Essai
Nouvelle parution
S. Smadja, Pour une grammaire endophasique, vol. 1 : Voix intérieures : un moi locuteur-auditeur

S. Smadja, Pour une grammaire endophasique, vol. 1 : Voix intérieures : un moi locuteur-auditeur

Publié le par Université de Lausanne

Pour une grammaire endophasique, vol. 1:

Voix intérieures : un moi locuteur-auditeur

Stéphanie Smadja

Editions Hermann, 2021

*

EAN 9791037006875 — 542 p. —35 EUR

*

Qui parle quand je me parle ? Est-ce que ça parle en moi ? Comment est-ce que je me représente ? Une exploration linguistique du langage intérieur ordinaire, ancrée dans la neurolinguistique, l’histoire des idées, la littérature et la philosophie, permet d’élaborer les premières hypothèses d’une grammaire endophasique. L’énonciation endophasique (qui me parle ? quand ? où ?) varie grandement d’une personne à l’autre et se caractérise par sa multiplicité (souvenirs, projections, etc.). Les usages pronominaux sont significatifs des représentations de soi. La pragmatique endophasique, c’est-à-dire nos actes de langage intérieur, sous-tendent non seulement nos échanges avec autrui mais aussi toute notre vie quotidienne : nos décisions, nos humeurs, nos constructions identitaires, nos intermittences. Ma parole intérieure me définit, me relie au monde et me permet d’agir sur moi. En mettant en regard les notions de voix intérieure et de représentation de soi, ce premier volume vise à proposer des clés pour comprendre l’invisible de la parole et de l’être humain. De plus, il sert de fondement aux thérapies endophasiques et à la mise en place d’une linguistique clinique centrée sur le langage intérieur.

 

Table des matières

Introduction

Chapitre I. Une voix, ma voix,des voix intérieures

1. Une voix dans ma tête : qui parle à qui ?

1.1. Représentations littéraires de la parole intérieure

Le monologue intérieur :
approche communicationnelle et primat cognitif

Les Vagues : une fugue monologale ?

 Lalternance des voix dans Loin deux

1.2. Se parler : comment, à qui et pourquoi ?

Deux modèles théoriques radicalement distincts pour lendophasie

La « bouche secrète de son esprit » : une voix, dotée dun timbre, dun rythme, dune mélodie

Ma voix intérieure et moi

2. Langage intérieur et écriture : carnet endophasique et énonciation multiple

3. Dialogisme et polyphonie endophasiques

3.1. Un soi dialogique ?

3.2. Deux flux verbalisés en parallèle

Chapitre II. Représentations de soi et usages pronominaux

1. Le langage intérieur au miroir de la conscience

1.1. Parole intérieure et conscience de soi

La conscience au centre de processus neuronaux : un espace de travail neuronal global (Global workspace theory of consciousness)

Définition de la conscience de soi (Self-Awareness)

Corrélats neuronaux de la conscience de soi

1.2. L’endophasie : un révélateur de conscience

Le carnet endophasique : une expérience pour soi

La littérature comme laboratoire endophasique et
laboratoire de conscience : lexemple de Sartre

Plasticité et intermittences du moi

1.3. Conscience de soi et identité sociale

Quelqu’un : solitude et anonymat

Une subjectivité fragilisée dans les romans contemporains ?

2. Les pronoms embrayeurs : adresse
et représentation de soi

2.1. La première personne : pivot énonciatif et marqueur endophasique ?

Corrélats neuronaux pour la première personne entre cortex préfrontal et lobe pariétal

Je endophasique entre superposition et énonciation multiple

Prédominance de la première personne dans « Monologue »

Une coloration endophasique dans Son nom d’avant (Lenoir)

Beckett ou le paradoxe dun je impersonnel

2.2. Deuxième personne : une distance entre soi et soi?

Emploi de la seconde personne et corrélats neuronaux

Usages endophasiques de la seconde personne

Usages de la seconde personne dans les représentations littéraires

2.3. Quatrième et cinquième personne : nous et vous .. 199

Rareté du nous endophasique pour se désigner

Se parler à la cinquième personne : une spécificité littéraire?

3. Dialogisme et dépersonnalisation

3.1. Il/elle : une objectivation du moi, une subjectivité sans subjectivation, un effet polyphonique ?

De la troisième à la première personne en acquisition du langage

Fréquences demplois endophasiques de la troisième personne à l’âge adulte

Troisième personne littéraire et récit de soi

Une voix autre en moi

3.2. On .

On : fréquences demplois endophasiques

On polyphonique : proverbes, dictons et ironie Généralisation .

