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Francophonie(s) africaine(s) : langues, cultures et identités au prisme de l’interculturel

Francophonie(s) africaine(s) : langues, cultures et identités au prisme de l’interculturel

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Mounir OUSSIKOUM)

Le Laboratoire de Recherches Appliquées sur la Littérature, la Langue, l’Art et les Représentations Culturelles

La Chaire Francophonies et Migrations / Institut Catholique de Toulouse

Le Centre de Ressources en Langues de l’Université Sultan Moulay Slimane

 

dans le cadre du Projet Scientifique de Recherche

Les Afriques Mouvements Vulnérabilités Et Créativité

 
organisent les 08 et 09 novembre 2022 un colloque international sur le thème :


Francophonie(s) africaine(s) : langues, cultures et identités au prisme de l’interculturel


Berceau de l’humanité et des civilisations, lieu de tensions, d’échanges créatifs et de vulnérabilités, l’Afrique a fait l’objet aux siècles précédents de convoitises et de surenchères coloniales de la part des puissances « expansionnistes » et « assimilationnistes » dominantes. Depuis les premiers discours et récits des voyageurs et des missionnaires, l’Afrique est représentée à travers le prisme du paradoxe qui excite l’imagination, invite à la rêverie et au fantasme. Ces discours et récits, censés contribuer à l’élaboration d’un nouvel ordre de savoir et au renouvellement des méthodes d’analyse et d’observation, sont en partie responsables des constructions stéréotypées et du modelage des imaginaires collectifs de part et d’autre. 

Toutefois et au-delà de la fascination des voyageurs et des missionnaires pour cette terre d’aventure, peu à peu « domestiquée », nous ne saurions négliger les réflexions que suscite l’Afrique où celle-ci, loin d’être seulement un objet d’étude, prend dans les esprits les couleurs d’un continent qui n’aurait pas encore atteint la maturité nécessaire et par voie de conséquence devrait être accompagné. Les images de prétendue « sauvagerie », de « primitivité » autorisent la présence occidentale en terres d’Afrique à même d’éradiquer des traditions séculaires, des religions incomprises, des langues et des dialectes indigènes, par l’apport d’une civilisation occidentale, jugée supérieure. 

A l’exemple de ses rivales européennes, la France, qui prétend se constituer en entité de référence et en héritière des civilisations classiques occidentales, rêvait de mener en Afrique sa « croisade civilisatrice » qui perdurera officiellement jusqu’à la veille de la décolonisation des Afriques du Nord, Occidentale et Équatoriale, regroupées dans la Constitution française de 1958 sous l'appellation de Communauté française.

Cependant, une fois les indépendances acquises, la France, ce pays de rayonnement culturel par excellence et de valeurs humanistes dont la langue est un vecteur de réussite sociale et l’apanage d’une minorité, est à la fois admirée et jalousée par des élites et haïe par les populations autochtones, qui se sentent spoliées de leur identité, dénigrées et soumises de force par une France aux reflets changeants, qui brandit l’étendard de la francophonie bienveillante. 

Les prolégomènes d’un néocolonialisme prennent forme et tracent le pré carré intouchable de l’influence française. Ces anciennes colonies, alliés francophones et ou francophiles inconditionnelles feront de la France une grande puissance culturelle, économique et même militaire, face à la propagation vertigineuse de la langue et de la culture de l’Oncle Sam. De fait, l’Afrique est le seul continent où la langue française ne perd pas de terrain et l’emporte de loin sur l’anglais dans des pays tel que le Cameroun où sont recensées près de trois-cents langues identitaires et où se côtoient plus de deux-cents ethnies. Ainsi, le français devient-il ex abrupto un legs colonial, la langue du gouvernement, des institutions publiques et médiatiques, de l’enseignement entre autres, ce qui a pleinement affecté les attitudes et les esprits des Africains. Cette immixtion forcée s’inscrit, selon certains, dans le principe de la continuité coloniale qui vise à redéfinir de façon exogène un nouveau paradigme altéritaire, bien peu philanthropique dans ces premiers balbutiements, et ce à travers l’éviction des différences culturelles et des identités indigènes. 

En conséquence des espaces francophones, permettant la prise en compte des sensibilités de chacun, nourris de dépendance et d’influence, reconfigurés selon des impératifs politiques, sociologiques, économiques et historiques et empreints de divers enjeux, naissent à la lisière de deux logiques perçues au départ comme inconciliables. Le processus de résilience inhérent aux enjeux coloniaux et aux traumatismes culturels subis par les Africains pendant les siècles passés, se dessine à travers le prisme caléidoscopique de la langue française enrichie au fil du temps d’expressions africaines, révélant de nouvelles sensibilités africaines et de nouvelles affinités électives.

