale, etc. La catégorie « Noir » a une histoire au même titre que toute catégorie et c’est aussi dans cette perspective que toute recherche doit s’inscrire (Heyer, Reynaud-Paligot, 2019). Dans La Condition noire (2008), Pap N’Diaye souligne toute l’ambiguïté de cette catégorisation : parler des « Noirs », n'est-ce pas supposer qu'il existerait une « race noire », alors que la notion de race n'a aucune validité scientifique ? N’est-ce pas aussi construire de toute pièce un groupe faussement homogène ? Afin de se prémunir contre ces dangers, il insiste sur la nécessaire prise en compte des processus historiques qui ont entraîné la catégorisation et sur la nécessité de garder en mémoire qu’il s’agit d’une catégorie imaginée qui ne renvoie en aucun cas à une « nature noire » spécifique, ni non plus à une quelconque « identité noire » qui serait fondée sur une culture spécifique. Cette catégorie a été construite par la société et c’est bien cette socio-histoire qu’il s’agit de mener. 

Bref état de l’art

Les Noirs sont devenus progressivement un objet d’étude « légitime » dans la littérature et dans les arts. 

À la fin des années 1960, les époux Menil, engagé dans le Civil Rights Movement, ont lancé un vaste projet de recensement et d’analyse des représentations iconographiques des Noirs. The Image of the Black (Harvard University Press) a ainsi couvert plusieurs siècles jusqu’au xxe siècle (https://www.hup.harvard.edu/collection.php?cpk=1418). À partir des années 1980, mais surtout dans les années 1990-2000, les thèses consacrées aux représentations de Noirs se sont multipliées dans les universités américaines (voir Lafont, p. 25). D’autre part, l’ouvrage monumental, magnifiquement documenté et commenté par Hugh Honour, L’Image du Noir dans l’art occidental (1989), a été traduit en français dès sa parution en anglais, marquant ainsi le début d’un intérêt pour cette thématique, relayé ensuite dans l’espace public à travers des expositions : celle d’Amsterdam en 2008, celle de La Rochelle en 2010 et puis celle du Musée d’Orsay en 2019, dont le catalogue de l’exposition a paru sous le titre Le Modèle noir.  

En ce qui concerne la littérature, il faut citer le livre précurseur de Léon-François Hoffmann, Le Nègre romantique (1973), complété, pour la période antérieure, par celui de William B. Cohen, Français et Africains. Les Noirs dans le regard des Blancs (trad. fr. 1981). Certains ouvrages associent à l’image littéraire du Noir la représentation de celui-ci dans la culture populaire, tel le livre récent, au croisement des études postcoloniales et de genre, de Robin Mitchell, Vénus noire. Black Women and Colonial Fantaisies in Nineteenth-Century France (2020), qui s’interroge sur la façon dont l’identité culturelle française a dû se redéfinir au xixe siècle en intégrant (ou en rejetant par différentes stratégies) certaines figures féminines noires dans l’espace hexagonal. D’autres études ont réévalué la présence de ces populations noires, d’origines diverses, en France. On citera notamment, outre l’ouvrage de Pap N’Diaye déjà mentionné, la synthèse d’Erick Noël, Être Noir en France au xviiie siècle (2006) ou encore l’ouvrage collectif La France noire. Trois siècles de présences (2011), qui donne un rapide aperçu de la présence des populations noires en France aux xixe et xxe siècles. Quelques travaux de synthèse éclairent des domaines particuliers, ainsi le livre de Sylvie Chalaye, Du Noir au nègre. L’image du Noir au théâtre (1550-1960) (1998), mais on trouverait difficilement l’équivalent pour d’autres genres littéraires, que ce soit dans le roman ou en poésie, sans parler de genres non-fictionnels comme le récit de voyage, ou d’un domaine comme celui de la presse périodique. Beaucoup reste à faire en littérature – une notion qui a d’ailleurs fait elle-même l’objet de redéfinitions et qui peut inclure désormais à la fois des textes non-canoniques, des ouvrages relevant de la littérature populaire, ou encore des corpus non-hexagonaux.

