Écrivain, critique, photographe, cinéaste, lecteur, Hervé Guibert (1955-1991) n’a eu de cesse de questionner les images : celles des autres comme les siennes. Correspondant et chroniqueur au Monde, lecteur à l’Institut des jeunes aveugles, il mène en parallèle une enquête sur la cécité. Le visible et l’envers du visible sont au cœur de son travail d’écriture fictionnelle, tant il est convaincu qu’on ne peut plus « écrire comme autrefois, du temps d’avant l’image photographique, télévisuelle, cinématographique » (L’Image fantôme).
Dans toute son œuvre, il joue avec les ficelles cachées du réel (aveuglement, incognito, faussaires, fictions, fantômes, etc.), sans jamais réduire le visuel au vu, pour donner tout son sens à la notion de visible. Entre fantasmagorie et documentaire, comment définir son écriture hybride ? Si les études consacrées à l’auteur de À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie sont nombreuses, on connaît moins son œuvre photographique. C’est ce chemin qu’emprunte le présent ouvrage en réunissant des contributions de spécialistes sur la question de l’image dans la pratique littéraire, photographique, cinématographique et critique d’Hervé Guibert. La thématique transversale permet d’aborder différemment l’œuvre, de la saisir comme pensée de l’image et de la situer dans le contexte de sa réception.
Textes de JEAN-PIERRE BOULÉ, ADÈLE CASSIGNEUL, PIERRE EUGÈNE, BENJAMIN GAGNON-CHAINEY, PIERRE GAUDIN, ARNAUD GENON, ANNE-CÉCILE GUILBARD, VINCENT JACQUES, ANDREI LAZAR, CLAIRE PAGÈS, ALEXANDRA ROY-CÔTÉ