Essai
Nouvelle parution
Carlos Pereda, Apprentissages de l'exil

Carlos Pereda, Apprentissages de l'exil

Publié le par Université de Lausanne

Traduit de l’espagnol (Mexique) par Gérard Malgat

Présentation de Julien Rabachou

L’exil soulève d’innombrables problèmes politiques et sociaux qu’il faut traiter dans l’urgence : qu’on songe au sort fait aux migrants, aux réactions politiques qu’il suscite, aux tragédies humaines innombrables que causent les déplacements de population contraints par les guerres ou encore les changements climatiques en cours.

À côté de cette réalité tragique indéniable, Carlos Pereda fait le pari que l’exil est aussi une expérience de plein droit, susceptible de nous délivrer un certain nombre d’enseignements, directs et indirects, qui recèlent une portée éthique, mais aussi métaphysique, puisque de fait l’exil dépossède en partie l’individu de ses déterminations culturelles et sociales.

Ainsi, les apprentissages de l’exil, parce qu’ils recouvrent une diversité irréductible d’expériences, sont toujours nuancés et paradoxaux, comme l’est notre identité.

Carlos Pereda est une grande voix de la pensée latino-américaine. Étudiant en Uruguay, il a fui son pays lors de la dictature militaire des années 1970. Professeur à l’Université nationale autonome de Mexico, il est l’auteur d’une œuvre originale, centrée sur la question de l’argumentation, qui s’inspire de la philosophie analytique, puise dans le matériau poétique hispanophone et dialogue avec la philosophie française du XXe siècle.

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Penser l’exil", par Florence Olivier (en ligne le 22 juillet 2022)

Exilé, le philosophe Carlos Pereda l’est depuis les années 1970. Il a de longue date deux pays et deux passeports. Uruguayen, il a dû s’établir au Mexique par temps de dictature militaire dans son pays, au terme de ses études de doctorat à l’université de Constance suivies d’un post-doctorat à Oxford. Exilé, donc, et philosophe ; exilé en philosophe – et en lecteur de poésie. Car si Carlos Pereda tire sans doute matière à réflexion de sa propre expérience, nulle référence autobiographique n’apparait dans son essai Les apprentissages de l’exil tandis que de nombreux poèmes y sont cités et commentés en tant que « méta-témoignages » de l’exil.