3.3. Instabilité pronominale littéraire : opacité référentielle et disparition de soi

Opacité référentielle : Dujardin, Larbaud, Beckett

Linstabilité pronominale de Molloy à L’Innommable : vers une voix sans subjectivation

Chapitre III. Éléments pour une pragmatique endophasique

1. La pragmatique : agir sur autrui et agir sur soi ?

1.1. Des théories linguistiques pensées pour les échanges extériorisés

1.2. Quand dire c’est faire (Austin)

1.3. Les maximes conversationnelles (Grice)

2. Se parler pour comprendre et agir sur l’autre

2.1. Le contexte

2.2. L’implicite

2.3. Les actes de langage indirect

3. Actes de langage endophasiques

3.1. Une parole critique ou encourageante

Se critiquer et se gronder

Se féliciter

Sencourager

3.2. Planifier

Dialogue intérieur et remémoration

Programme et modalités déontiques

3.3. Résolution de problèmes

Un débat intérieur ?

Interrogations et injonctions à voix haute

Conclusion

Bibliographie

Index des noms propres

Constellations notionnelles

Cartographie neuroanatomique

Index neuroanatomique

*

Extraits de l’introduction
Comment nous parlons-nous ? Pourquoi même se parler ? Selon le philosophe Victor Egger[1], la parole intérieure est un phénomène continu, comme une voix sous-jacente qui serait constamment présente à l’avant-plan ou aux lisières de la conscience. Des études récentes montrent qu’il n’en est rien. La proportion de cette parole intérieure varie d’une personne à l’autre. Quoi qu’il en soit, le phénomène de l’endophasie existe chez tout être humain immergé dans une ou plusieurs langues. Pour Gabriel Bergounioux (p. 23), « par sa permanence et sa démultiplication, par son ampleur aussi (des dizaines de milliers de mots, des centaines de milliers de phonèmes chaque jour), l’endophasie est un phénomène unique dans l’ensemble de l’activité intellectuelle[2]. » Il estime à plus d’un demi-million le nombre de phonèmes produits dans le cas d’une parole intérieure continue (p. 102) : « Seize heures de fonctionnement endophasique (environ soixante mille secondes), à raison de dix phonèmes par seconde, c’est plus d’un demi-million de phonèmes chaque jour. Encore, la parole intérieure, plus vive, plus syncopée, plus elliptique, doit-elle atteindre des valeurs sensiblement plus élevées. » C’est pourtant une activité verbale dont se sont désintéressées la linguistique et les sciences du langage, ce que déplore Gabriel Bergounioux (p. 102) : « la portée de tels chiffres, à considérer comme des ordres de grandeur, est demeurée ignorée, comme s’ils pouvaient être sans effet sur l’usage et sur les conduites. Quel autre phénomène psychique atteint des valeurs si prégnantes et si élevées ? » S’il faut nuancer cette hypothèse, elle est néanmoins significative de l’importance de l’endophasie pour qui s’intéresse aux langages et aux discours. Dans son ouvrage publié en 2004, Le Moyen de parler, Gabriel Bergounioux entreprend de faire le point sur ce que les sciences du langage peuvent nous apprendre de l’endophasie. Son but principal est cependant de montrer ce que l’endophasie déplace et remet en question à travers la linguistique et les sciences du langage. Pour lui (p. 60), « produit d’une faculté (le langage) et d’un système (la langue), l’endophasie représenterait l’envers non formalisable du projet scientifique de la linguistique. Il y aurait, dans le suspens de la profération entre deux discours explicites, dans la présence inaudible d’un discours inaccessible à l’observation extérieure, la marque d’une absence qui interloque. » Il construit à partir de là un parcours à la fois historique et théorique et élabore un certain nombre d’hypothèses, confortées ou nuancées depuis. L’un des enjeux sous-jacents de son ouvrage réside dans l’inadéquation des cadres théoriques et des outils d’analyse en linguistique dès lors qu’il s’agit d’endophasie.