Deux champs de recherche connexes doivent ici être mentionnés, qui ont fait l’objet d’avancées du point de vue à la fois documentaire et théorique, depuis une trentaine d’années en France : d’une part les études sur l’esclavage, désormais nombreuses chez les historiens (Olivier Pétré-Grenouilleau, Myriam Cottias, Nelly Schmidt, Frédéric Régent, Paulin Ismart, pour ne citer que quelques noms français), études qui ont conduit parfois à des débats très vifs sur le degré de responsabilité des Européens et des Africains eux-mêmes dans la traite négrière. 

Mais au-delà d’une bataille des chiffres, qu’il est difficile de trancher, car on ne mesure pas forcément les mêmes périodes s’agissant de la traite atlantique et de la traite africaine, ces travaux ont suscité un renouvellement chez les littéraires, d’abord avec le grand livre de Christopher Miller, The French Atlantic Triangle (2008, trad. fr. 2011), puis avec deux ouvrages collectifs produits dans le cadre de colloques organisés à Lyon : Littérature et esclavage, xviiie-xixe siècles (2010), sous la direction de Sarga Moussa, et L’Esclavage oriental et africain au regard des littératures, des arts et de l’histoire (xviiie-xxe siècles), sous la direction de Daniel Lançon et Sarga Moussa (2019) ; d’autre part, les études engagées, depuis quelques décennies, par des historiens sur l’histoire de la notion de race. À la suite des travaux pionniers de Claude Blanckaert (2004, 2009), plusieurs études ont analysé l’apparition d’une nouvelle science, son affirmation dans le champ scientifique au xviiie et au début du xixe siècle puis son institutionnalisation, tout comme son insertion dans les débats scientifiques de l’époque, notamment à travers la question de l’origine de l’homme. La circulation de la notion de race au sein d’autres espaces intellectuels, mais aussi les usages politiques de cette science ont été largement explorés (Olender, 1989, Reynaud-Paligot, 2011, 2020, 2021). Néanmoins, la catégorie « noir », est à distinguer de celle de « race ». Les deux termes ne sont pas synonymes, et la racialisation est trop souvent posée comme un postulat sans qu’une analyse rigoureuse des processus de racialisation soit proposée. Alors que la notion de race au xixe siècle sous-tend l’idée d’une hérédité raciale et d’une essentialisation des caractères psychologiques, moraux, intellectuels, la catégorie de « Noir » n’intègre pas nécessairement ces dimensions.

Enjeux et méthodes

L’intérêt pour ce qu’on appelle aujourd’hui les black studies est venu, sans surprise, des États-Unis. Leur réception française, au même titre que celle des études postcoloniales, s’est souvent faite avec un grand retard, lié en partie à des traductions elles-mêmes tardives. En témoigne le grand livre de W.E.B. Du Bois, The Souls of Black Folk (1903), publié pour la première fois en traduction française en 2004 – un siècle plus tard ! Mais les retards de traduction n’expliquent pas tout, ou plutôt ils sont souvent eux-mêmes le symptôme d’un refus ou d’une réticence dont les raisons, en France, sont sans doute plurielles, allant des spécificités géographiques et historiques (l’esclavage des Noirs se prolongeait dans les colonies françaises, mais il était aboli depuis la fin du Moyen Âge sur le sol de l’Hexagone, alors qu’il se perpétua, aux États-Unis, sur le continent américain lui-même), à la difficulté de la France à envisager son propre passé colonial de manière critique (pensons à ses liens avec l’Algérie, et plus largement avec le continent africain, dossiers toujours brûlants, aux conséquences politiques très actuelles). 

