Collectif
Nouvelle parution
P. Amato, L. Salza (dir.), La destitution de la nature. Sur Lucrèce

P. Amato, L. Salza (dir.), La destitution de la nature. Sur Lucrèce

Publié le par Université de Lausanne

Lire Lucrèce est une expérience vertigineuse : nous assistons à la guerre entre atomes qui voltigent dans l’espace infini, nous voyons se former des tourbillons et des ouragans, et ensuite des mondes, et puis les ruines de cette « nature » lorsque de nouveaux heurts se produisent. Mais aussi, nous découvrons que notre pensée, à la recherche d’un fondement (l’atome ?), ne trouve aucune assise, aucun fond. Dans l’infini, dans l’espace infini, seul un principe de vacuité (donc un non-principe, un nonfondement, un sans fond) fonde anarchiquement la réalité. La « nature » n’existe pas. Il n’y a que des « choses ». Cette philosophie du vide signifie que le vide est primordial, et qu’il faut faire le vide, c’est-à-dire : partir de rien. Lucrèce nous invite à destituer toutes les questions classiques de la philosophie. Or, comme l’enjeu ontologique est pour lui surtout éthico-politique, sa poésie laisse émerger aussi la question de la destitution du pouvoir, de tout pouvoir.