Revue
Nouvelle parution
Europe, n° 1123-1124 :  Adonis – Denis Guénoun

Europe, n° 1123-1124 : Adonis – Denis Guénoun

Publié le par Faculté des lettres Université de Lausanne

D’une force peu commune et d’une ampleur considérable, l’œuvre d’Adonis se détache au premier plan de la poésie arabe contemporaine. Placée sous le signe des métamorphoses et d’un renouveau permanent du souffle, ses accents visionnaires se mêlent à ceux d’une intransigeante soif de liberté.

Auteur d’une œuvre protéiforme, Denis Guénoun embrasse à la fois les domaines du théâtre, de la philosophie et de la littérature. Mais tous les « chantiers » dans lesquels il s’est engagé s’étendent aussi à la réflexion politique, à la théologie et au récit autobiographique.

Découvrir sur Fabula ce double sommaire…

D’une force peu commune et d’une ampleur considérable, l’œuvre d’Adonis se détache au premier plan de la poésie arabe contemporaine. Depuis les Chants de Mihyar le Damascène jusqu’au récent Adoniada, elle n’a cessé de jeter des ponts entre l’Orient et l’Occident. Aujourd’hui traduite dans une vingtaine de langues, elle a acquis la résonance universelle qu’elle méritait d’emblée.

Né en 1930 à Qassabine, un petit village du nord de la Syrie, le poète était encore dans son adolescence lorsqu’il fit le choix d’écrire sous le nom d’Adonis.
Il fallait une certaine audace, de la témérité même, pour placer ainsi une œuvre naissante sous l’égide d’une divinité d’origine assyro-phénicienne. Signer du nom d’Adonis, cette figure archétypale du cycle de la vie, de la mort et de la renaissance, c’était sans doute s’affranchir du sceau de l’état civil, mais c’était surtout placer la poésie sous le signe des métamorphoses et d’un renouveau permanent du souffle.

Tout en étant un connaisseur hors pair de la poésie et de la pensée arabes depuis la période préislamique, dont il a proposé une réévaluation critique, Adonis s’est intéressé sans relâche aux avancées de la modernité occidentale. Les accents visionnaires de sa poésie se mêlent à ceux d’une intransigeante soif de liberté. « La religion est une réponse, la poésie une question », dit Adonis qui a développé dans plusieurs livres et entretiens une critique des sommeils dogmatiques et s’est montré soucieux de rendre visibles
les nouvelles perspectives d’une renaissance spirituelle et intellectuelle du monde arabo-musulman. Hors de toute certitude établie, la poésie intense et magnétique d’Adonis est le lieu d’un sens à venir : « Poète — tu n’écris ni le monde ni le moi / tu écris l’isthme / entre les deux ».

Textes de : Jean-Baptiste Para, Donatien Grau, Bénédicte Letellier, Adonis, Joachim Sartorius, Aymen Hacen, Stefan Weidner, Houria Abdelouahed, Patrick Quillier, Chantal Chawaf, René de Ceccatty, Habib Tengour, Serge Pey, André Velter.

Né en 1946, Denis Guénoun est l’auteur d’une œuvre protéiforme qui embrasse à la fois les domaines du théâtre, de la philosophie et de la littérature.

Mais ces dénominations paraissent elles-mêmes insuffisantes pour délimiter tous les « chantiers » dans lesquels s’est engagé Denis Guénoun, puisqu’ils s’étendent aussi à la réflexion politique, à la théologie et au récit autobiographique. C’est à l’exploration de la riche trajectoire et des horizons d’expression de cet écrivain singulier que nous convie ce cahier d’Europe.

Textes de Jérôme Duwa, Denis Guénoun, Daniel Payot, Jean-Luc Nancy, Livane Pinet-Thélot, Ismaël Jude, Michel Deutsch.

Voir le détail du double sommaire…