La revue « Boletín del Centro de Estudios de Teoría y Crítica Literaria » de l’Université Nationale de Rosario (Argentine) vient de publier son numéro 21, qui comprend un dossier sur la « théorie de la lecture » : https://www.cetycli.org/publicaciones/boletines/74-boletin-21.html.
On sait que, depuis les années 1960, le champ des études littéraires s'est intéressé comme jamais auparavant au problème de la réception et de la lecture, ce qui s'est traduit par une prolifération de théories qui, à partir de différents axes disciplinaires (sociologie, psychanalyse, déconstruction, pragmatique, sémiologie, etc.), ont cherché à étudier l'expérience de la lecture dans ses dimensions phénoménologique, éthique, poétique, subjective, sociale et politique.
Au cours des 60 dernières années, le développement de ces réflexions sur la lecture a entraîné une révision du champ de la théorie littéraire, de ses concepts et problèmes centraux, de ses fondements épistémologiques et de ses pratiques spécifiques (fondamentalement : l'enseignement et la critique littéraire).
Le dossier présenté ici se propose de donner un aperçu de l'état de l'art d'une problématique et d'un domaine hétérogènes, à partir de la contribution d'auteurs qui, de points de vue différents et appartenant à des traditions institutionnelles différentes, pensent la lecture aujourd'hui et se projettent dans le XXIe siècle.
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Final del articulo de Nicolas Garayalde :
[Las] teorías y la teoría de la lectura –es decir, la problematización de sus determinaciones e indeterminaciones indeterminables– se presenta como una puerta de ingreso necesaria a la teoría literaria en particular y a los estudios literarios en general. Pues no solo supone un conocimiento de lo que, en el acto de leer, condiciona el modo de acercarnos a la literatura; no solo implica una explicitación epistemológica del resto que toda lectura deja y, por tanto, de su naturaleza incalculable y carente de fundamento; también supone la consideración de la dimensión política –en cuanto decisión que afecta un modo de ver el mundo en exclusión de otros mundos posibles–, ética –en tanto asume una resistencia a una moral de la lectura y un intento de articulación del propio deseo en la lectura– y creativa –en la medida en que la lectura se convierte un acto de producción del objeto leído.
Estas dimensiones deberían estar en el centro mismo de la enseñanza y la crítica de la literatura, pues implican no solo una autoconciencia de la condición desde la cual ejercemos nuestro oficio, sino también la habilitación a actuar más allá de la paradójica situación en la que nos ubica esta autoconciencia. ¿Bajo qué fundamento? Quizás el único posible: el del deseo. “La coherencia en la contradicción –decía Derrida– siempre expresa un deseo” (“La structure”). ¿Qué deseo? De escritura literaria, que parece ofrecerse a dos modalidades: la de la novela de la lectura –es decir, el relato del modo en que se entrama la obra con las determinaciones e indeterminaciones de su lectura–; la novela a secas –es decir, el modo en que, como en la teoría de la influencia de Harold Bloom, la poesía produce más poesía, la crítica se vuelve literatura.
Podemos discutir qué formas podría adquirir, por lo tanto, esta escritura de la crítica literaria. Pero parece inapelable la necesidad de partir en todos los casos de una teoría de la lectura como consciencia epistemológica que reconfigura los objetivos de nuestra disciplina y abre la posibilidad a pasar, de una vez por todas, a una cultura retórica en la que se asume el carácter literario de la crítica. Si la crítica literaria se dirige a la literatura es porque la teoría literaria se dirige a la teoría de la lectura.
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Les théories / la théorie de la lecture – autrement dit, la problématisation de ses déterminations et de ses indéterminations indéterminables – se présente comme le portail d’accès obligatoire à la théorie littéraire en particulier et aux études littéraires en général. Car non seulement cette théorisation suppose une connaissance de ce qui, dans l’acte de lecture, conditionne notre façon d’aborder la littérature ; non seulement elle implique une explicitation épistémologique du reste qui subsiste dans toute lecture et, donc, de son caractère incommensurable et dépourvu de fondements ; mais elle suppose aussi la prise en compte de la dimension politique de la lecture – en tant que décision engageant une façon de voir le monde à l’exclusion d’autres mondes possibles –, de sa dimension éthique – en tant qu’elle assume la résistance à une morale de la lecture et tente de l’articuler au désir du sujet lecteur –, et de sa dimension créative – dans la mesure où la lecture se convertit en acte de création de l’objet lu.
Ces dimensions devraient occuper une place centrale dans l’enseignement de la littérature et dans la critique littéraire, car elles impliquent non seulement une conscience réflexive de ce qui conditionne l’exercice de notre profession mais aussi notre capacité à dépasser la situation paradoxale dans laquelle nous place cette conscience réflexive. À partir de quels fondements ? Peut-être le seul possible : le désir. « La cohérence dans la contradiction – disait Derrida – exprime toujours un désir » (« La structure »). Quel désir ? Un désir d’écriture qui paraît s’accorder à deux modalités : celle du roman de la lecture, – autrement dit, le récit de la manière dont l’œuvre tisse des relations avec les déterminations et indéterminations de sa lecture – ; celle du roman tout court, à savoir la manière selon laquelle, comme dans la théorie de l’influence de Harold Bloom, la poésie produit plus de poésie, la critique se change en littérature.
Nous pouvons donc discuter des formes que pourrait prendre cette écriture de la critique littéraire. Mais dans tous les cas, la nécessité paraît incontournable d’une théorie de la lecture comme conscience épistémologique reconfigurant les objectifs de notre discipline et passant, une fois pour toutes, à une culture rhétorique qui assume le caractère littéraire de la critique. C’est parce que la théorie littéraire s’oriente vers la théorie de la lecture que la critique littéraire s’oriente vers la littérature.
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Sumario
Dossier: Teoría de la lectura
Coordinador: Nicolás Garayalde
Nicolás Garayalde: ¿A dónde va la teoría literaria?
Alain Trouvé: Por una lectura literaria de segunda generación
Bertrand Gervais: Leer un libro que no fue hecho para ser leído. Practicar la lectura literaria en la cultura digital
Stanley Fish: Cómo reconocer un poema cuando vemos uno
Franc Schuerewegen: Pequeña defensa de la intención autoral, por un antiguo escéptico sobre la cuestión
Analía Gerbaudo: Los voluntarismos y las desconstrucciones por-venir
Sophie Rabau: ¿Es la lectora una subalterna?
Juan Ritvo: Acerca de la imposibilidad de una teoría de la lectura
Segunda persona
Romina Magallanes: La figura en el tapiz. Entrevista con Ernesto Montequin, curador del archivo de Silvina Ocampo
Argumentos literarios
Martín Gaspar: Las traducciones utilitarias de Juan José Saer
Camila Callieri: Una aproximación a Ceci y Fer (poeta y revolucionaria): las biopoéticas banales de Belleza y Felicidad
Julia Musitano: Una carta de amor. Sobre Siberia de Daniela Alcívar Bellolio