La collection Biophilia des éditions Corti fête ses dix ans ; créée par Fabienne Raphoz, elle se propose de "mettre le vivant au cœur d’éclairages ou de rêveries transdisciplinaires", et nous a valu de belles surprises, dont l'an passé Valet noir de Jean-Christophe Cavallin, ou de splendides redécouvertes, à l'instar de La maison au bout du monde (1928) d'Henry Beston qui paraît ces jours-ci. Marielle Macé nous y offre de son côté Une pluie d'oiseaux, en rappelant à quel point "nous sommes attachés aux oiseaux, depuis longtemps et par des liens de toutes sortes : par l’émerveillement, la curiosité, la chasse, les rites… Par la langue aussi, car la virtuosité des oiseaux et leur façon d’enchanter les paysages posent aux hommes la question de leurs propres langages, de ce que leur parole à eux sait déposer de bien dans le monde. L’histoire de la poésie est d’ailleurs en grande partie consacrée à dire et entretenir ces attachements. Or voici que les oiseaux tombent, comme une pluie. En quinze ans, près d’un tiers des oiseaux ont disparu de nos milieux. On les entend mal. Ils se remplissent de virus, de plastique et de mauvaises nouvelles. Les comportements se dérèglent, et eux qui étaient les horlogers du ciel sont à leur tour déboussolés… Alors on tend l’oreille, on essaie de traduire les alertes et d’écouter mieux…" Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage…