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Appels à contributions
Géographies musicales en texte, sur scène et à l'écran (revue Caliban)

Géographies musicales en texte, sur scène et à l'écran (revue Caliban)

Publié le par Marc Escola (Source : Nathalie Vincent-Arnaud)

Appel à contributions pour un numéro de la revue en ligne Caliban (à paraître en septembre 2024 sur OpenEdition)

Géographies musicales : en texte, sur scène et à l'écran

Responsables du numéro :

Nathalie Vincent-Arnaud (Université Toulouse-Jean-Jaurès)

Frédéric Sounac (Université Toulouse-Jean Jaurès)

 
Ce double numéro de Caliban offrira un prolongement au programme de recherche interdiscipinaire « Musique et Littérature : dialogues intersémiotiques », porté conjointement par les équipes d’accueil CAS (EA 801) et LLA-CREATIS (EA 4152). Le thème « Géographies musicales » y fait suite depuis peu à celui de « Dérèglements » qui a privilégié l'étude de la confrontation avec les espaces liminaux que la musique ouvre pour l'intellect et les sens, la tension entre mise en ordre et chaos, épiphanies et règne de l'irrésolu et de l'instabilité.

Dans la continuité de certaines de nos réflexions antérieures, nous souhaitons, pour ce numéro, faire la part belle à la construction et au déploiement d'un imaginaire musical ainsi qu'à son potentiel d'engendrement créateur en tant que marqueur identitaire et territorial. Le terme de « géographies » amène nécessairement à s'interroger sur les notions d'identité, de territoire, de frontière, d'accueil, d'ouverture et de clôture, qu'il conviendra d'examiner dans leurs diverses acceptions mais aussi dans leur complémentarité. En guise d’exemple, on peut remarquer que le développement d’un nationalisme musical à l’âge romantique alimente chez Hoffmann une puissante dialectique Italie/Allemagne, relayée par Balzac, à laquelle se substitue, au début du XXe siècle, une dialectique Allemagne/France. Comment ce relais se manifeste-t-il dans les écrits littéraires, mais aussi sur scène et à l’écran ? En quoi la musique participe-t-elle à la constitution d’un certain regard sur la Russie au XIXe siècle, sur l’Espagne au début du XXe ? Et surtout, dans la perspective de Caliban, pourquoi l’Angleterre, au mépris de l’évidence, a-t-elle pu être considérée comme un territoire « sans musique » alors que l’Ecosse constitue pour sa part un véritable mythe esthétique pour la génération romantique ?

Les diverses notions précédemment mises en exergue nous semblent ainsi, en tout premier lieu, appeler un travail définitoire touchant aux domaines conjugués de la musicographie (on peut penser, au XVIIIe siècle, au célèbre Voyage musical dans l’Europe des Lumières du Britannique Charles Burney), de l'histoire culturelle, de l'esthétique, mais aussi bien sûr de l'histoire, de la philosophie, de la linguistique et de l'analyse des autres langages artistiques avec lesquels la musique entrera en relation pour l'étude concernée (notamment littérature, cinéma, opéra).

Corélativement, outre l'ancrage originel d'un genre musical, d'une œuvre ou d'un compositeur dans un territoire spécifique et les effets produits par cette appartenance première (dont la nature et l'histoire pourront être précisées), on pourra envisager leur dissémination au-delà des frontières territoriales ou génériques, ainsi que les modalités de leur voyage, de leur réception et, le cas échéant, de leur évolution, de leur mutation ou de leurs détours, dans d'autres contextes géographiques, linguistiques ou sémiotiques.

De même, ce thème nous semble ouvrir la voie à des considérations sur les effets de « géographie magique » (au sens que Jean-Pierre Richard a donné à ce terme dans Poésie et profondeur) engendrés par une œuvre ou un compositeur, résultant de la fascination qu'ils sont susceptibles d'exercer et de l'arrimage aux valeurs et aux mythes qu'ils véhiculent. Pourront également trouver leur place dans ce cadre les notions de sanctuarisation de certains espaces musicaux, de pélerinage musical, liées à la remarquable force d'attraction exercée par un langage qui, selon Charles Rosen, « se tient aux confins du sens et du non-sens » ou encore, comme l’affirme Jean-Michel Maulpoix, « affole ou fait taire la parole » et offre donc, à ce titre, des perspectives souvent inédites de passage et de franchissement de frontières dont la nature, la variabilité et le degré de porosité restent à définir.

Ces quelques pistes ne sont bien sûr qu'indicatives. En raison des orientations de la revue, les contributions devront avoir partie liée avec le monde anglophone, quelles que soient les époques et les aires géographiques concernées. 



Les propositions de contribution, en français ou en anglais, devront être adressées pour le 15 mars 2023 aux deux responsables du numéro, Nathalie Vincent-Arnaud et Frédéric Sounac (mailto:nathalie.vincent-arnaud@univ-tlse2.fr ; mailto:fredericsounac@gmail.com). Elles devront comporter un résumé d'environ 250 mots ainsi qu'une courte notice biographique.

Les notifications d'acceptation ou de refus seront envoyées pour le 15 avril 2023. 

Les articles complets (entre 6000 et 8000 mots, notes de bas de page comprises) devront ensuite parvenir aux deux responsables du numéro pour le 1er octobre 2023, mis en forme selon la feuille de style de la revue. Une attention particulière devra être portée aux normes bibliographiques en vigueur avant la remise des articles.