Les études postcoloniales ont parfois produit des ouvrages « à thèse », très radicaux, mais cela même eut le mérite d’ouvrir un espace de débat et de faire bouger les lignes. On peut citer le livre souvent considéré comme fondateur de ce courant critique (même si son auteur ne s’en prévalait pas et s’il revendiquait aussi une dimension humaniste), Orientalism (1978, trad. fr. 1980) d’Edward Said, célèbre pour avoir obligé de nombreux champs des sciences humaines à se positionner par rapport à la notion critique de « discours orientaliste » issue d’une stéréotypie ancienne mais toujours active dans les cultures occidentales, ou l’ouvrage encore plus controversé Black Athena (1987, trad. fr. 1996) de Martin Bernal, lequel soutient que l’Europe aurait largement oublié ce que la Grèce classique (et la culture européenne qui se pense comme son héritière) doit à l’Afrique, ou encore l’essai beaucoup moins connu en France (car non traduit) mais tout aussi important de Michel-Rolph Trouillot, Silencing the Past (1995), qui affirme que la révolution de Saint-Domingue (futur Haïti) fut le grand traumatisme avec lequel s’ouvrit le xixe siècle français, et que pour cette raison même il fut largement passé sous silence, devenu presque « tabou », en quelque sorte, du moins dans la première moitié du siècle, en littérature et en art… 

S’agissant du livre de Trouillot, qui concerne directement notre sujet, il nous semble utile de préciser d’emblée notre position : si la notion de traumatisme est incontestable, au regard de la durée de la révolution haïtienne (1791-1804) – une durée qui inclut tout à la fois la première abolition de l’esclavage par la Convention, en 1794, et son rétablissement par Bonaparte, en 1802 –, au regard aussi des massacres commis de part et d’autre (mais les Français se souvinrent surtout de la perte des leurs, et plus largement des colons et des Blancs qui combattirent pour mater l’insurrection), enfin au regard du statut exceptionnel de cet événement (première et seule révolte d’esclaves ayant débouché sur l’indépendance d’un pays au xixe siècle), la notion freudienne de refoulé sur laquelle repose la thèse de l’auteur appelle la notion complémentaire, en psychanalyse, de « retour du refoulé » – la question étant dès lors de savoir à quel moment et selon quelles modalités s’effectue ce retour : nous pensons, quant à nous, qu’il s’effectue en réalité plus rapidement que ne le dit Trouillot, et que les Noirs apparaissent bel et bien, dans les représentations artistiques et littéraires des première décennies du xixe siècle, même s’ils ne sont pas toujours en lien direct avec Haïti. 

De l’ouvrage précurseur de l’abbé Grégoire, (qui avait fait partie des fondateurs de la Société des Amis des Noirs, en 1788), sur La Littérature des Nègres (1808) jusqu’au combat incarné par Victor Schœlcher pour faire aboutir l’abolition de l’esclavage dans les colonies française, en 1848, en passant par le célébrissime tableau du Radeau de la Méduse (1819) de Géricault, avec son Noir héroïque en position de vigie, ou encore celui, largement incompris de ses contemporains, de William Turner, Le Navire négrier (1840), montrant des esclaves enchaînés et jetés à la mer pendant une tempête, sur ordre du capitaine, pour se faire rembourser sa cargaison, on ne peut pas dire que la condition des Noirs, largement associée à celle de l’esclavage, ait laissé les écrivains et artistes indifférents. En littérature, le premier roman du tout jeune Hugo, Bug Jargal (1819 puis 1826), qui met magnifiquement en scène la violence historique de  l’épisode haïtien, ou encore l’admirable nouvelle de Claire de Duras, Ourika (1823), qui raconte l’histoire (basée sur un fait réel remontant au xviiie siècle) d’une enfant noire libérée de l’esclavage et élevée dans le milieu aristocratique parisien mais conduite au désespoir car rejetée pour sa couleur de peau, sont des exemples sans doute rares mais importants. D’autres auteurs romantiques suivront bientôt : Mérimée avec sa nouvelle Tamango (1829), Dumas avec son roman Georges (1843), Lamartine avec sa pièce de théâtre Toussaint-Louverture (1852), sans parler de textes moins connus (la collection « Autrement mêmes » de Roger Little, aux éditions L’Harmattan, en a procuré un certain nombre de rééditions commentées, notamment dans le domaine du théâtre) – les exemples ne manquent pas qui montrent qu’en réalité, les écrivains et artistes français, sous la Restauration et sous Louis-Philippe, ne sont pas insensibles à la question des Noirs et de l’esclavage, même si, bien entendu, toutes sortes de préjugés continuent d’être véhiculés, fût-ce de manière inconsciente. Hugh Honour fait ainsi remarquer que dans la peinture du xixe siècle, « [...] les Noirs figurent [...] rarement dans une position en vue, réduits quelquefois à une simple tache de couleurs, à l’arrière-plan, par exemple, de quelque marché d’esclaves où de jeunes femmes au teint clair, exposées à la convoitise du passant, accaparent l’attention. Ils apparaissent principalement dans les intérieurs de harem, pour rehausser la blancheur des odalisques, destinées, par leur pose, à émoustiller les spectateurs européens » (L’Image du Noir dans l’art occidental, t. I, Introduction, p. 23-24) – on pense évidemment au célèbre tableau de Delacroix, Femmes d’Alger dans leur appartement (1834). 

