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Génération Woody

Génération Woody

Publié le par Marc Escola

Woody Allen serait-il mort et enterré ? C’est ce qu’une cabale, venue des États-Unis, voudrait faire croire à ses admirateurs du monde entier. Daniel Bougnoux en démonte ici la fausseté, en déclarant appartenir comme des millions de cinéphiles à la Génération Woody (Le Bord de l'eau). Il montre surtout, film par film, la vigueur et la vivacité d’une œuvre assez comparable aux comédies de Molière, qui comme celles de Woody sondent tant de drames… Et survivent au passage des années. Car Woody Allen est peut-être bien notre Molière. Moraliste, il en a l’envergure, l’acuité du regard, la précision des intrigues nouant le rire au drame… Comme lui aussi, on l’accuse d’inceste : Molière avait épousé Armande la fille de Madeleine, et Woody Soon-Yi fille adoptive de Mia Farrow. "C’est notre rire que le parti dévot voudrait, dans cette affaire, exterminer. Deux commissions successives d’enquête ont longuement auditionné les enfants, nounous, femmes de ménage, avant de conclure qu’on ne disposait contre Allen d’aucune preuve tangible. Pourquoi la rumeur ignore-t-elle cette parole autorisée ? "Pendez ce sale youpin !" s’écrie, dans Zelig, une respectable représentante des ligues de vertu. Notre actualité n’est pas favorable à ceux qu’on accuse à tort d’être des abuseurs".

Le Livre de Poche réédite l'autobiographie du cinéaste, Soit dit en passant. Woody Allen y revient sur soixante ans de carrière cinématographique, auréolée de nombreuses récompenses nationales et internationales, mais aussi sur ses relations avec sa famille, ses amis et les femmes de sa vie. Sur un ton souvent désopilant, d'une honnêteté absolue, plein d'intuitions créatives mais traversé de perplexité, voici le récit franc et ouvert d'une icône américaine, dont l'humour et la dérision ne sont jamais vraiment départi d'une certaine mélancolie.

(Illustr: Diane Keaton et Woody Allen dans Annie Hall (1977). [AFP/Rollins Joffe Productions/Archives du 7eme Art/Photo12])