(English version below)
Du célèbre château de Poudlard au lycée de Sunnydale, en passant par l’académie de magie d’Aretuza, la Fantasy prend régulièrement pour cadre des écoles, en particulier lorsqu’il s’agit de s’adresser à de jeunes lecteurs et spectateurs. Cet espace familier, potentiellement rassurant, peut alors dissimuler nombre de mystères, depuis des passages secrets dissimulés par magie jusqu’à des enseignants-vampires, suscitant tantôt inquiétude, tantôt émerveillement.
Si la dimension éducative est parfois représentée par des relations individualisées entre maître et élève, comme dans The Sword in the Stone ou Mistress Masham’s Repose de T. H. White, les œuvres de Fantasy semblent le plus souvent privilégier des relations collectives d’enseignement, proposant ainsi des cadres narratifs plus proches de la réalité quotidienne des lecteurs. C’est bien entendu le cas des différents tomes de la saga Harry Potter de J. K. Rowling et, de même, des aventures d’Amandine Malabul, sorcière maladroite de Jill Murphy, immense source d’inspiration de J. K. Rowling. La présence d’un groupe-classe augmente alors les possibilités de rebondissements surnaturels, apportant encore plus de dynamisme à l’intrigue. Outre ces séries à succès où les protagonistes quittent peu voire pas l’espace scolaire, il serait possible de multiplier à l’envi les titres d’œuvres de Fantasy se déroulant dans une école, ou prenant pour sujet principal des questions éducatives : Le Sorcier de Terremer, The Magicians, L’École du Bien et du Mal, Umbrella Academy, Mortilège, The Shadow of What Was Lost, Novice Dragoneer, A Deadly Education…
Pourquoi les écoles fascinent-elles tant la Fantasy ? S’agit-il simplement de profiter d’une proximité avec le cadre quotidien des jeunes lecteurs et lectrices ? Ou la Fantasy voit-elle dans ces espaces éducatifs un potentiel merveilleux permettant de réenchanter le monde ? Le numéro 13 de la revue bilingue Fantasy Art and Studies propose d’étudier ce lien étroit qui unit la Fantasy et l’école. Cette réflexion sur la représentation de l’école en Fantasy pourra d’ailleurs être étendue aux autres espaces éducatifs (collège, lycée, université, etc.), qui sont régulièrement mis en scène dans les littératures de l’imaginaire.
Ce numéro de Fantasy Art and Studies sera également l’occasion de s’interroger sur la place des œuvres de Fantasy dans le cadre scolaire : si l’enseignement en France, surtout dans le premier degré, laisse a priori toute sa place aux récits de Fantasy, ceux-ci semblent encore rarement abordés directement, en tant que représentants d’un genre transmédiatique à part. Alors que les contes et des œuvres empreintes de merveilleux comme celles de Roald Dahl et d’Antoine de Saint-Exupéry trouvent facilement leur place dans les salles de classe du premier et du second degrés, la Fantasy en tant que genre reste encore peu enseignée dans les écoles françaises – à l’exception peut-être de l’immense succès scolaire que constitue toujours Harry Potter à l’école des sorciers. Ce paradoxe, entre une production de Fantasy pléthorique sur le thème de l’école d’une part, et d’autre part une présence limitée de la Fantasy à l’école, pourra ainsi être étudié. Par ailleurs, qu’en est-il de la place de la Fantasy dans les écoles étrangères ? La Fantasy trouve-t-elle davantage une place éducative ailleurs, et si oui de quelle façon ?
Les propositions d’articles pourront, sans s’y limiter, aborder les thèmes suivants :
· la représentation du contexte scolaire dans les œuvres de Fantasy et son évolution ;
· les thématiques, personnages et enjeux spécifiques à la Fantasy prenant pour cadre l’école ;
· les types de personnages des récits de Fantasy scolaire ;
· la dimension éducative de ces récits de Fantasy ;
· la différence de représentation du cadre scolaire dans des œuvres de Fantasy issues de différentes cultures ;
· la place de la Fantasy à l’école et son évolution ;
· etc.
Les propositions d’articles en français ou en anglais, d’environ 2.000 signes, seront accompagnées d’une brève présentation bio-bibliographique, et devront être envoyées au format .doc ou .docx au plus tard le 30 mars 2022 à l’adresse suivante : fantasyartandstudies@outlook.com
Après acceptation par le comité de lecture de la revue, les articles complets, d’une longueur de 30.000 signes maximum (espaces et notes comprises), en français ou en anglais, seront attendus pour le 1er juillet 2022. Ils seront rédigés au format .doc, Times New Roman corps 12, interligne simple.
