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Soulèvements sociaux

Soulèvements sociaux

Publié le par Marc Escola

Depuis 2010, des contestations d'ampleur ont agité bon nombre de contextes nationaux. Si elles renvoient à des situations et des enjeux politiques à chaque fois spécifiques, il existe des expériences partagées et des récits concordants entre eux. Aux ressources argumentatives classiques (lutte contre la précarité, l’injustice, les inégalités économiques, etc.) s’ajoute une revendication à l’élargissement des orientations du vivre, des formes de vie, en somme à une transformation existentielle des manières d’être. Les soulèvements contemporains se singularisent également en tant qu’ils ont tendance à s’accompagner à un moment ou à un autre de violences plus ou moins grandes. Cette recrudescence de la violence, généralement de faible intensité inquiète en particulier devant le constat d’une rupture des pratiques de délibération et d’une incapacité du système démocratique à faire face à la montée des postures radicales, à l’impatience populaire, et aux accès de colère voire de rage.

À l'initiative de Pauline Hachette et de Romain Huët, la récente livraison de la revue Socio étudie ces deux questions centrales, sous le titre "Soulèvements sociaux. Destructions et expérience sensible de la violence" : pourquoi le recours à la violence et à la destruction matérielle attire-t-il au point que nombreux sont ceux qui y prennent aisément une part active ? Et que dit la généralisation des pratiques de violence et de l’agir destructif de notre époque et des attentes existentielles qui se nichent en leur creux ? Que disent ces phénomènes sur notre époque, et sur la façon dont les révoltés s’y prennent pour le domestiquer ?