Actualité
Appels à contributions
Visage(s) de ville(s). De la Renaissance à nos jours (Appel à contributions pour un ouvrage collectif)

Visage(s) de ville(s). De la Renaissance à nos jours (Appel à contributions pour un ouvrage collectif)

Publié le par Esther Demoulin (Source : Olfa ABROUGUI)

Investissant depuis toujours les espaces littéraires, artistiques, sociologiques et anthropologiques, la ville est un système ouvert, dont la dynamique puise son origine dans la « mutation des mentalités et des formes urbaines » (Pierre Lelievre).    

Palimpseste où se juxtaposent au fil des siècles les strates archéologiques et culturelles - ce qui lui permet de revendiquer le statut de lieu-mémoire – et dépositaire d’une civilisation plurimillénaire et universelle, elle recèle toutes les possibilités, s’apparentant ainsi pour les artistes et les écrivains à une agora où tout peut advenir : événements cruciaux, rencontres diverses et décisives, etc. Cela est d’autant plus saisissant que, par son ouverture sur le monde, elle se révèle perméable à l’altérité. Or, à une époque où le populisme gronde et dans le contexte actuel du débat identitaire, paraît la nostalgie d’une certaine conception médiévale de la cité, protégée par ses murailles et figée sur elle-même. La question est donc de savoir ce que pourrait être une ville, ce qu’elle voudrait être, et ce à quoi elle aspire.  

Si le regard que l’on porte sur la ville peut refléter une expérience vécue, il cristallise aussi un ensemble de représentations et de réminiscences culturelles. Littérature, arts, photographie, street-art cherchent - tous - à la dire et à la « faire parler », pour reprendre une expression de Gérard Genette, afin de la rendre visible. La ville se dévoile entre scènes urbaines et paysages, aussi variés que fascinants, faisant ainsi ressortir la sensibilité de ceux qui la perçoivent et la vivent. Aussi prend-elle tantôt un visage humain, dès lors qu’elle est un asile de paix et de salut, tantôt un visage infernal, quand par les lois parfois arbitraires d’institutions rigides, elle traque les marginaux, les minorités et les sans-papiers. 

Convient-il de préciser que la ville matérialise une aspiration à la liberté, lorsque souffle dans ses rues le vent de la protestation, au risque de la répression. Conçue d’après le modèle de la polis grecque, la ville moderne se maintient par le respect des lois et la sociabilité. En l’absence de ces fondamentaux, elle se livre à l’anarchie et à la violence et ne permet plus le vivre-ensemble.       

Une ville vit par ailleurs par les bruits qui se dégagent de ses faubourgs, de ses rues, de ses quartiers, de ses bistrots. Son silence est en revanche synonyme de léthargie, voire de mort, comme au temps de la covid-19, quand partout dans le monde, désertées par les humains, les villes se sont tues, laissant la nature libre de reprendre ses droits, relançant les débats liés à l’écosystème entre déni et négligence.  

En choisissant de la parcourir à travers différentes époques, quelle(s) définition(s) donner de la ville ?  Quelles sont ses représentations au fil des siècles ? Quels types de pouvoir recèle-t-elle ? Quels mots, quel(s) langage(s) pour la faire entendre ? En somme quelle(s) littérature(s) pour la ville ? 

C’est autour de ces questions – et bien d’autres - que l’on appelle les contributeurs à cet ouvrage à engager une réflexion pluridisciplinaire, en déclinant la ville sous plusieurs formes.  

Quelques suggestions – nullement exhaustives - pourront être exploitées : 

- La ville comme lieu de passage, de transit, à travers notamment ses points d’accès : l’aéroport, la gare, le port, avec des arrivées : collective ou individuelle. 
- La ville comme espace privilégié où se déploie le processus de la quête, entre initiation, cheminement et connaissance.  
- La ville comme espace de contraintes ou de liberté, d’épanouissement ou d’aliénation. 
- Ville(s) en guerre. 
- Ville(s) et affects. 
- Ville(s) en fête. 
- Ville(s) entre grandeur et décadence. 
- La ville entre réel et imaginaire. 
- La ville et ses métaphores, etc.  

Sont encouragés, entre autres, les apports interdisciplinaires axés sur des aspects esthétiques, culturels, idéologiques, éthiques ou historiques.

Calendrier 

08 janvier 2023 : Date limite d’envoi de l’intitulé, d’un résumé de 500 mots et d’une courte notice biobibliographique. 
23 janvier 2023 : Notification d’acceptation. 
15 mai 2023 : Date limite de l’envoi de l’article. 
Octobre 2023 : Date de parution de l’ouvrage. 

Les propositions sont à soumettre à l’adresse suivante : abrolfa@yahoo.fr 

Comité scientifique : 
Olfa ABROUGUI, Université de Tunis. 
Jamil CHAKER, Université de Tunis. 
Giovanni DOTOLI, Université Aldo Moro de Bari. 
Jacques Athanase GILBERT, Université de Nantes. 
Senda JLIDI-SOUABNI, Université de Tunis. 
Samia KASSAB-CHARFI, Université de Tunis. 
François LE GUENNEC, Université d’Orléans. 
Pierre LOUBIER, Université de Poitiers. 
Ali REGUIGUI, Université Laurentienne, Canada. 
Gilbert SCHRENCK, Université de Strasbourg. 
Frédéric THEURIAU, Université de Tours. 
Sonia ZLITNI-FITOURI, Université de Tunis.