La seconde moitié du xixe siècle, qui voit l’institutionnalisation de la « science des races » mais aussi la découverte de l’Afrique à travers la conquête, fait face à des évolutions parfois opposées : alors qu’outre-Atlantique, et dans quelques comptoirs, les anciens esclaves deviennent des citoyens, les représentations sortent progressivement de l’univers domestique pour intégrer les nouvelles citoyennetés (Lafont, p.132), tandis qu’ailleurs « l’indigène » est privé de droit. Ces évolutions politiques et économiques se répercutent-elles dans la littérature et les arts, à l’heure où, par ailleurs, la photographie émerge ? C’est aux études qui combleraient des lacunes, par exemple dans le domaine de la littérature populaire, mais aussi à des synthèses qui cerneraient les évolutions dans le contextes socio-politique spécifique du xixe siècle, que ce numéro entend faire toute leur place tout en encourageant certaines approches rendues indispensables par l’étude de la représentation des Noirs : subaltern studies (pouvant être couplées avec les études de genre), question de l’agency (notamment la capacité de résistance des Noirs), regards des Noirs sur eux-mêmes et sur les Blancs (perspective d’histoire croisée)... 

Quelques axes de recherche proposés : 

-       L’héritage révolutionnaire : Mme de Staël, B. Constant, l’abbé Grégoire : de la critique du préjugé de race au combat abolitionniste 

-       Haïti dans la littérature française de la première moitié du xixe siècle (figures de Toussaint-Louverture ou de Dessaline ; l’écrivain francophone haïtien Anténor Firmin).

-       Les Noirs dans le roman français, dans la littérature canonique (Balzac, Hugo, Sand...), comme personnages secondaires (Flaubert, Gautier...), dans la littérature populaire (Eugène Sue, Jules Verne, Hector Malot...)

-       Les Noirs dans la poésie française ou anglaise (sonnet de Wordsworth à Toussaint ; un éloge précoce de la négritude dans certains poèmes du saint-simonien Ismaÿl Urbain)

-       Les Noirs au théâtre (drames, comédies, vaudevilles...) : voir notamment la collection « Autrement mêmes » à L’Harmattan 

-       L’influence de la pensée raciale allemande sur l’anthropologie française au XIXe siècle

-       Figures du racisme anti-noir, de la théorie aux discours de vulgarisation

-       Les récits de voyage en Afrique (la route des caravanes, les esclaves subsahariens, les populations de Nubie...)

-       Romans de l’esclavage américain : La Case de l’oncle Tom et sa réception européenne, Marie ou l’esclavage de Gustave de Beaumont...

