Réalisatrices de films et séries françaises et francophones / French and Francophone Film and Series Women Directors
Call for papers (version française plus bas) :
In a 2019 issue of Libération, Laure Murat published a tribune entitled “Alice Guy’s Invisible Film” where she explained the erasure of this woman pioneer from cinema – and not just French cinema. The “7th Art Unknown Lady,” as a January 2022 Arte.tv documentary called her, was only recently re-discovered although Alice Guy was a modern woman for her time – her film The Consequences of Feminism dates back to 1906. Despite the publication of her autobiography in 1976 she was forgotten and the spotlight shone on the Lumière brothers and on Georges Méliès. French cinema featured only two women, Germaine Dulac (who made films from 1915 to 1934) and Jacqueline Audry (from 1943 to 1973) until the breakthrough of Agnès Varda, poorly named “New Wave’s grandmother,” and the advent of “May 1968” and of the cultural and feminist revolution in the 1970s. If French cinema counts about 25% women directors – that is, directors who define themselves as women, not just cis women – they are now legions making films in all genres. Books are written on them (in 1990, Sandy Flitterman-Lewis’ To Desire Differently: Feminism and the French Cinema examined films by Germaine Dulac, Marie Epstein, and Agnès Varda) ; women directors are the focus of special issues (such as September 2012 Les Cahiers du cinéma, « Où sont les femmes ? ») and documentaries (such as Cineast(e)s (2013), where Mathieu Busson and Julie Gayet interviewed 21 of them on the relevance of gender in filmmaking and on the problems they had to face and still face as women in the industry). Francophone women directors, who came to filmmaking more recently in non-Western countries, were also solicited; in 2005, Janis L. Pallister and Ruth A. Hottell updated their 1997 guide, Francophone Women Film Directors, then in 2011 they published Noteworthy Francophone Women Directors: A Sequel on the production of almost 300 women directors in France, Belgium, Switzerland, Latin America, and Quebec. With the ever-growing number of series, partly due to the increasing number of platforms, another venue – with idiosyncratic conventions – opened to filmmakers, like Julie Delpy with On the Verge.
This volume of Crossways Journal aims to introduce unknown women directors, and to examine better known ones from unexpected angles, and to open academia up to series directors, whatever their age, their sexual orientation, their race, their religion, or their Francophone culture. We will examine these women’s creativity, both in the genre and medium of their choice and in their cinematographic practice (camera, photography, editing, sound, music, etc.) as these choices convey and underline their work’s message. We will strive to identify influences, whether intra- and inter-national, intra- and inter-generational, intra- and inter-generic (comedy, horror, etc.) or intra- and inter-sexual in order to propose an issue that is the most representative of who these women directors are, what they produce, and how they influence (inter)national cinema and/or cinema in French.
We encourage proposals that reflect on issues such as:
- these women directors’ place and impact within a (national and international) cinema/production that remains mostly male-dominated
- their contribution to the evolution of cinematic/serial genres (for example horror)
- the themes they tackle and how they handle them
- their look on the society they set their films in
- the erasures and lacks they remedy, what they advocate for
- their historicizing and archiving work
- how they address typically feminine and/or taboo topics (such as sexual desire and pleasure, non-traditional sexuality(ies), menopause, sexism, ageism…)
- their participation in cinematic/series trends
- their presence and voice in specialized journals, blogs, TV and radio shows, podcasts etc., the “paracinematic” (paratextual)
- using Jérôme Meizoz’ word for writers, their “posture” as filmmakers
- their taking a stand and activism (feminism, ecofeminism, etc.)
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Please send your 400-500 word proposal in English or in French before 30 September 2022 to Michèle Bacholle (bachollem@easternct.edu) and Sylvie Blum-Reid (sylblum@ufl.edu).
