Atelier

Quels outils d'analyse peut-on appliquer aux textes factuels ? Est-il possible de transposer directement les concepts fournis par la narratologie et la stylistique, formés la plupart du temps à partir de l'étude des récits fictionnels, ou doit-on considérer qu'en raison de leur spécificité, les textes factuels exigent de se voir appliquer des outils d'analyse qui leurs soient propres ?

Jusqu'alors, les critiques semblent avoir préféré la première solution, estimant, comme G. Genette, que les catégories narratologiques usuelles sont parfaitement opératoires. L'examen attentif des modes de composition des textes factuels privilégie généralement la question de ce qui sépare les textes non-fictionnels des textes fictionnels ; inévitablement, les cas particuliers sont privilégiés afin de mettre à l'épreuve la pertinence, par exemple, du discours indirect libre comme indice de fictionnalité (voir D. Cohn). Sur ce point, l'ouvrage de C. Montalbetti, Le voyage, le monde et la bibliothèque (Presses universitaires de France, coll. « Écritures », 1997), apporte les réflexions les plus riches, en montrant comment les auteurs de récits de voyage résolvent les apories de la référentialité en ayant recours à l'intertextualité ; les lieux visités sont le plus directement décrits par le détour du savoir livresque.

Mais une telle approche risque de limiter l'étude des récits factuels aux cas les plus complexes. Quantité de genres, comme les journaux intimes, les textes de souvenirs, les exposés scientifiques, les témoignages, les essais ou les textes critiques appellent, pour pouvoir être lus en tant que tels, d'autres formes d'analyse que celles que nous appliquons traditionnellement aux fictions.


Pages associées: Littératures factuelles, Narratologie, Récit factuel, approches narratologiques.

Jean-Louis Jeannelle

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Dernière mise à jour de cette page le 19 Mars 2008 à 16h49.