Merci de consulter les consignes détaillées de mise en forme avant tout envoi : https://fantasyartandstudies.files.wordpress.com/2020/05/consignes-de-mise-en-forme.pdf
Bibliographie indicative
Besson Anne (dir.), Dictionnaire de la fantasy, Paris, Vendémiaire, 2018.
Bougon Marie-Lucie, Breton Justine et Timoner Amelha (dir.), Fantasy et enfance, Cahiers Robinson n°49, 2021.
Cani Isabelle, Harry Potter ou l’anti-Peter Pan : Pour en finir avec la magie de l’enfance, Paris, Fayard,2007.
Klingberg Göte, The Fantastic Tale for Children: A Genre Study from the Viewpoint of Literary and Educational Research, Gothenburg, Gothenburg School of Education, 1970.
Lochhead Marion, The Renaissance of Wonder in Children’s Literature, Édimbourg, Canongate, 1977.
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From the famous castle of Hogwarts to Sunnydale high school and the magical academy of Aretuza, Fantasy stories are frequently set in school settings, especially when they are addressed to young readers and viewers. These familiar and possibly reassuring surroundings can hide important mysteries, including secret and magical passages or vampire-teachers, thus creating either worry or wonder.
Even if the teaching relationship can be restricted to one-on-one situations between teacher and student, like in T. H. White’s The Sword in the Stone and Mistress Masham’s Repose, most Fantasy stories seem to favour group situations when it comes to education. These can thus appear closer to the reader’s own reality – with a magical twist –, as is the case in the Harry Potter saga written by J. K. Rowling, and in one of its inspirations, Jill Murphy’s The Worst Witch. The presence of several students usually allows for numerous plot developments, giving the story a more dynamic pace. Beside these successful series in which the characters barely leave the school grounds, one could list ad infinitum Fantasy stories taking place in a school, or in which education is the main theme: A Wizard of Earthsea, The Magicians, The School for Good and Evil, Umbrella Academy, Spellwright, The Shadow of What Was Lost, Novice Dragoneer, A Deadly Education, etc.
Why is the Fantasy genre fascinated by schools? Is it merely a way to reckon on the proximity of the young reader’s daily life? Or does Fantasy see in school settings a way to reenchant the world, one lesson at a time? The 13th issue of the bilingual journal Fantasy Art and Studies plans on studying this close link between Fantasy and school. It will also take into consideration other teaching spaces, including preschool, middle school, high school, university, etc.
This issue will also look for studies of the way Fantasy stories are taught in school, and the potential discrepancies in their integration in curricula between different countries.
Paper proposals could focus on, without being limited to:
· the representation of school settings in Fantasy stories and its evolution;
· themes, characters and issues directly associated with school Fantasy;
· the educational purpose of Fantasy stories;
· the representation of schools in Fantasy stories from different cultures and countries;
· the way Fantasy is taught in school and its evolution;
· etc.
Paper proposals of approximately 2.000 signs, written in English or French, will be accompanied by a short biobibliography and sent in .doc or .docx format by 30 March 2022, to fantasyartandstudies@outlook.com
The complete papers will not exceed 30.000 signs (space and endnotes included). They will be written in English or French, and sent in .doc format, Times New Roman 12pts, single-line spacing, by 1 July 2022.
Please read our submission guidelines before forwarding your paper: https://fantasyartandstudies.files.wordpress.com/2020/05/submission-guidelinesen.pdf
Informative bibliography
Besson Anne (dir.), Dictionnaire de la fantasy, Paris, Vendémiaire, 2018.
Bougon Marie-Lucie, Breton Justine et Timoner Amelha (dir.), Fantasy et enfance, Cahiers Robinson n°49, 2021.
Cani Isabelle, Harry Potter ou l’anti-Peter Pan : Pour en finir avec la magie de l’enfance, Paris, Fayard, 2007.
Klingberg Göte, The Fantastic Tale for Children: A Genre Study from the Viewpoint of Literary and Educational Research, Gothenburg, Gothenburg School of Education, 1970.
Lochhead Marion, The Renaissance of Wonder in Children’s Literature, Edinburgh, Canongate, 1977.