Ce que nous ne savons pas des valeurs, que publient les éditions Mimésis dans un texte établi par P. Limido, fait partie des derniers grands textes de Roman Ingarden, écrits dans les années soixante lorsqu'il se consacre à l'élaboration d'une ontologie des œuvres d'art et des valeurs tant artistiques qu'esthétiques. Le statut des valeurs morales y occupe également une place prédominante car il engage la réalité humaine dans ses dimensions culturelles, sociales et politiques. Cette investigation permet au fondateur de l’esthétique phénoménologique de redéployer la forme singulière de ses analyses ontologiques visant à clarifier la structure formelle des valeurs, les conditions de leur émergence, la source de leur valence autant que le caractère énigmatique de leur statut, entre réalité, intentionnalité et idéalité.
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Rappelons à cette occasion la présentation donnée par J.-B. Matthieu dans l'Atelier de théorie littéraire du maître-livre du philosophe, L'Œuvre d'art littéraire (trad. fr. 1983), sous le titre "Un néant" – et tout de même un monde à part".