-       Des textes politiques d’écrivains sur l’abolitionnisme (Hugo, Lamartine...) aux autobiographies d’esclaves libérés (p. ex. Frédéric Douglas traduit en français par Valérie de Gasparin) 

-       Littératures étrangères  (par exemple : Le Nègre de Pierre le Grand de Pouchkine)

-       Femmes noires et eunuques noirs dans les harems ; points de vue masculins et féminins dans des récits de voyage européens

-       Regards féminins sur des Noirs (Cl. de Duras, M. Desbordes-Valmore, Olympe Audouard, Ida Hahn-Hahn...)

-       Les Noirs dans la peinture, entre figuration de la révolte (Füssli, Géricault...), représentations racialisées et pittoresque orientaliste

-       Les Noirs dans la caricature (Daumier et Cham dans Le Charivari) ; point de vue comparatiste possible (The Punch)

-       Les Noirs dans les manuels scolaires 

-       Étude lexicographique sur les mots « Nègre »/« Négresse » : connotations, contextes, discours racialisants (dictionnaires et encyclopédies)

Bibliographie sélective : 

-       Bernal, Martin, Black Athena. Les racines afro-asiatiques de la civilisation classiques, trad. de l’américain par Nicole Genaille, Paris, PUF, 2 vol. (1996 et 1999).

-       Blanchard Pascal (dir.), La France noire. Trois siècles de présences, Paris, La Découverte, 2011.

-       Blanckaert, Claude, La Nature de la société : organicisme et sciences sociales au xixe siècle,  Paris, L’Harmattan, 2004.

-       De la race à l’évolution. Paul Broca et l’anthropologie française (1850-1900), Paris, L’Harmattan, « Histoire des Sciences Humaines », 2009.

-       Chalaye Sylvie, Du Noir au nègre. L’image du Noir au théâtre (1550-1960), Paris, L’Harmattan, 1998.

-       Chappey, Jean-Luc, La Société des Observateurs de l’homme (1799-1804). Des anthropologues au temps de Bonaparte, Paris, Société des études robespierristes, 2002.

-       Cottias, Myriam et al. (dir.), Les Traites et les esclavages. Perspectives historiques contemporaines, Paris, Karthala, 2010. 

-       Dias, Nélia, Le Musée d’ethnologie du Trocadéro 1878-1908. Anthropologie et muséologie en France, Paris, CNRS éditions, 1991.

-       Dorigny, Marcel et Altmeyerhenzien, Philippe, L’Esclavage. Illustrations et caricatures, 1750-1870, La Crèche, La Geste et Presses Universitaires Nouvelle Aquitaine, 2021.

-       Doron, Claude-Olivier, L’Homme altéré : races et dégénérescence xviie-xixe siècles, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2016.

-       Du Bois, W.E.B., Les Âmes du peuple noir, éd. et trad. de l’anglais (États-Unis) par Magali Bessone, Paris, La Découverte, 2007. 

-       Dufour, Annie et al. (dir.), Le Modèle noir. De Géricault à Matisse [catalogue de l’exposition du Musée d’Orsay], Paris, Flammarion, 2019. 

-       Hoffmann, Léon-François, Le Nègre romantique. Personnage littéraire et obsession collective, Paris, Payot, 1973. 

-       Honour, Hugh, L’Image du Noir dans l’art occidental. De la révolution américaine à la première guerre mondiale, trad. fr. par Yves-Pol Hémonin et Marie-Geneviève de La Coste-Messelière, Paris, Gallimard, 1989, 2 vol.

-       Ismard, Paulin (dir.), Les Mondes de l’esclavage. Une histoire comparée, Paris, Éditions du Seuil, 2021.

-       Lafont Anne, L’Art et la race. L’Africain (tout) contre l’œil des Lumières, Dijon, Les Presses du Réel, 2019.

-       Lançon, Daniel, et Moussa, Sarga (dir.), L’Esclavage oriental et africain au regard des littératures, des arts et de l’histoire (xviiie-xxe siècles), Paris, PSN, 2019.

