Atelier

Les Mémoires de guerre sont un cuirassé qui croise dans les eaux littéraires

Par Louise Marie

A propos de la polémique sur l'inscription au programme de Littérature en Terminale L des Mémoires de guerre.Le Salut, 1944-1946, de De Gaulle.

Professeure depuis quelques années en Terminale L, lorsqu'est paru il y a un an le programme, j'ai vite couru chez le libraire acheter son exemplaire des Mémoires de guerre, puis dévoré quelques pages et là, aïe, j'ai compris qu'il y avait et qu'il aurait un problème… Faisant de la recherche par ailleurs, je me suis alors promis d'aider le camp des opposants. Il a d'abord fallu lire l'œuvre, puis l'étudier, puis transmettre ce travail aux élèves avec sérieux, sans dire ce qu'en j'en pensais, afin de favoriser au maximum leur réussite pour le bac. Au bout de quoi… je n'ai plus eu le courage d'écrire. C'est une rencontre avec les parents et les élèves qui a réveillé ma conscience: ces jeunes gens qui en étaient à l'abc de la littérature et qui se plaignaient pacifiquement, attestaient, par leur sensibilité de littéraire justement balbutiante, involontaire et comme plus véritable alors, qu'il y avait bien eu acte d'autorité antidémocratique: le politique borgne prétendait nous montrer où est l'art. J'étais réveillée. Voici.

- «Mais, nous dit-on, les Mémoires de guerre ont paru en Pléiade, ils ont connu un immense succès – en atteste l'incipit devenu légendaire –, ils s'inscrivent au cœur de la réactualisation du genre et leur rhétorique se mesure à celle de César et Chateaubriand.»

- «Mais, répondrons-nous,le papier bible, le tirage, l'incipit, le genre, l'emploi d'une métaphore, l'imitation de modèles reconnus… n'ont jamais fait une œuvre, parfois même l'inverse. Aussi nous permettra-t-on de passer sur ces arguments.»

*

En revanche, on peut à bon droit, ripostant, nous demander au nom de quoi il y a pour nous littérature: quelle ligne claire traçons-nous entre elle et le reste? Et alors il nous faudra avouer que nous ne pouvons pas, que cela est notre défaite – défaite heureuse toutefois si une œuvre vit de ce qu'elle nous découvre un jour nouveau. Si nous savions, lecteurs de peu, ce qu'est la littérature, nous saurions de quoi l'œuvre de demain est faite et nous courrions l'écrire pour la lire de suite…

Ainsi, nous avons lu quelques bons livres qui nous ont donné une certaine idée de la littérature, idée toujours provisoire qui bouge devant chaque œuvre nouvelle.

Mais, à laisser comme cela les portes ouvertes, il nous semble renoncer, nous en aller et laisser la place à tous ceux qui, voulant faire œuvre, se disent ou sont dits écrivains. Donc restons, et, assis sur notre petit tas de grandes œuvres, cherchons, ruminons sur ce qui fait le tas. Ces œuvres semblent avoir en commun de jouer sur les limites: comme je croyais, à telle page, penser, mon cœur s'est mis à battre, comme il battait, un bâti de sons a résonné à mon oreille, comme, tombé le pont-levis, je m'oubliais dans les aventures de…, je retrouve un ami perdu… Le corps d'un bon texte donnerait à penser et battre dans un équilibre entre réel et imaginaire: si l'imaginaire l'emporte, on parle de divertissement, si la pensée ou le réel, d'instruction, si le corps, de plaisir… tout cela faisant tension ou alors à quoi bon? On voit encore mieux maintenant pourquoi définir et séparer apparaissaient dissoudre l'acte littéraire. Mais quelle est la clé de tous ces équilibres mobiles qu'on appelle œuvres, quelle sera la qualité de tel imaginaire de demain dans quelle tension renouvelée…, cela je ne peux le dire. Le théoricien ne peut qu'ouvrir des tombes. Ce que, cependant, j'ai le droit de dire, avec tous ceux qui se morfondent sur leur petit tas, c'est que nous avons peu de plaisir, peu d'émotion et peu de pensée à lire certains livresdont les Mémoires de guerre. Nous nous ennuyons. Aussi je me propose de comprendre les sources de cet ennui tout en respectant l'inachèvement inhérent à la littérature.

