Comment composait-on un manuscrit au Moyen Âge ? Cette question conduit le critique à suivre pas à pas les différents moments de la création et de la diffusion d'un texte : auteur, copiste, commanditaire ou lecteur sont autant de figures que la critique médiévale tente de saisir. Les deux importants volumes consacrés à la question de la mise en recueil, que présente C. Dauphant, balaient amplement ce spectre. Plus précisément, A. Mussou et C. Lagormisini questionnent à partir des études de M. Mikhaïlova‑Makarius sur Robert de Blois, et deS. Albert et N. Morato sur Guiron le Courtois, la malléabilité des textes médiévaux. F. Plet‑Nicolas revient, pour sa part, sur l'épineuse question de la composition du Tristan en prose sur laquelle D. de Carne apporte un nouvel éclairage, quand A. Rochebouet, en s'intéressant à la poétique du dialogue médiévale élaborée par C. Denoyelle, évalue les stratégies de composition de textes courtois des XIIe et XIIIe siècles. Enfin, N. Koble présente la mémoire formelle et générique des textes médiévaux, qu'étudie D. Hüe dans Rémanences, et apprécie les signes de reconnaissance. Aussi ces études de poétique médiévale décomposent-elles avec minutie des objets littéraires dont on appréciera l'étonnante complexité et la modernité théorique.
sur : Damien de Carné, Sur l’organisation du Tristan en prose, Paris : Honoré Champion, coll. « Nouvelle Bibliothèque du Moyen Âge », 2010, 680 p., EAN 9782745319005.
sur : Le Recueil au Moyen Âge. Le Moyen Âge central, sous la direction de Yasmina Foehr-Janssens et Olivier Collet, Turnhout : Brepols, coll. « Texte, Codex et Contexte », 2010, 304 p., EAN 9782503522814 [désormais « vol. I »] & Le Recueil au Moyen Âge. La fin du Moyen Âge, sous la direction de Tania Van Hemelryck et Stefania Marzano, avec la collaboration d’Alexandra Dignef et de Marie-Madeleine Deproost, Turnhout : Brepols, coll. « Texte, Codex et Contexte », 2010, 384 p., EAN 9782503522821 [désormais « vol. II »]