Pour Didier Bottineau, le langage intérieur fait partie des « phénomènes inobservables et expérimentalement instables », si bien que son étude est « réalisable et applicable en typologie linguistique (Bottineau 2010ab, 2011), mais au prix d’une évolution conceptuelle et d’un renouvellement terminologique assez coûteux. On comprend donc la réticence envers une démarche qui suppose à la fois la prise de risque de l’interdisciplinarité et l’exposition à la critique de l’infalsifiabilité poppérienne des prétendues données et supposés processus[3]. » Une étude linguistique de la parole intérieure est-elle possible ? Est-elle même légitime ? L’endophasie est cet « envers » dont la linguistique s’est écartée. La raison en est d’abord que la parole intérieure est par essence invisible et insaisissable. Même notre propre parole intérieure nous échappe. Dès lors, essayer de saisir celle d’autrui semble voué à l’illusion. C’est précisément l’hypothèse de Dorrit Cohn[4]. Pour elle, la représentation de la parole intérieure constitue une spécificité de la fiction littéraire. Nous pourrions élargir son hypothèse : seul l’art est susceptible de permettre la représentation des pensées d’autrui, par le biais d’une construction fictionnelle. L’art rend visible l’invisible de la vie intérieure au quotidien. Dans un roman, un narrateur peut rapporter les pensées des personnages[5], un poème peut être une forme de représentation de la parole intérieure, le monologue au théâtre a très vite été pensé en lien avec l’endophasie, le principe même du monologue intérieur est d’immerger fictivement un lecteur dans la pensée d’un locuteur — la notion de personnage est controversée dans ce dernier cas et il n’est évidemment plus question de narrateur. Un solo de danse est-il une figuration de la vie intérieure ? Quel est le lien entre vie intérieure et art abstrait ? Les questions sont multiples mais une certitude émerge : la représentation d’une vie intérieure autre que la sienne propre est un marqueur de fictionnalité.

À partir de ce constat, il est possible d’opérer un déplacement vers une double interrogation. D’une part, la littérature offre des représentations indirectes et stylisées de l’endophasie. Pour autant, permet-elle de comprendre la nature et le fonctionnement de la parole intérieure ? D’autre part, quelles sont les conditions nécessaires pour fonder une analyse scientifique de l’endophasie ? Autrement dit, dans quelles conditions peut-on amener autrui et soi-même à accéder à sa vie intérieure et à la restituer le plus fidèlement possible ? L’histoire des représentations scientifiques et artistiques de l’endophasie va des réflexions philosophiques sur les liens entre pensée et langage, dès l’Antiquité, aux abondantes tentatives neuroscientifiques pour mesurer la parole intérieure ces quarante dernières années, en passant par la psychologie, la psychanalyse, la littérature et le théâtre bien sûr, la linguistique ou encore la sociologie. Dans ce domaine, arts et sciences se sont parfois ignorés, parfois nourris.

[…]

À l’orée de cet essai, les questions sont nombreuses. Qui dit je ? Ce je n’est-il que le résultat d’une construction linguistique ? Où commence l’intérieur, où commence l’extérieur ? La parole intérieure est-elle un idiolecte aux spécificités individuelles irréductibles ? Pouvons-nous au contraire dégager des traits communs, pour élaborer une véritable grammaire endophasique ? Le premier chapitre explore l’endophasie du point de vue énonciatif : comment appréhender la multiplicité des situations d’énonciation qu’implique le langage intérieur ? Qu’est-ce qu’une voix intérieure, comment la caractériser ? Le langage intérieur relève-t-il d’un monologue ou d’un dialogue ? Le second chapitre envisage les constructions identitaires et les représentations de soi à partir des pronoms : quels pronoms est-ce que j’utilise pour me parler de moi et pour m’adresser à moi ? Que révèlent ces usages de mon rapport à moi-même ? En somme, existe-t-il un locuteur-auditeur et comment se dit-il ? Enfin, le troisième chapitre pose la question d’une pragmatique endophasique : le langage intérieur sert à planifier, à s’encourager à résoudre des problèmes. Dans quelle mesure nous permet-il d’agir sur nous-mêmes ? Les fonctions du langage intérieur relèvent-elles d’actes de langage intérieurs ? Je pourrais reformuler le titre d’Austin « Quand dire c’est faire » en « quand se dire et se parler, c’est se faire ». Ou, dans le meilleur des cas, être ?

Ce premier volume comporte une bibliographie, une constellation notionnelle et une cartographie neuroanatomique, qui renvoient à l’ensemble Pour une grammaire endophasique. Chacun de ces ouvrages peut être lu séparément mais ils forment aussi un tout, conçu comme tel. En revanche, les listes des tableaux, schémas et illustrations sont spécifiques. Les illustrations neuroanatomiques sont signées de Marie Jamon.

