Theodor W. Adorno (1903-1969) est l’un des principaux représentants de la première génération de l’École de Francfort. Il est reconnu comme l’un des plus grands philosophes du xxe siècle. En France, en particulier, son œuvre fait actuellement l’objet d’un regain d’intérêt indéniable.
L’ouvrage Theodor W. Adorno. La domination de la nature propose à la fois une introduction à sa pensée et une actualisation de celle-ci au prisme des débats contemporains en écologie politique. Le thème de la domination de la nature permet de tracer une transversale dans l’ensemble de la philosophie adornienne, des textes de jeunesse aux écrits de la maturité, tout en l’ouvrant aux enjeux de la crise écologique.
La thèse principale du livre est que le motif de la domination de la nature permet de penser dans un cadre commun l’exploitation du travail, le patriarcat, le racisme, le spécisme et les diverses formes de destruction environnementale. La philosophie d’Adorno peut alors être lue comme une critique systématique des sociétés capitalistes. Elle nous aide à réinventer pour notre époque un sujet politique qui articule ensemble luttes sociales et luttes écologiques.
Là où les modèles théoriques des deuxième et troisième générations de l’École de Francfort (la théorie de l’agir communicationnelle de Habermas et la théorie de la reconnaissance de Honneth) restent anthropocentrés et peu ouverts à la question écologique, le modèle adornien de critique sociale manifeste ainsi toute son actualité.
Jean-Baptiste Vuillerod est docteur et agrégé de philosophie. Il a publié Hegel féministe. Les aventures d’Antigone (Vrin, 2020) et codirigé Adorno contre son temps (Presses universitaires de Nanterre, 2019).
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