Au fil d’une amitié longue de vingt-cinq ans, Antonio Tabucchi et son traducteur français Bernard Comment ont beaucoup échangé, et réalisé quelques entretiens de référence, pour des revues ou sans but de publication immédiate. Dans les échanges réunis sous le titre Écrire à l'écoute (Seuil, Fiction & Cie), ils évoquent, dans une profonde complicité, les pouvoirs de la littérature, mais aussi différents livres d’Antonio Tabucchi, et ce qu’il en coûte d’écrire, comme arrachement de soi. Le volume s'ouvre sur un portrait de l'écrivain par Bernard Comment, qui rappelle la force littéraire de l’œuvre de Tabucchi, largement construite sur l’allusion et l’understatement, mais aussi l’engagement d’un homme qui a vu avant tout le monde et mieux que quiconque les dérives à l’intérieur du système démocratique, et qui a dénoncé la prise de pouvoir de Berlusconi comme laboratoire méphistophélique de l’Europe. Pour son malheur, il avait terriblement raison.