Tout le monde ou presque a entendu parler de Colombey-les-deux-Eglises, ce village de Haute-Marne où De Gaulle acquit dès 1934 une demeure appelée La Boisserie, et où il se réfugia souvent avant de s’y installer définitivement en 1969. Mais ce que l’on sait moins, c’est que cette maison fut habitée, dans les années 20, par un couple d’Américains, Eugene et Maria Jolas, lesquels fondèrent une revue littéraire internationale, transition, revue qui publia entre autres, en feuilleton, le fameux Finnegans Wake de James Joyce.
C’est l’histoire de cette prestigieuse revue et l’aventure de ce couple que raconte Aurélie Chenot dans Colombey est une fête. Ou comment un couple d’écrivains et traducteurs passionnés choisirent de s’isoler dans le Grand Est pour travailler à un projet éditorial sans précédent, qui attira toute une galaxie d’écrivains et d’artistes : Gertrude Stein, Marcel Jouhandeau, Desnos, Gide, Soupault, Max Ernst, Marcel Duchamp, Calder…
Née en 1973, Aurélie Chenot a enseigné la philosophie et est aujourd’hui correspondante locale au Journal de la Haute-Marne.
Colombey est une fête est son premier livre publié chez inculte.
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On peut lire sur Diacritik.com un article de Mathieu Jung sur cet ouvrage :
"Quel est le lien entre Finnegans Wake et de Gaulle ? La question peut paraître saugrenue. Colombey est une fête, le premier livre d’Aurélie Chenot, nous apprend cependant qu’il existe un rapport entre James Joyce et la commune de Haute-Marne rendue célèbre par le Général, bien que l’auteur d’Ulysse ne mît jamais les pieds dans ce village.
Consacré à Eugene et Maria Jolas, à leur revue transition (sans majuscule), Colombey est une fête évoque non seulement Joyce, mais l’ensemble de l’avant-garde littéraire et artistique de l’époque. En avril 1927, les Jolas s’installèrent en Champagne dite « pouilleuse », à Colombey-Les-Deux-Églises, dans une demeure nommée La Boisserie. Celle-là même dont de Gaulle ferait un lieu de villégiature à leur départ, dès 1934. Voilà pour l’Histoire de France. L’intérêt véritable de Colombey est une fête réside dans le fait que ce livre donne à lire un morceau d’histoire littéraire que l’on connaît assez peu. C’est depuis La Boisserie que s’est élaborée transition à ses débuts, la revue publiant notamment des extraits de l’œuvre en cours de Joyce, « Work in Progress », qui deviendrait Finnegans Wake quelques années plus tard. […]" Lire la suite…