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Représentations littéraires de la santé mentale dans les romans contemporains africains et de l’espace insulaire (APFUCC 2023, Univ. York)

Représentations littéraires de la santé mentale dans les romans contemporains africains et de l’espace insulaire (APFUCC 2023, Univ. York)

Publié le par Faculté des lettres Université de Lausanne (Source : Rosanne Abdulla)

De nos jours, aborder la thématique liée à la santé mentale qui regroupe, par exemple, les troubles mentaux, les handicaps psychosociaux, et des états mentaux associés à un sentiment de détresse, à des déficiences fonctionnelles, ou à un risque de comportement auto-agressif, entre autres, n’est pas une entreprise facile en Afrique et dans l’espace insulaire francophone. En effet, comme c’est toujours un sujet brûlant et tabou, Alain Lamessi affirme que :

[P]endant longtemps, on a prétendu que la dépression n'existait pas en Afrique […]. Cette position paraît aujourd'hui très contestable. Si la dépression est une maladie que l'on retrouve en Afrique, elle se manifeste différemment [...] en raison des valeurs socioculturelles qui structurent la personnalité et qui déterminent les symptômes (L’ombre, p.10). 

Ainsi, même si le discours socioculturel entourant les troubles mentaux demeure censuré sur le continent africain et dans les communautés minorisées, ce n’est pas pour autant que ces derniers n’y existent pas. Dans l’optique de valider les troubles mentaux au même titre que les troubles physiques, nous nous intéressons à comprendre à quel point la rhétorique socioculturelle qu'emploient les sociétés africaines et insulaires pour parler (ou pour ne pas parler) de la santé mentale s’observe également dans la littérature. Comment la narration des conditions que d’autres régions appelleraient des troubles mentaux reflète-elle la manière dont celles-ci sont conçues en Afrique et dans les îles ? Quels en sont les marqueurs discursifs qui nous font savoir que ces conditions sont présentes, même si elles restent anonymes à cause des stigmatisations socioculturelles ? 

Dans cette perspective, nous cherchons à explorer l'influence des discours socioculturels dans les représentations littéraires de la santé mentale en Afrique et dans les îles francophones. Rappelons-nous que les tabous, la peur de l’inconnu, les contraintes religieuses, et la mentalité répressive sont autant de facteurs qui contribuent à enfermer la souffrance intérieure au fond du sujet romanesque dans ces régions. En ce sens, il appert qu’aujourd’hui les émotions refoulées, les états mentaux susceptibles de déranger le moi et/ou autrui, et les comportements liés à la folie se dévoilent de plus en plus dans les interstices du roman contemporain africain et insulaire. Quelles stratégies narratives sont employées afin de communiquer cette vulnérabilité, voire fragilité, intérieure chez les personnages souffrants? L’espace romanesque devient alors un lieu d’investissement où la représentation de la souffrance mentale peut s’effectuer à travers l’imagination et l’écriture. 

Ainsi, nous cherchons à déterminer comment le personnage romanesque africain ou insulaire, en conflit avec son intériorité et son extériorité, parvient (ou pas) à gérer sa crise. Nous pouvons ainsi discuter de diverses conceptions de la santé mentale, et de sa représentation artistique ou littéraire. Cet atelier accueillera des propositions qui abordent les axes suivants, entre autres, dans des textes littéraires contemporains africains et insulaires :

·         Représentations d’humeur instable (trouble bipolaire, dépression, suicide, etc.)

·         Représentations d’inquiétudes perçues comme étant « irrationnelles » (angoisses, paranoïa, phobies, etc.)

·         Personnages ayant des comportements perçus comme étant « fous » (compulsions, délusions, hallucinations, etc.)

·         Personnages souffrant d’addictions (alimentation, drogue, alcool, etc.)

·         Vieillesse et démence

·         Représentations de déraison ou de handicap mental chez les femmes, les enfants, et les marginalisés

·         Paralysie et dissociation

·         Incapacité ou refus de se soigner/demander de l’aide

·         Représentations de la souffrance intérieure silencieuse/cachée


Date limite pour l’envoi des propositions (titre, résumé de 250-300 mots, adresse, affiliation et notice bio-bibliographique de 150 mots) à rabdul2@uwo.ca et sdusowot@uwaterloo.ca : le 15 décembre 2022. 

Le colloque annuel 2023 de l’APFUCC sera en personne (à moins que la situation sanitaire ne le permette pas) avec, possiblement, quelques activités ou interventions en ligne (nous communiquerons à ce sujet plus tard). Il se tiendra dans le cadre du Congrès annuel de la Fédération des sciences humaines du Canada.

Les personnes ayant soumis une proposition de communication recevront un message des personnes responsables de l’atelier avant le 15 janvier 2023 les informant de leur décision. L’adhésion à l’APFUCC est requise pour participer au colloque. Il faut également régler les frais de participation au Congrès des Sciences humaines ainsi que les frais de conférence de l’APFUCC. De plus amples informations vous seront envoyées à ce sujet. Vous ne pouvez soumettre qu’une seule proposition de communication, présentée en français (la langue officielle de l’APFUCC), pour le colloque 2023.