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L’art de la langue/ la langue de l’art: normes et transgressions (Oxford)

L’art de la langue/ la langue de l’art: normes et transgressions (Oxford)

Publié le par Esther Demoulin (Source : MARIBEL PEÑALVER VICEA)

COLLOQUE INTERNATIONAL 

L’art de la langue/ la langue de l’art: normes et transgressions 
 
Université d’Oxford, septembre 2023 
 
(date définitive à confirmer) 
 
Michaël Abecassis, Gudrun Ledegen et Maribel Peñalver Vicea 


 
Argumentaire: 
  
Manifestation de la vitalité de la langue, le français parlé est toujours au centre des débats. Fréquemment assimilée à la langue des jeunes par le grand public, avec les préjugés que cela entraîne, plus rarement prise comme objet d’étude que l’écrit par les linguistes, la langue orale n’est plus confinée à une position marginale; les dernières études issues, par exemple, de la pragmatique (ses outils d’analyse et ses applications) en témoignent. L’observation du français parlé permet pourtant de dresser un tableau fidèle de son évolution et de l’aborder, tel qu’il est réellement utilisé au XXIe siècle, par exemple, dans les podcasts, si écoutés aux temps pandémiques, les nombreuses plateformes virtuelles qui permettent aujourd’hui l’écoute des émissions en direct, ou autres réseaux virtuels. 
  
Dans cet appel à communications, nous souhaitons envisager la langue parlée dans sa complexité et sa diversité : langue spontanée des conversations quotidiennes, discours préparé d’un personnage politique, échange entre un.e enseignant.e et une classe, dialogues de film, monologue en scène en sont autant d’expressions ; l’étude des variations stylistiques (diaphasiques), sociales (diastratiques) ou régionales (diatopiques) contribue à l’étude de l’ensemble. 
 
On peut aussi s’interroger sur les représentations du français parlé contemporain, par exemple dans la littérature, dans le cinéma, le théâtre, la télévision, la publicité ou dans les diverses plateformes virtuelles. Les différents médias se font l’écho plus que jamais aujourd’hui des évolutions constatées à cet égard. Dans quelle mesure ces représentations sont-elles fidèles à la réalité observée, ou présentent-elles une image déformée, voire caricaturale, de la langue orale? Si déformation il y a, est-elle volontaire ? Quels sont ses objectifs et ses effets ? 
  
La notion de variation invite à s’intéresser à sa contrepartie : la norme. En quoi le français parlé s’écarte-t-il des normes prescrites par les grammairiens ? Les différences sont-elles lexicales, morphologiques, syntaxiques et/ou discursives ? Dans quelle mesure ces différences sont-elles produites par le passage à l’oral du discours ? Par ailleurs, s’agit-il de déformations du système linguistique écrit, ou plutôt d’un système distinct, d’une langue en soi ? Quelles sont les régularités et les cohérences qui peuvent être observées ? Retrouve-t-on les mêmes phénomènes dans les variétés de français parlées dans les régions de France et de la francophonie? 
  
Nous souhaitons également orienter la réflexion vers la question de l’enseignement du français «oral », aussi bien pour les francophones que les non-francophones. La pédagogie nous dicte-t-elle d’enseigner un français normatif et contraignant constituant un fondement à l’initiation à la langue et à son maniement, et de laisser ainsi l’apprentissage de la langue parlée se faire spontanément, ou est-il utile de sensibiliser les élèves aux variations de genres et de registres? Chez les francophones, peut-on exploiter la connaissance de la langue parlée, aussi éloignée de la norme soit-elle, pour faciliter l’enseignement du français écrit et de ses subtilités propres, ou un tel rapprochement est-il à proscrire ? En langue 2, dans quelle mesure doit-on enseigner la variation ? Quelle place faut-il accorder à l’oral, à ces énonciations de vive voix, et à ses particularités ? De façon générale, faut-il partir de l’écrit pour aller à l’oral, ou l’inverse, ou faut-il enseigner toutes les manifestations d’une langue simultanément ? Est-il temps de privilégier aujourd’hui une linguistique de l’oral (“linguistique de la parole”, au sens de Saussure), étant donné l’émergence de la “linguistique folk” et les avancées actuelles en matière d’oralité? 
 
En tout cas, les médias actuels, comme la presse ONLINE, le cinéma, la chanson, les podcasts ou les affichages virtuels cristallisent, sous toutes ses formes, ce langage diffusé par la parole, et constituent à l’heure actuelle, des supports richement exploitables en ce sens. Sans viser à l’exhaustivité, nous privilégions ainsi les axes suivants: 
  
La langue orale dans le cinéma: transgressions et normes 
 
Transgressions et marginalisation des beaux-arts et du cinéma 
 
Le français parlé et le slam  
 
Transgressions du français normé dans la chanson (le rap ou autres mouvements musicaux actuels) 
 
La “folk linguistics” et la norme  
 
La performance et l’oralité 
 
Stéréotypes du français parlé 
 
La voix de la norme, la voix de la transgression dans le cinéma 
 
Entre norme et hors norme (corpus de français oral, théories, méthodologies) 
 
L’enseignement du français parlé dans les classes de FLE 
 
Les dimensions interculturelles du français parlé 
 
Le français parlé en diachronie 
 
La variabilité linguistique de l’oral dans l’espace francophone 
 
Les propositions de communication doivent être envoyées avant le 15 mars 2023 aux adresses suivantes:  michael.abecassis@mod-langs.ox.ac.uk;  gudrun.ledegen@univ-rennes2.fr; mi.penalver@ua.es 
Elles seront présentées ainsi: sur la première page, indiquez le titre de la proposition, votre nom, coordonnées et affiliation; sur la deuxième page signalez  le titre de la proposition ainsi que le résumé de 300 mots maximum (en français ou en anglais). La durée prévue des présentations est de 30 minutes (20 minutes suivies de 10 minutes pour les questions).