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Le patrimoine culturel immatériel amazigh : état des lieux et perspective de sauvegarde

Le patrimoine culturel immatériel amazigh : état des lieux et perspective de sauvegarde

Publié le par Université de Lausanne (Source : Mohamed Arji)

Appel à contributions pour un ouvrage collectif

 Le patrimoine culturel immatériel amazigh : état des lieux et perspective de sauvegarde

Le thème du patrimoine et de sa sauvegarde apparait comme une préoccupation de plus en plus forte des sociétés actuelles fondée sur la prise de conscience de l’importance de la transmission du patrimoine et de sa sauvegarde et illustre du rôle essentiel qu’il peut jouer dans  sa contribution au développement. Le patrimoine constitue un repère face à l’expansion accélérée de la mondialisation et permet le lien et la continuité entre le passé, le présent et l’avenir. Il est le témoin des valeurs passées et présentes de la société. Les valeurs affectives, culturelles, symboliques et sociales font du patrimoine une véritable construction « par le bas ».[*]

En effet, Le patrimoine culturel est le support de la mémoire et de l’identité de l’Homme. Préserver sa diversité témoigne du respect de l’Homme et de ses créations et de la volonté de construire un avenir meilleur tout en tenant compte de l’expérience du passé. Cela signifie que le patrimoine culturel a une valeur réelle et qu’il relie trois temps : le passé, le présent et le futur.

Depuis 2003, le patrimoine culturel ne se limite plus à sa dimension tangible mais se prolonge pour recouvrir la dimension immatérielle. C’est dans ce contexte qu’est venue, sous l’égide de l’UNESCO, la Convention de 2003 de Paris, portant sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

Selon la convention, « on entend par ‘‘patrimoine culturel immatériel’’ les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et de la créativité humaine. »[†]

L’identité de toute nation ou société au sens large du terme se compose des caractéristiques qui la distinguent des autres nations, celles qui lui permettent d’exprimer sa spécificité civilisationnelle. En Afrique du nord, la civilisation amazighe est considérée parmi les plus riches civilisations qui caractérisaient cette région, elle continue à exister malgré la disparition de nombreuses de ses coutumes et traditions.

Le concept du patrimoine culturel immatériel est de très grande importance pour des sociétés traditionnelles et des cultures d’essence orale comme l’amazighe, par exemple la langue amazighe est mieux conservée dans les traditions et les expressions orales que dans n’importe quel volumineux dictionnaire, et la disparition de l’un entrainera inévitablement la disparition de l’autre. Le patrimoine culturel immatériel amazigh est connu pour sa richesse et sa diversité, il représente une composante cruciale de la culture et de l’identité amazighes. Sa spécificité réside dans la consistance osmose qui unit l’Homme à son environnement depuis les périodes historiques les plus reculées.

Ce patrimoine embrasse à travers la multitude de ses aspects, faisant partie intégrante de la vie des Amazighs, les différents domaines cités par la convention de l’Unesco (2003) à savoir :

- Les traditions et expressions orales (proverbes, énigmes, contes, légendes, mythes, chants, poèmes…) y compris la langue comme vecteur et moyen de transmission de ce patrimoine.
- Les arts du spectacle comme la musique, la danse et le théâtre traditionnel.
- Les pratiques sociales, rituels et événements festifs.
- Les connaissances et pratiques relatives à la nature et l’univers.
- Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel.

 Cet héritage vivant est généralement transmis par les communautés, les groupes et les individus d’une génération à l’autre, transmission qui repose sur la tradition et l’oralité. Bien que la société traditionnelle et la mémoire orale ont veillé à perpétuer et à pérenniser les traditions anciennes et à les transmettre de génération en génération, de nos jours, Le patrimoine culturel immatériel amazigh souffre de divers problèmes qui conditionnent son existence et sa résistance à travers le temps. Il devient de plus en plus fragile, sensible aux mouvements de modernisation et de perte d’identité. Son apport historique est limité et il risque de disparaître à long terme. Cet état de précarité signe une insuffisante intervention publique et politique qui devrait multiplier des actions d’inventaire de préservation et de sauvegarde des richesses patrimoniales menacées.

L’immense réservoir du patrimoine culturel immatériel amazigh reste encore à inventorier, à identifier, à classer, à sauvegarder et à valoriser dans une approche interdisciplinaire dans la mesure où des dimensions à la fois linguistiques, littéraires, sociales, culturelles, anthropologiques, historiques et géographiques… s’y trouvent nécessairement impliquées.

Plusieurs axes de réflexion seront privilégiés (liste non exhaustive) :

- La langue amazighe vecteur du patrimoine culturel immatériel amazigh

- L’évolution temporelle et spatiale du patrimoine culturel immatériel amazigh.

- Inventaire du patrimoine culturel immatériel amazigh.

- La littérature orale amazighe et les diverses formes d’expression culturelle.

- Le patrimoine culturel immatériel amazigh artisanal agricole et culinaire…

- La préservation la valorisation et la transmission du patrimoine culturel immatériel amazigh.

- Le patrimoine culturel immatériel amazigh et le développement.

- Le patrimoine culturel immatériel et la construction identitaire.

- Espace des genres : le monde féminin dans les différents aspects du patrimoine culturel immatériel amazigh.

Langues de contribution : Français, Arabe, Anglais,

Responsable de l’appel à contribution : Mohamed ARJI

Soumission des propositions d’articles 

- Les articles, ne dépassant pas les 30 000 signes (notes, espaces et bibliographie compris), sont à envoyer avant le 30 octobre 2022  aux adresses mail suivantes : mohamed.arji@usmba.ac.ma, pciamazigh@gmail.com

Chaque proposition devra contenir  le titre de l’article, des informations sur l’auteur: Prénom et Nom suivis de l’Institution de rattachement et coordonnées électroniques, un résumé de 200 mots maximum 5 mots clés, séparés par des virgules, l'article et sa bibliographie.

Comité scientifique :

SABIR Ahmed (Universite Ibn Zohr Agadir)

EL AZOUZI Abdelmounïm (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah-Fès)

SKOUNTI Ahmed (INSAP Rabat)

KOSTANI Ben Mohamed, (Université Moulay Ismail-Meknès)

SALIH Fatima Zahra, (Université Sultan Moulay Slimane)

SAA Fouad, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah-Fès)

BELLAKHDAR Mohieddine, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah-Fès)

ZAHIR Mohamed, (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah-Fès)

MOUMOUCH Larbi, (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah-Fès)

JARMOUNI Hachem, (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah-Fès)

MOUKRIM Samira, (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah-Fès)

BOUAOUINATE Asmae, (Université Hassan II-Casablanca)

BOUKHRIS Fatima, (Université Mohamed V-Rabat)

BELGHAZI Hammou, (IRCAM, Rabat)

WANAIM Mbark, (IRCAM, Rabat)

SABIRI Aboubakr, (Université Mohamed V-Rabat)

HDA Mhamed, (Universite Ibn Zohr Agadir)

BOUAAKOUBI lahoussine, (Universite Ibn Zohr Agadir)

ZIZAOUI Abdelmouttalib, (Universite Ibn Zohr Agadir)

ARJI Mohamed, (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah-Fès).

[*] Construction par le bas qui sous-entend une construction sociale, par les habitants.

[†] Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, Paris, 17 octobre 2003 [Convention sur le PCI] à l’article 2.1.