Séminaire doctoral interdisciplinaire ICIDoc’ (Université de Lorraine / en ligne)
Edition 2022-2023 – « VIOLENCE »
L’Association des doctorant.e.s de l’École Doctorale Humanités Nouvelles-Fernand Braudel (arts, lettres, sociologie, histoire, géographie, langues, linguistique, théologie, info-communication, études culturelles, architecture) de l'Université de Lorraine organisera en 2022-2023 la troisième édition de son séminaire transversal. S’adressant à l’ensemble des jeunes chercheurs et chercheuses de l’ED, mais accueillant volontiers des doctorant.e.s issu.e.s d’autres universités, ce séminaire a vocation à favoriser les échanges intra- et inter-laboratoires d’une part, et à nourrir nos recherches respectives par la confrontation avec des approches et des corpus différents d’autre part.
Le séminaire aura lieu le dernier lundi de chaque mois, de 17h à 19h, et continuera a priori à se tenir en visioconférence. Certaines séances pourront toutefois être proposées en présentiel ou en format hybride.
Comme les années précédentes, les doctorant.e.s pourront proposer trois types d’exposés :
· Une communication à partir du thème annuel (env. 20 min)
· La présentation d’un ouvrage critique ou théorique (env. 15 min)
· L’exposé d’un point ou d’un problème méthodologique lié au travail de thèse (env. 15 min)
Cette triple approche théorique, bibliographique et méthodologique permettra, nous l’espérons, d’ouvrir des discussions riches et variées desquelles chacun pourra retirer des enseignements à la fois théoriques et pratiques. Un séminaire doctoral constitue en outre une occasion précieuse de soumettre ses recherches au regard critique et bienveillant de ses pairs et de s’entraîner à prendre la parole en public.
Valorisation de la participation au séminaire : Les doctorant.e.s qui le souhaitent pourront publier une version remaniée de leur communication sur le carnet Hypothèses de l’association (https://icidoc.hypotheses.org/). Les articles soumis feront l’objet d’une validation préalable par un.e enseignant.e du comité scientifique.
1. Communication autour du thème annuel : "Violence"
Après avoir exploré les notions de marge (2020-2021) et de mémoire (2021-2022), c’est aux différents visages, discours et enjeux de la violence que nous aimerions vous inviter à réfléchir cette année. Comme pour les éditions précédentes, le thème choisi se veut suffisamment large et plastique pour être susceptible d’intéresser toutes les disciplines représentées au sein de notre École Doctorale.
Physique, psychologique, verbale, scolaire, policière, sexuelle, militaire, symbolique, politique, … Si elle s’affiche quotidiennement dans les journaux et sur nos écrans, la notion de violence est loin de posséder un visage unique ou de faire consensus dans sa définition, ses limites et sa portée. Et c’est précisément la diversité de ses représentations collectives, culturelles et historiques, ainsi que celle de ses enjeux politiques, philosophiques et esthétiques qu’il nous intéresse d’envisager au cours de ce séminaire. La multiplicité de ses causes et néanmoins sa permanence dans le temps et dans l’espace, ainsi que ses multiples conséquences, en font une thématique très vaste qui concerne toutes les disciplines représentées dans notre association.
Les communications pourront s’inscrire dans les axes suivants, dont la liste n’est pas exhaustive :
- Représentations et mises en scène de la violence dans les arts et la littérature* : spectacularité et esthétisation de la violence, écriture / mise en scène de l’abjection, réflexion sur des genres esthétiques intrinsèquement liés à la violence (cinéma d’horreur, snuff movies, rap, …), figures de la violence (gladiateur, tueur en série, soldat, dictateur, martyr, …), irreprésentabilité de l’expérience de la violence extrême (Adorno)
- La violence exercée par l’œuvre ou le geste créatif eux-mêmes : violence faite aux modèles (subversion du canon, violence exercée par la traduction sur le texte source), mais aussi au corps du destinataire, voire à celui de l’artiste (par exemple dans certaines performances de body art), problèmes / enjeux éthiques et esthétiques posés par la représentation de la violence
- Approches linguistiques et discursives de la violence et de ses corollaires (invectives, insultes, vulgarité, …) : effets psycho-sociaux et discursifs de la violence, lexique / rhétorique de la violence, enjeux et rapports de force et de domination dans la langue (entre les classes sociales, entre les genres, en contexte postcolonial, etc.), articulation entre silence et violence, poétique de l’insulte, etc.
- Approches historiques, sociales et politiques de la violence et des différentes formes qu’elle revêt : guerres, cyberguerres, courants non-violents, révolutions, violences politiques et institutionnelles, ritualisations ou domestications de la violence (pratiques sacrificielles, carnavals, initiations, corrida, idéal du gentilhomme, …), figures de la violence (soldat, bourreau, Black blocs, terroriste, dictateur, …) et de la non-violence
- Approches géographiques et sociogéographiques : violence et environnement, violence et espace social (géographie urbaine, disparités socio-spatiales, dispositifs ségrégatifs), violence réelle ou symbolique
- Approches sociologiques qui invitent à explorer avec finesse les différents lieux dans lesquels s’exercent la violence (le travail, le sport, l’école, etc.)
- Violence et media : représentations médiatiques de la violence, pratiques polémistes, les media comme leviers de violences symboliques, violence et réseaux sociaux (cyberharcèlement, trollage, mais aussi lieux de dénonciation des violences – #metoo, #balancetonporc), violence et jeux vidéo, etc.