Tentative timeline :
30 September 2022: deadline to send proposals to the editors
1 February 2023: deadline to send the articles to the editors
30 June 2023: articles returned to the authors
1 October 2023: deadline to send revised articles to the editors
15 October-1 December 2023: evaluation of the articles by Crossways Journal evaluators
20 March 2024: deadline to send the final, revised articles to the editors
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Appel à contributions :
En 2019, Laure Murat publiait dans Libération une tribune intitulée « La pellicule invisible d’Alice Guy » où elle expliquait l’effacement de cette pionnière du cinéma – pas seulement du cinéma français. Nous assistâmes alors à la redécouverte de « l’inconnue du 7e art » comme le titrait un documentaire sur Arte en janvier 2022, une femme moderne pour son temps – son film Les Conséquences du féminisme date de 1906 – mais allègrement passée aux oubliettes au profit des frères Louis et Auguste Lumière et de Georges Méliès, et ce, malgré la publication de son autobiographie de 1976. Seules deux femmes marquèrent le cinéma français, Germaine Dulac (qui mit en scène des films de 1915 à 1934) et Jacqueline Audry (de 1943 à 1973), jusqu’à la percée d’Agnès Varda, la mal nommée « grand-mère de la Nouvelle Vague », puis la survenue de « mai 68 » et la révolution culturelle et féministe des années 1970. Si le cinéma français ne compte qu’environ 25% de réalisatrices, c’est-à-dire de cinéastes qui se définissent comme femmes (et pas seulement des femmes cisgenres), elles sont toutefois maintenant légion et présentes dans tous les genres. Elles ont fait l’objet de maintes études (en 1990, Sandy Flitterman-Lewis consacrait dans To Desire Differently: Feminism and the French Cinema de solides chapitres à Germaine Dulac, Marie Epstein, et Agnès Varda), de numéros spéciaux (Les Cahiers du cinéma de septembre 2012, « Où sont les femmes ? ») et de documentaires, tel Cinéast(e)s (2013) où Mathieu Busson et Julie Gayet ont interviewé 21 d’entre elles sur la pertinence du genre dans la réalisation et les problèmes auxquels elles ont dû et doivent encore faire face en tant que femmes. Les réalisatrices francophones, venues plus récemment à la réalisation dans les pays non-occidentaux, n’ont pas été laissées en reste ; en 2005, Janis L. Pallister et Ruth A. Hottell mettaient à jour leur guide de 1997, Francophone Women Film Directors puis publiaient en 2011 Noteworthy Francophone Women Directors: A Sequel, ce dernier sur la production de presque 300 réalisatrices en France, Belgique, Suisse, Amérique latine et au Québec. Avec le développement des séries grâce en partie à la multiplication des plateformes, une autre voie – avec des conventions idiosyncratiques – s’est ouverte aux réalisatrices, comme Julie Delpy avec On the Verge.
Ce volume de Crossways Journal vise à faire découvrir des réalisatrices méconnues, à aborder des réalisatrices mieux connues mais sous des angles inattendus et à ouvrir le champ aux réalisatrices de séries, quels que soient l’âge de ces femmes, leur orientation sexuelle, leur race, leur religion ou leur culture francophone. Nous examinerons leur créativité, autant dans le genre et le médium choisi que dans leurs pratiques cinématographiques (caméra, photographie, montage, son, musique, etc.) telles qu’ils traduisent, appuient et véhiculent le message de l’œuvre. Nous tenterons d’identifier des influences intra- et inter-nationales, intra- et inter-générationnelles, intra- et inter-genres (comédie, horreur etc.) et intra- et inter-sexuées afin de proposer un numéro le plus représentatif possible de qui sont ces réalisatrices, de ce qu’elles produisent et de la façon dont elles influencent le cinéma ou la production sérielle (inter)national.e et/ou de langue française.
Nous invitons des réflexions sur, entre autres, les questions suivantes :
- la place et l’impact des réalisatrices au sein d’un cinéma (national et international) ou production de séries principalement masculins
- leur contribution à l’évolution des genres cinématographiques ou sériels (par exemple le film d’horreur)
- les thèmes qu’elles abordent et leur traitement de ces thèmes
- leur regard sur la société qu’elles dépeignent
- les effacements et manquements auxquels elles remédient, leurs revendications
- leur travail d’historicisation et d’archivage
- leur traitement de sujets typiquement féminins et/ou tabou (plaisir et désir sexuels, sexualité(s) non-traditionnelle(s), ménopause, sexisme, âgisme…)
- leur participation à des tendances cinématographiques/sérielles
- leur prise de parole dans des revues spécialisées, blogs, émissions télé ou radio, podcasts etc., le « paracinématographique » (paratextuel)
- leur « posture » de réalisatrice, pour reprendre le terme de Jérôme Meizoz pour les écrivain.e.s
- leur engagement et activisme (féminisme, écoféminisme, etc.).