 

Extrait du chapitre 1

 

Si la plupart [des participants] évoquent bien une voix, plus ou moins similaire à la leur (avec parfois des différences de timbre par exemple), une vingtaine ont une sensation de voix sans qu’il y ait de timbre, de mélodie ou de rythme. Enfin, 5 participants voient leur langage intérieur sous forme écrite : un exclusivement, les 4 autres alternent entre entendre une voix et voir s’écrire leur langage intérieur. Ce phénomène est plus rare, mais il permet de souligner la variété des formes que peut prendre le langage intérieur. Encore n’avons-nous pas interrogé de sourds ou d’aveugles par exemple, mais uniquement des personnes sans handicap sensoriel (une exception : un des participants est daltonien). Quoi qu’il en soit, et quelle que soit la modalité envisagée, l’énonciation endophasique soulève bien des questions : qui parle à qui ? Qu’est-ce qu’une voix intérieure ? La parole intérieure est-elle monologue ou dialogue ? J’aimerais dans ce chapitre interroger la notion de voix intérieure sous deux angles principaux : les modèles énonciatifs existants pour penser le monologue intérieur et l’endophasie renvoient en réalité à la question de la polyphonie et du dialogisme[6]. L’endophasie est-elle fondamentalement dialogale ? De plus, les dysfonctionnements de la parole intérieure, tels que l’aphasie ou les hallucinations auditives verbales, permettent de préciser cette notion de voix. Que se passe-t-il lorsque la voix intérieure disparaît ? Que sont ces voix qu’un locuteur peut percevoir comme extérieures, alors qu’il est seul ?

Pour définir le monologue intérieur en littérature[7], les principaux critères sont énonciatifs : présence ou absence du narrateur, présence d’un locuteur et non d’un scripteur, voix intérieure ou voix extériorisée. Les lignes de démarcation entre un roman traditionnel et un monologue intérieur sont parfois floues du point de vue théorique, mais si l’on considère des critères stylistiques précis, les frontières sont au contraire assez nettes : un monologue intérieur est censé immerger fictivement le lecteur dans la pensée d’un personnage, sans médiation d’un narrateur. Par suite, tant qu’un narrateur est présent (comme dans un récit à la première personne, autobiographie[8] ou autofiction[9]), il ne s’agit pas d’un monologue intérieur. Dès lors que la pensée s’extériorise pour être adressée au lieu de rester intérieure (par exemple sous forme écrite, comme dans Molloy de Beckett, 1951), ce n’est plus du monologue intérieur. Si le discours est adressé à tout autre que soi, y compris à un interlocuteur muet (Le Bavard de Louis-René des Forêts, 1946), ce n’est plus une représentation de parole intérieure. Il s’agit ici d’interlocuteurs en présence, puisque bien sûr nous mettons en scène intérieurement des interlocuteurs fictifs et des dialogues, souvenirs de scènes passées, anticipation de scènes à venir ou simplement fruits de l’imagination. Ces différentes hypothèses montrent à quel point l’analyse de l’énonciation se complique dès lors que l’on quitte les formes littéraires et que l’on envisage la parole intérieure au quotidien.

Quand je me parle, qui dit je, et à qui ? Faut-il analyser la parole intérieure sur le modèle de la parole extériorisée (donc un modèle dialogique) ou s’agit-il d’un langage à part, impliquant de nouvelles règles et de nouveaux cadres ? Le va-et-vient entre formes littéraires et formes ordinaires permet de formuler et d’affiner les hypothèses. L’étude des dysfonctionnements est également très éclairante dans le domaine de l’énonciation[10].

 

Voir le site de l'éditeur...

[1] Les références à l’ouvrage de Victor Egger renvoient à l’édition suivante : Egger Victor, La Parole intérieure. Essai de psychologie descriptive, thèse présentée à la faculté des lettres de Paris, Paris, Germer-Baillière, 1881 [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k772041].

[2] La pagination renvoie à l’édition suivante : Bergounioux Gabriel, Le Moyen de parler, Paris, Verdier, 2004.

[3] Bottineau Didier, « La parole comme technique cognitive incarnée et sociale », La Tribune internationale des langues vivantes, Paris, Union des professeurs de langues dans les grandes écoles scientifiques, 2012, p. 44-45.

[4] Voir Cohn Dorrit, Transparent Minds. Narrative Modes for Presenting Consciousness in Fiction (1978), Princeton, Princeton University Press, 1983.