* N.B. : On s’efforcera, dans les communications portant sur les représentations de la violence dans les arts et la littérature, de dépasser le simple relevé thématique pour s’intéresser aux mécanismes et aux conditions matérielles de sa représentation. On veillera ainsi à s’interroger sur les outils proprement littéraires, cinématographiques, scénographiques, picturaux, musicaux, etc. par lesquels se donne à voir ou à penser la violence.
Repères bibliographiques
BEGIN Richard et GUIDO Laurent (dir.), L’Horreur au cinéma, in Revue d’études cinématographiques, vol. 20, n°2-3, 2010
ELIAS Norbert, La Civilisation des mœurs, Pocket Agora, 2003
FIX Florence (dir.), La Violence au théâtre, Paris, PUF, 2010
GIRARD René, La Violence et le Sacré (1972), Paris, Hachette, 2011
KRISTEVA Julia, Pouvoirs de l’horreur, Paris, Points, 1980
LAROCHELLE Marie-Hélène (dir.), Invectives et violences verbales dans le discours littéraire, Presses universitaires de Laval, 2007
MERCIER Guy et LAZZAROTI Olivier (dir.), Géographies de la violence, Cahiers de géographie du Québec, vol. 53, 2009
MICHAUD Yves, La Violence, Que-sais-je, 2018
MOÏSE C., AUGER N., FRACCHIOLLA B., ROMAIN C., La Violence verbale. Espaces politiques et médiatiques, Paris, L’Harmattan, 2008
MONDOLONI Dominique (dir.), Penser la Violence, Notre Librairie, n°148, 2002
MONNET Jérôme, « La symbolique des lieux : pour une géographie des relations entre espace, pouvoir et identité », in European journal of Geography, n°56, 1998
MUCHEMBLED Robert, Une Histoire de la violence, de la fin du Moyen Age à nos jours, Seuil, Paris, 2008
NAUGRETTE Catherine (éd.), Le Théâtre et le mal, in Registres, vol. 9/10, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2005
SAMOYAULT Tiphaine, Traduction et violence, Paris, Seuil, 2020
WEBER Max, Le Savant et le politique (1919), 10-18, 2002.
Voir également les travaux fondamentaux d’Hannah ARENDT, de Simone WEIL et, pour la violence symbolique, de Pierre BOURDIEU.
Votre proposition de communication comportera entre 2000 et 3000 signes (espaces comprises) et sera accompagnée d’un titre.
2. Présentation d'un ouvrage critique ou théorique
Il s’agit de partager avec les autres doctorants la lecture d’un ouvrage critique vous paraissant stimulant, qu’il s’agisse d’un « classique » fondateur ou d’un essai ayant récemment ouvert de nouvelles perspectives. L’objectif de cette rubrique est, à l’heure où les ponts entre les différents champs de savoir sont de plus en plus valorisés, de nourrir nos bibliographies respectives et d’élargir nos pistes de réflexion.
Dans la mesure où il s’agit d’un séminaire interdisciplinaire, l’ouvrage présenté devra être accessible au plus grand nombre. Il convient ainsi d’éviter les références dont la compréhension requiert un savoir trop précis ou trop technique. L’ouvrage recensé n’aura pas nécessairement de lien avec le thème annuel.
Votre proposition de communication expliquera en quelques phrases (1500 signes, espaces comprises) l’intérêt de partager la lecture de l’ouvrage choisi et fournira les références bibliographiques précises de ce dernier.
3. Exposé d'un point ou d'un problème méthodologique lié à la thèse
Il s’agit de présenter un problème rencontré dans le travail de thèse lui-même, à quelque étape de celui-ci que ce soit. Cet exposé s’attachera donc dans la mesure du possible à s’extraire du cadre disciplinaire. Cette rubrique a d’une part vocation à dédramatiser et à rationaliser les difficultés rencontrées, voire à sortir du sentiment d’impasse que nous éprouvons parfois. Elle vise d’autre part à échanger à propos des stratégies mises en place par les uns et les autres pour résoudre un problème similaire.
Votre proposition de communication expliquera en quelques phrases (1500 signes, espaces comprises) le problème ou le point méthodologique que vous souhaitez aborder, et éventuellement les stratégies envisagées ou mises en place pour y faire face.
N.B. : Si le nombre de créneaux disponibles le permet, les doctorant.e.s qui le souhaitent pourront intervenir à plusieurs reprises au cours de l’année.
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Les propositions de communication sont à envoyer par courriel avant le 31 juillet 2022 à l’adresse icidoc.lorraine@gmail.com et devront impérativement contenir les éléments suivants :
- Une brève note bio-bibliographique indiquant notamment vos discipline et sujet de recherche, votre année de thèse, ainsi que vos institution et laboratoire de rattachement ;
- Votre ou vos proposition(s) de communication dans un fichier indiquant dans son objet « NOM Prénom_Titre de la communication » ;
- La modalité selon laquelle vous préférez intervenir : distanciel ou présentiel (Metz ou Nancy).
Les doctorant.e.s ayant soumis une proposition seront recontacté.e.s dans la deuxième moitié du mois d’août.
Comité d’organisation
BARBIER Léopold
BRAVO Anne
DEREGNONCOURT Marine
DUMAIN Aline
FRICHE Lucas
LEMBEZAT Mathieu
OTT Marion
MOMENE MBOM Valdess
TOMARCHIO Paola
Comité scientifique
HALEN Pierre
HARMAND Dominique
LACOSTE Charlotte
MONTEBELLO Fabrice
PLACIAL Claire
SIMIZ Stephano
THOURET Clotilde
TRENTINI Bruno