Charles Baudelaire, « Pour égayer l’ennui de nos prisons » : Colloque International à l’occasion du bicentenaire de la naissance du poète de Fleurs du Mal
Organisé par l’Université de la Vallée d’Aoste, en collaboration avec l’Université Catholique de Milan et le Bandy Center (Vanderbilt University, Nashville)
2-3 décembre 2021
Aoste, Salle Maria Ida Viglino du Palais Régional
Comité d’organisation : Federica Locatelli, organisateur (Univda), Davide Vago - Marisa Verna co-organisateurs (UCSC Milan).
Comité scientifique : Robert Barsky, Federica Locatelli, Chiara Nifosi, Fabio Scotto, Davide Vago, Marisa Verna.
Contacts (secrétariat) : Monica Lucioni (UCSC Milan) monica.lucioni@unicatt.it
Langue du colloque : français
Les actes du colloque seront publiés en volume.
« D’habitude les auteurs se rapprochent et s’éloignent de nous » écrit Giovanni Macchia dans son Introduction aux Œuvres complètes de Charles Baudelaire dans l’édition « Meridiani », « comme des bateaux en papier que nous observons, immobiles, depuis le rivage ». Dans le cas du poète des Fleurs du Mal, la vision semble être bouleversée : « Comme dans ces prodiges d’optique qui trompent le regard, [Baudelaire] se rapproche au fur et à mesure que le temps l’éloigne de nous et que sa figure se fait évanescente. Le monde change […] mais nous nous rendons compte qu’il ressemble toujours plus à l’univers terrible et fascinant que le poète meubla, questionna, rêva, accepta ou refusa. Baudelaire avait raison. Notre époque est devenue de plus en plus baudelairienne. »
À l’occasion du bicentenaire de sa naissance, nous avons choisi de consacrer un Colloque international à l’artiste qui, entre tous, a conçu sa vocation poétique comme une « prostitution », voire un don de soi et dont les émotions, si poétiquement et si durement racontées à son « frère et semblable », retentissent, aujourd’hui encore, dans un « ici et maintenant » partagé entre l’écriture et le lecteur. Seul et pourtant passionné de la foule, Charles Baudelaire a traité de la haine du logis, de l’« horreur du domicile » : la vie « cellulaire » est décrite comme une véritable « maladie » à étudier et à approfondir. Toute sa vie et sa poétique se résument à la fois en un désir constant et insatiable de voyager, qui est bien plus qu’un simple goût du bohémianisme, et une volonté de s’enfermer dans une chambre pour laisser libre cours aux arabesques de la créativité et s’adonner au travail. Ce dernier apparaît comme le seul moyen de fortifier véritablement l’esprit humain et de lutter contre le temps et l’ennui, ce sentiment de fatigue morale et de lassitude lié à une impression de vide et d’inutilité (« Rien n’égale en longueur les boiteuses journées/ Quand sous les lourds flocons des neigeuses années/ L’ennui fruit de la morne incuriosité/ Prend les proportions de l'immortalité »). À ce paradoxe s’en ajoutent bien d’autres chez ce poète des contradictions, comme l’opposition entre son besoin de solitude, sa vie en marge du social et les sentiments de sympathie et de compassion qui l’animent. Nous pouvons aussi faire référence à la tension entre les lieux physiques fermés, suggérant la clôture et l’étouffement, à partir desquels on peut s’envoler vers les espaces vastes et ouverts de l’imagination, selon l’esthétique de l’ « infini dans le fini » ; ou encore, à la maladie physique et morale du poète, décrite comme une expérience intime et privée (Mon cœur mis à nu), en rapport avec la maladie sociale qui se révèle dans la corruption des esprits et du langage, dont la poésie serait le symptôme (« Muse malade », « fleurs maladives »).
Toutes les questions ci-dessous proposées, ainsi que le titre du Colloque, se prêtent aussi bien à une relecture de l’œuvre littéraire du poète qu’à ses textes théoriques et critiques, abordés selon des perspectives stylistiques ou esthétiques. Nous attirons particulièrement l’attention sur ces thématiques qui fondent la poétique et l’anthropologie baudelairiennes et qui ont aussi une valeur spécifique dans le contexte actuel (post Covid-19)
Pour participer (en présentiel ou en visio-conférence) au Colloque Charles Baudelaire, « Pour égayer l’ennui de nos prisons », veulliez bien replir le formulaire suivant :
https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSf8HSslF8lPPeaZ63eZhjKgcZOvwrEn1ve5gcY4__2Iq9dDIQ/viewform?usp=sf_link
Programme en document joint.