Le colloque international « Francophonie(s) africaine(s) : langues, cultures et identités au prisme de l’interculturel » est l’occasion de défricher le champ épistémologique de la notion francophonie(s) africaine(s), d’en justifier le pluriel et d’en délimiter les contours ou des notions qui lui sont corolaires, forgées sous la pression des circonstances et désignées par ironie de francomanie, franco-faune, portées par des francophonoïdes, franco-aphones, francolâtres.

Ces différentes manières d’être et de penser que rassemble le terme générique de francophonie(s) sont-elles le reflet d’un discours consensuel, quasi officiel ou une occasion favorable pour retracer les limites des différences entre le français pur et distinct qui rayonne de Paris, en leur opposant un français jugé haché, inintelligible, dit « périphérique », en usage dans les anciennes colonies françaises ? en d’autres termes peut-on considérer que le français a été à son tour colonisé par les Africains qui le font leur dans un mode d’hybridation ? 


À cet effet, plusieurs axes de réflexion sont proposés :

-       L’écriture contemporaine du français au Maghreb et en Afrique subsaharienne ;

-       Les mouvements des populations comme facteur de transmission culturelle ;

-       Le rôle des traductions (réelles ou symboliques par hybridation) dans la diffusion des spécificités africaines ; 

-       Le français, langue du colon ou langue colonisée ? 

-       L’altérité vue du continent africain : un dialogue ? 

 
Comité Scientifique

Carmen BOUSTANI, Université de Beyrouth / Chaire Francophonies/Migrations (ITC de Toulouse) – Liban 

Mickaëlle CEDERGREN, Université de Stockholm / Chaire Francophonies/Migrations (ITC de Toulouse) – Suède 

Isaac David CREMADES CANO, Université de Murcia / Chaire Francophonies/Migrations (ITC de Toulouse) – Espagne 

Olivier DAMOURETTE, Institut Catholique de Toulouse / Chaire Francophonie/Migrations – France 

Abdelmounïm EL AZOUZI, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah – Maroc

Rachid HAMDI, Université Sultan Moulay Slimane / L.R.A.L.L.A.R.C.– Maroc

Ali LAMNOUAR, Université Sultan Moulay Slimane – Maroc

Duarte MIMOSO-RUIZ, Université Jean-Jaurès – France

Charles-Edgard MOMBO, Université de Libreville / Chaire Francophonies/Migrations (ITC de Toulouse) – Gabon 

Az-Eddine NOZHI, Université Sultan Moulay Slimane / L.R.A.L.L.A.R.C.– Maroc 

Amal OUSSIKOUM, Université Sultan Moulay Slimane / L.R.A.L.L.A.R.C.– Maroc

Mounir OUSSIKOUM, Université Sultan Moulay Slimane / L.R.A.L.L.A.R.C / Chaire Francophonies/Migrations (ITC de Toulouse) – Maroc 

Bernadette REY MIMOSO-RUIZ, Institut Catholique de Toulouse / Chaire Francophonies/Migrations – France

Abdeljalil TOUNSI, Université Sultan Moulay Slimane / L.R.A.L.L.A.R.C.– Maroc

Bernard URBANI, Université d’Avignon / Chaire Francophonies/Migrations (ITC de Toulouse) – France

P. Gregory WOIMBEE, Institut Catholique de Toulouse / Chaire Francophonies/Migrations – France 

 

COMITE D’ORGANISATION

Les enseignants

Abdellah El HOULALI, Abdeltif MAKAN, Ahmed ELYAAGOUBI, Brahim OUMERAOUCH, Houria RADIM, Larbi LAMIRI, Mohamed OUL-MAGHNI, Najat OUSSIKOUM, Noreddine HANINI, Rachid JAMA, Tariq CHAROUK, Yacine ELHAJOUBI, Zakaria GHAZI.

 

Les doctorants

les DOCTORANTS du Laboratoire de Recherches Appliquées sur la Littérature, la Langue, l’Art et les Représentations Culturelles.

SOUMISSION DE PARTICIPATION : remplir le formulaire ci-joint : 

https://cutt.ly/OGcD7kM

·       Date limite d’envoi des propositions : 29 juillet 2022 

·       Retour des propositions aux auteurs : 1er septembre 2022

·       Dates du colloque : 08 et 09 novembre 2022.

·       Langues du colloque : français, arabe et anglais.

ORGANISATEURS 

· Laboratoire : Laboratoire de Recherches Appliquées sur la Littérature, la Langue, l’Art et les Représentations Culturelles.

· La Chaire Francophonies et Migrations / Institut Catholique de Toulouse.

· Le Centre de Ressources en Langues de l’Université Sultan Moulay Slimane.

 

ADRESSE : Université Sultan Moulay Slimane - Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Beni Mellal – Maroc.

 

ADRESSE DU COLLOQUE : francophonies.africaines@gmail.com

 

COORDINATEURS DU COLLOQUE :

Mounir OUSSIKOUM & Bernadette REY MIMOSO-RUIZ