- The Distinction of Fiction, Baltimore, John Hopkins University Press, 2000.

Voir également Caracciolo Marco, « Beyond other minds: Fictional characters, mental simulation, and “unnatural” experiences », Journal of Narrative Theory, volume 44, issue 1, 2014, p. 29-53.
- The Experientiality of Narrative: An Enactivist Approach, Berlin et New York, Walter de Gruyter, coll. « Narratologia », 2014.

- Strange Narrators in Contemporary Fiction: Explorations with ReadersEngagement with Characters, Lincoln, University of Nebraska Press, coll. « Frontiers of Narrative », 2016.

[5] Voir Herman David, Storytelling and the Sciences of Mind, Cambridge, MIT Press, 2013.

Herman David (dir), Narrative Theory and the Cognitive Sciences, Stanford, CSLI Publications, 2003.

- The Emergence of Mind: Representations of Consciousness in Narrative Discourse in English, Lincoln, London, University of Nebraska Press, coll. « Frontiers of Narrative », 2011.

Mäkelä Maria, « Possible minds. Constructing–and reading–another consciousness as fiction », in Pekka Tammi & Hannu Tommola (éds), FREE Language INDIRECT Translation DISCOURSE Narratology: Linguistic, Translatological and Literary-Theoretical Encounters, Tampere, Tampere University Press, 2006, p. 231-260.

Palmer Alan, Fictional Minds, Lincoln, University of Nebraska Press, 2004.

- Social Minds in the Novel, Columbus, The Ohio State University Press, coll. « Theory and Interpretation of Narrative », 2010.

Sanford Anthony, Emmott Catherine, Mind, Brain and Narrative, Cambridge, Cambridge University Press, 2012.

Tumanov Vladimir Aleksandrovich, Mind Reading: Unframed Interior Monologue in European Fiction, Amsterdam, Rodopi, 1997.

Turner Mark, The Literary Mind. The Origins of Thought and Language, Oxford, Oxford University Press, 1996.

[6] Pour la différence entre polyphonie et dialogisme, voir Bres Jacques,  « 3. Savoir de quoi on parle : dialogue, dialogal, dialogique ; dialogisme, polyphonie... », dans Bres Jacques, Haillet Pierre Patrick, Mellet Sylvie, Nølke Henning, Rosier Laurence (dir.), Dialogisme, polyphonie : approches linguistiques, Bruxelles, De Boeck/Duculot, 2005, p. 47-61.

[7] Voir également Rivara René, « Pour une approche énonciative du monologue intérieur », dans Danielle Leeman et Annie Boone (dir.), Du percevoir au dire. Hommage à André Joly, Paris, L’Harmattan, 1998.

Salado Régis, « Personnages sans contours. Monologue intérieur et porosité des limites », dans Lavocat Françoise, Murcia Claude et Salado Régis, La Fabrique du personnage, Paris, Champion, 2007, p. 487-498.

- « Stream of Consciousness et monologue intérieur, contribution à l'histoire de deux notions critiques “modernes” », dans Bernard Catherine, Salado Régis (dir.), Textuel, n° 53 : Modernité/Modernism, 2008, p. 109-131.

Mattia-Viviès Monique de, Le Discours indirect en anglais contemporain. Approche énonciative. Aix-en-Provence, Publications de l'Université de Provence, 2000.

- « Monologue intérieur et discours rapporté : parcours entre narratologie et linguistique », Bulletin de la Société de stylistique anglaise, Société de stylistique Anglaise, 2005, p. 9-24.

 - Le Discours indirect libre au risque de la grammaire. Le cas de langlais, préface de Jean-Jacques Lecercle, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 2006.

[8] Voir Lejeune Philippe, Le Pacte autobiographique, nouvelle édition augmentée, Paris, Seuil, coll. « Points essai », 1996.

- Signes de vie, le pacte autobiographique 2, Paris, Seuil, 2005.

- Je est un autre. Lautobiographie de la littérature aux medias, Paris, Seuil, 2016.

Lejeune Philippe, Viollet Catherine (dir), Genèse du « je » : manuscrits et autobiographies, Paris, CNRS éditions, 2000.

[9] Le terme a été forgé par Serge Doubrovski, pour désigner son roman Fils (Paris, Grasset, 1977).

[10] Voir Smadja Stéphanie, Les Troubles du langage intérieur. Vers une linguistique clinique, Paris Hermann, coll. « Monologuer », 2020.