-       Michel, Aurélia, Un monde en nègre et blanc. Enquête sur l’ordre racial, Paris, Éditions du Seuil, « Essais », 2020.

-       Miller, Christopher, Le Triangle atlantique français. Littérature et culture de la traite négrière, trad. de l’américain par Thomas Van Ruymbeke, Rennes, Les Perséides, 2011.

-       Mitchell, Robin, Vénus noire. Black Women and Colonial Fantasies in Nineteenth-Century France, Athens, The University of Georgia Press, 2020.

-       Moussa, Sarga (dir.), L’Idée de « race » dans les sciences humaines et la littérature (xviiie-xixe siècles), Paris, L’Harmattan, « Histoire des Sciences Humaines », 2003.

-       ID (dir.), Littérature et esclavage, xviiie-xixe siècles, Paris, Desjonquères, « L’esprit des lettres », 2010.

-       Ndiaye, Pap, La Condition noire. Essai sur une minorité française, Paris, Calmann-Lévy, 2008 ; rééd. Gallimard, « Folio », 2009. 

-       Ndiaye, Pap et Madinier, Louise, Le Modèle noir. De Géricault à Matisse, Paris, Musée d’Orsay / Flammarion, 2019.

-       Noël, Erick, Être noir en France au xviiie siècle, Paris, Tallandier, 2006.

-       Olender Maurice, Les Langues du paradis. Aryens et Sémites : un couple providentiel, Paris, Gallimard/Éd. du Seuil, « Hautes Études », 1989.

-       Pétré-Grenouilleau, Olivier, Les Traites négrières. Essai d’histoire globale, Paris, Gallimard, 2004 (rééd. « Folio », 2006). 

-       Régent, Frédéric, La France et ses esclaves. De la colonisation aux abolitions (1620-1848) [2007, puis 2010 et 2012], rééd. Paris, Fayard, « Pluriel », 2021.

-       Reynaud-Paligot Carole, La République raciale. Une Histoire, PUF, « Quadrige », 2006, préface de Christophe Charle.

-       ID., L’École aux colonies entre mission civilisatrice et racialisation 1816-1940, Paris, Champ Vallon, 2020.

-       ID., De l’identité nationale. Science, Race et politique en Europe et aux États-Unis. xixe-xxe siècles, Paris, PUF, 2011.

-       Reynaud-Paligot, Carole, Heyer Evelyne, On vient vraiment tous d'Afrique ? Des préjugés au racisme. Les réponses à vos questions, Paris, Flammarion, « Champs actuel », 2019.

-       Ruscio, Alain, Le Credo de l’homme blanc. Regards coloniaux français, xixe-xxe siècles, Bruxelles, Complexe, 1995.

-       Schlicht, Laurens, Tabula rasa. Die Erforschung des menschlichen Geistes im Kontext der Société des observateurs de l’homme, ca. 1780–1830, Tübingen, Mohr Siebeck, 2020.

-       Schmidt, Nelly, L’Abolition de l’esclavage. Cinq siècles de combats (xvie-xxe siècles), Paris, Fayard, 2005.

-       Staum, Martin S., Labeling people. French Scholars on Society, Race and Empire 1815-1848, Montreal, etc., Mac Gill Queen’s University Press, 2003.

-       Trouillot, Michel-Rolph, Silencing the Past. Power and the Production of History, Boston (MA), Beacon Press, 1995 (rééd. 2015).

-       Ver-Ndoye, Naïl, et Fauconnier, Grégoire, Noir, entre peinture et fiction, Mouans-Sartoux, Omniscences, 2018.

-       Vergès, Françoise (préface), Nègre. Négrier, Traite des nègres. Trois articles du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse, Bleu autour, 2007.



Les propositions d’articles, d’une demi-page à une page, en français, sont à envoyer, avec un bref CV de quelques lignes, d’ici le 1er septembre 2023 aux deux adresses suivantes : 

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