Construction sociale et mise en discours d'un problème public
Les sciences sociales se sont largement attachées ces dernières années à analyser le silence des « sans-voix ». Or, elles montrent précisément que ces derniers sont bien mal nommés, au sens où leur parole, souvent considérée comme négligeable, voire discréditée, n'en a pas moins d'existence ni de vigueur.
Paysans, ouvriers, précaires, travailleurs informels, colonisés, exilés, soldats, prostitués, enfants malades, jeunes de quartiers populaires : s'ils occupent des positions dominées dans les rapports sociaux de classe, de genre, de nationalité ou de génération, les groupes invités à s'exprimer dans les dispositifs étudiés au fil des contributions de cet ouvrage sont aussi généralement constitués comme collectifs par ceux-là même qui leur adressent cette offre de prise de parole.
Ce livre se concentre ainsi sur le travail politique de ces entreprises de réhabilitation symbolique et sur leurs acteurs. Ceux-ci contribuent non seulement à donner un sens à ces dispositifs, mais aussi à provoquer, configurer et encadrer les discours qui y sont tenus : ainsi, militants, artistes et professionnels de la culture, personnels administratifs et politiques, chercheurs, travailleurs et patients du secteur médico-social, journalistes participent-ils à la reconfiguration des règles du jeu politique.
avec le soutien de la Comue Paris-Est Sup
SOMMAIRE
- Archives et mises en récit des « sans-voix »
- Du silence à la parole ? Dispositifs d'énonciation et de restitution
- Prise de parole et constitution des collectifs : les dynamiques de politisation
- Des prises de parole institutionnalisées : participation, délibération et action publique
- Parole intime et publics fragiles : enjeux de santé et relation de soin
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