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Rencontre avec C. Baron sur les rapports entre droit et littérature (Séminaire

Rencontre avec C. Baron sur les rapports entre droit et littérature (Séminaire "Actualité de la recherche", en ligne)

Publié le par Esther Demoulin (Source : Laélia Véron)

Le laboratoire POLEN de l'Université d'Orléans reçoit, dans le cadre de son séminaire mensuel "Actualité de la recherche" (co-organisé par Gaël Rideau et Laélia Véron), Christine Baron, professeure de littérature comparée à l'Université de Poitiers, qui interviendra sur les rapports entre droit et littérature, le jeudi 26 janvier, de 18h à 19h30 en ligne (présentation de l'ouvrage et échanges libres).

Christine Baron, professeure à l’Université de Poitiers, est une spécialiste reconnue des rapports entre droit et littérature. Ce domaine, qui a tout d’abord connu une forte extension dans le monde anglophone, se développe de plus en plus dans le monde académique francophone. On pense ainsi à la revue Droit et littérature qui existe depuis 2017 : https://www.lgdj.fr/revue-droit-litterature-n-1-2017-9782275056050.html ou aux études sur les rapports entre style juridique et style littéraire (Garnier, 2020) https://classiques-garnier.com/le-code-en-toutes-lettres-ecriture-et-reecritures-du-code-civil-au-xixe-siecle.html 

Durant son intervention au séminaire d’actualité de la recherche, Christine Baron résumera l’histoire de ce domaine et ses directions principales, avant de revenir sur son propre travail de recherche. Elle évoquera Contextes littéraires, émotions judiciaires (Classiques Garnier, 2020), La littérature à la barre (CNRS Editions, 2021) et sa suite Le tribunal du récit ; désir de justice et de littérature (Mare et Martin, à venir en février 2023). 

Dans Contextes littéraires, émotions judiciaires, Ch. Baron revient sur le rapport complexe entre émotions et droit. Pendant longtemps, les émotions ont été jugées comme contraires à la pratique du droit jusqu’à « l’émotional turn » ou « affect turn » des années 1990 et, entre autres, l’ouvrage de N. Nussbaum, L’art d’être juste (2015) qui plaide pour une justice empathique. Ch. Baron interroge la manière dont les « contextes littéraires » peuvent représenter les « émotions judiciaires » qu’elles soient jugées déplacées, nécessaires ou encore excessives et manipulatoires. Cette approche permet par exemple une autre lecture de l’empathie dans La Joie de vivre de Zola ou dans Crime et châtiment de Dostoïevski. 

Dans La littérature à la barre, Ch. Baron interroge le présupposé « central » du mouvement « droit et littérature » selon lequel « l’acte de juger peut être non seulement représenté dans la littérature mais compris et amélioré à partir de textes littéraires ». Elle détaille ainsi toutes les manières dont la littérature peut problématiser le droit.