Lire est l’affaire de tous. Naturel en apparence, le geste n’en est pas moins complexe, difficile à décrire comme à théoriser. Dans Qu'est-ce que lire ? (Vrin), Paul Mathias propose de penser la lecture comme cette activité qui consiste à "poursuivre les textes de ses propres pensées et actions", en courant le risque du malentendu en même temps que les succès de la glose. Mais nos interprétations ont-elles toutes quelque valeur de connaissance ou d’action? Que faisons-nous d’ailleurs, dorénavant, sur les réseaux qui nous inondent de mots et d’images? Lisons-nous encore? Il faudrait donc que le geste de tenir un livre et de fixer un écran soient les mêmes ? Lire est donc bien l’affaire de tous, mais requiert aussi la plus stricte attention de chacun.
—
En 1919, les surréalistes demandaient aux écrivains : "Pourquoi écrivez-vous ?". Un siècle plus tard, la revue La règle du jeu interpelle ses contemporains sur leur usage de la lecture : "Comment lisez-vous ?". La même enquête peut-être, sous une autre forme. Le sommaire se parcourt comme une bibliothèque, qui enferme les lectures marquantes ou manquées, fertiles ou honteuses de Michel Houellebecq ou de Leos Carax, d’Arnaud Despleschin ou d’Emmanuel Carrere, de Martial Raysse ou de Mario Vargas Llosa, de Salman Rushdie ou d’Ahmad Massoud, du Général Sirwan Barzani, de Valérie Pécresse, d’Anne Hidalgo, de Yann Moix, Frédéric Beigbeder, Christine Angot ou Claudio Magris. Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage…