Les arts vivants dans la région méditerranéenne : état des lieux et perspectives (Sousse, Tunisie)
Le Centre International de Recherche et de Documentation sur les Arts Vivants
organise le 13 et 14mai 2022 un colloque méditerranéen sur :
Les arts vivants dans la région méditerranéenne : état des lieux et perspectives
Le recours de l’homme, à travers l’histoire, aux arts vivants nous amène à penser que les expressions artistiques sont nées de la volonté des communautés de se représenter une manière d’être au monde au mode ludique. Comme toutes les autres expressions artistiques, les arts vivants renvoient à un besoin d’esthétisme « que l’humanité a quêté à travers l’histoire et qu’elle a puisé soit dans la nature, soit dans l’art, soit dans les plaisirs que nous procure la vie en société.[1]» C’est d’ailleurs ce qui a permis à ces arts de se diversifier eu égard au progrès des sociétés et à l’épanouissement des civilisations. Ils sont apparus sous diverses formes et les critères esthétiques ont évolué. Ainsi, les pratiques artistiques ont-elles épousé les nouveaux canons esthétiques en se référant aux créations variées, à la critique d’œuvres d’art et à l’expérimentation. C’est, de surcroît, ce qui a permis de consolider les assises des civilisations. Des spectacles festifs sont alors nés et ont franchi les limites territoriales et culturelles pour faire partie du patrimoine culturel mondial.
Dans la région méditerranéenne, les arts vivants se réfèrent, dans une optique culturelle et spectaculaire, à des données historiques qui conditionnent leurs modes de manifestation dans les différents pays. On ne peut pas les considérer comme des phénomènes isolés. Ils ne sont coupés ni de leur dimension historique, ni de l’héritage spectaculaire, ni des pratiques artistiques contemporaines qui ont tiré leur légitimité des données épistémologiques devenues un facteur principal de leur évolution dans l’espace et dans le temps. Ainsi, les Arts vivants, qu’ils relèvent de l’héritage spectaculaire, des pratiques théâtrales ou d’autres expressions contemporaines comme la performance, le spectacle de marionnettes, le karageuz, l’art du conteur ou les autres formes de spectacles, les arts vivants ont constitué une matrice indispensable permettant à la fois la promotion et la diffusion de la culture méditerranéenne.
Ainsi, peut-on envisager la thèse selon laquelle les arts vivants auraient contribué, de manière directe, à la fondation d’un imaginaire collectif dans les pays maghrébins en particulier et dans les autres contrées de l’autre rive de la méditerranée en général ? La recherche dans le domaine des arts vivants – y compris les catégories et les moyens d’expression – nous permet de relever leurs spécificités et ce qui les distingue des autres formes artistiques, et ce par le retour au passé et par la circonspection du présent. Il ne convient pas, non plus, de passer outre les perspectives à venir tout en les considérant comme expressions culturelles, artistiques et esthétiques. De fait, les arts vivants ont des spécificités qui font d’eux un composé porteur de messages variés. Ils sont soumis aux changements et à l’évolution tant des idées que des techniques que les communautés connaissent.
Par ailleurs, s’il est vrai que les arts vivants dans les pays méditerranéens -une région qui nous intéresse particulièrement – sont diversifiés, il serait édifiant de vérifier s’ils se croisent et se complètent en raison des liens historiques, économiques, religieux, etc., et s’ils réfèrent au même champ conceptuel. Toutefois, nous sommes souvent amenés à faire des lectures variées de ces expressions artistiques, qu’elles soient ethnoscénologiques, sémiologiques, anthropologiques ou autres, lesquelles lectures s’ouvrent en définitive sur des études comparées sur les arts vivants et sur la critique des œuvres d’art.
Ainsi, le débat sur les arts vivants dans la région méditerranéenne nous met-il face à des questions non moins cruciales qui pourraient constituer des axes de recherche :
-Les principaux référents culturels qui ont influencé les arts vivants méditerranéens.
-L’impact des spectacles traditionnels sur la création de nouveaux spectacles vivants.
-Les points de ressemblance et de divergence entre les arts vivants dits « traditionnels » et ceux qualifiés de « contemporains ».
-Le rôle du progrès technologique et de l’intelligence artificielle dans la création des spectacles vivants.
-Les domaines d’intervention du designer - toutes spécialités confondues – dans la création d’un spectacle d’art vivant.
-Les pratiques contemporaines en matière de spectacles vivants et la réception des œuvres.
-Les arts vivants et les mutations sociales.
-Etat des lieux des arts vivants méditerranéens et les nouvelles perspectives.
-Les arts vivants et le marché de l’art.
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Il est demandé en conséquence pour les chercheurs et les artistes désireux de faire un témoignage d’envoyer :
°Un résumé de la communication d’environ 300 mots (word, caractère 14) est à envoyer à l’adresse suivante aliaoun2003@yahoo.fr, et ce avant le 15 mars 2022.
°Le résumé doit mentionner le titre définitif de la communication, les mots clés et l’axe choisi.
°La proposition de communication doit être munie pour les chercheurs d’un CV (grade du chercheur, lieu de travail, e-mail, tel, etc.) et pour les Artistes d’un CV et des coordonnées (mail et tél.)
°Le comité de lecture et d’évaluation des propositions de communication établira la liste définitive des participants début du mois d'avril 2022.
°Le colloque aura lieu à Sousse, les 13 et 14mai 2022.
°Frais de participation pour les chercheurs tunisiens 80 dinars (pause-café, kit du colloque et souscription à la publication des Actes du colloque.) et 150 euros pour les invités (pension complète dans un hôtel (3 nuitées), kit du colloque et souscription à la publication des Actes du colloque.)
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Comité scientifique du Colloque :
Hafedh Djedidi : Professeur de l’Enseignement supérieur, Univ. de Sousse
Faten Skhiri : Professeure de l’Enseignement supérieur, Univ. de Sousse
Fateh Ben Ameur : Professeur de l’Enseignement supérieur, Univ. de
Ridha Jawadi : Maître de conférences, Univ. de Sousse
Aymen Allan : Maître de conférences, Univ. de Tunis
Ali Aoun : Maître-assistant, Unis. de Tunis Al-Manar
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Comité d’organisation :
Coordinateur général : Ali Aoun
Abdelmajid Zardi
Abdelkrim Kraiem
Olfa Bouassida
Nouha Sassi
Zeineb Bouguila
[1] IBRAHIM, Zahra, Eros et le sacré, étude anthropologique, Maya publications et diffusion, 1ère édition, Syrie, 2010, p. 65.