XIIe Rendez-vous de la critique. Le droit à la ressemblance. L’impensé de l’assimilation identitaire dans les littératures migrantes en français (Porto)
XIIe RENDEZ-VOUS DE LA CRITIQUE
Colloque international
Le droit à la ressemblance
L’impensé de l’assimilation identitaire dans les littératures migrantes en français
Porto-FLUP-03-04 juillet 2023
L’émergence des littératures migrantes en langue française est essentiellement la conséquence des intenses flux migratoires entre la rive sud et nord de la Méditerranée, mais pas exclusivement. Dès lors, ces textes diffèrent du contexte de la première fiction immigrée (Laronde, 1993 ; Bonn, 2012), et inscrivent la différence et l’altérité identitaires au sein des dispositifs fictionnels.
Ce corpus en consolidation est le fait d’auteurs issus de la deuxième, voire troisième génération immigrée en France, Belgique, Suisse ou Canada (Février, 2010) dont le rattachement à la fiction de langue française contemporaine passe par le dégagement de nouvelles taxinomies critiques : littérature beure, migrante, de l’immigration, etc.
Or, pour l’heure, leur théorisation pointe l’indéfinition (Declercq, 2011 ; Álvares, 2015) et la négociation interculturelle (Sebkhi, 1999 ; Delbart, 2010), laquelle met davantage en exergue l’altérité, voire le déchirement identitaire (Albert, 2005) dans la doxa critique, généralisée depuis quelque trente ans, qui valorise et privilégie les problématiques interstitielles, identitaires et culturelles comme conséquence du déplacement, de l’exil, de l’errance, et des liminalités, au détriment du stable et du national, ou du formalisme textuel (Provenzano, 2011).
De surcroît, l’attachement au cadre national, souvent injustement confondu avec le nationalisme et l’extrême-droite, quand bien même il serait expressément revendiqué par les auteurs venus, ou dont les parents sont originaires d’ailleurs, se voit souvent carrément évacué de, ou timidement évité dans la parole publique ou dans l’expression littéraire.
À cet égard, il convient de rappeler que la Marche des beurs, la fondation de S.O.S Racisme et autres mouvements revendicatifs engagés, surgis dans les années quatre-vingt, prônaient avant tout le droit à la ressemblance, à l’assimilation et à la pleine intégration dans la communauté nationale, et non prioritairement le droit à la différence, ou l’inévitabilité communautaire.
S’il est vrai que la différenciation et l’hybridité affichées sont dans l’air du temps, et se traduisent, dans le mainstream du discours politique, médiatique et académique, par une dérive subtile des concepts d’assimilation et d’intégration vers la négociation (voire concurrence) culturelle, force est de reconnaître que tout un groupe d’écrivains et un corpus fictionnel référés aux littératures migrantes en français persistent à s’inscrire dans le désir d’appartenance et de ressemblance par la culture, la langue, l’école ou l’institution littéraire.
Aussi, plus que la volonté de s’assimiler, pointent-ils davantage les moyens et les embuches de ce cheminement, à savoir « Comment peut-on être français ? » (Djavann, 2006). Une interrogation qui résonne également dans la fiction contemporaine belge, suisse ou canadienne de langue française.
Dès lors, nous invitons les chercheurs à se pencher sur et illustrer cette problématique, simultanément littéraire et identitaire, à partir des axes suivants, dans le cadre exclusif des corpus migrants de langue française.
1. Désir, combat et parcours d’assimilation identitaire ;
2. Variations de l’assimilation : intégration, inclusion, négociation identitaire ;
3. Éducation, école et institution littéraire comme moteurs de l’assimilation ;
4. Déclinaisons du « vivre ensemble » et du « vivre avec ».
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Délai de soumission : 02 mai 2023
Courriel : rdvcritique12@gmail.com
Langue de travail : français
Organisation : José Domingues de Almeida et Fátima Outeirinho
Partenaires : FLUP – APEF – ILCML