*

Il y a d'abord à l'origine de la geste gaullienne l'appel du 18 juin: c'est le grand «non» au monde nazi, corollaire du «oui» de la liberté. Or, dans ce mot originel, il y a en puissance beaucoup de grandes œuvres littéraires. Etre soldat, sortir du rang et contre sa hiérarchie, dire non, c'est là une des rares ordalies de l'histoire qui peut faire éprouver la force de liberté d'un être humain. – Et aujourd'hui le professeur qui sort en catimini du rang et, contre sa hiérarchie, dit non, salue timidement ce geste inaugural car le résistant engageait, lui, sa vie. L'appel du 18 juin et les résistants et les résistantes de la première heure incarnent donc une éthique de l'actionqui nous rassemble dans la cité démocratique: pour et par eux, la fatalité de l'histoire est contredite, pour et par elles, qui attestent de la liberté dans leur effort même à être libres, l'autorité du mal politique, qui tend à l'absolutisme, est absolument entamée.

Or nous aurions profondément aimé lire dans les Mémoires de guerre ce débat de liberté: comment le «non» s'oppose à la violence du mal et comment il s'arrache aussi contre l'ordre militaire, contre soi…, comment de ce tremblement entre dehors et dedans, le «non» peut suggérer un «oui» admirablement humain. A rebours nous lisons une œuvre qui tend à pétrifier l'homme et l'histoire.

Mais voici que nous entendons les huées des adversaires qui s'insurgent et nous répliquent cent passages… Essayons d'en attraper un… Par exemple celui-ci, quand, à la vue des résistants présentant les armes, de Gaulle écrit : «Je pensais avec mélancolie à ce qu'eussent été les forces de la résistance si Vichy n'avait pas empêché les cadres militaires de prendre partout la tête de ces jeunes troupes[1]» (p.26) Car n'est-ce pas là une pensée qui fait sentir les possibles et remet en cause la fatalité? – Un peu, oui, par la mélancolie, non par le manichéismequi oppose Vichy et de Gaulle. Vichy en effet n'aurait pas été possible sans certaines conditions, sans une certaine France, l'arbre est dans la forêt… Mais ce possible là aurait contredit l'idée unie et unanime que de Gaulle défend dans ses Mémoires. Il y a dans l'interrogation une assertion réductrice qui l'annule. L'admirable tension de l'appel du 18 juin a disparu des Mémoires de guerre qui scindent désormais le monde en deux: d'une part, le nazisme, le fascisme… et Vichy, d'autre part les alliés, la résistance et… de Gaulle. Le soldat, qui en juin 40 a choisi le devoir et la liberté de conscience contre le devoir d'obéissance à son corps militaire, s'est en effet simplifié dans les Mémoiresoù choix et possibles sont inaudibles. Le général, devenant de Gaulle, s'érige en monument de la France libre: douter serait mettre en péril l'œuvre de reconquête et de reconstruction du pays. La visée politique bornant le regard littéraire, on comprend que si les Français «renflouent[2]», selon l'analyse de Barthes, c'est surtout les manques de l'écrivain avec les pleins du politique… Et c'est pourquoi il faudra agrandir l'épopée de la résistance, minorer ou discréditer les communistes, voire les alliés, rappeler la clémence du roi sous le chêne pour d'autant mieux unir et gouverner etc...

Soit. Mais la littérature? Si une œuvre peut heureusement interroger l'histoire, mettre du jeu dans l'aspiration de l'histoire à la fatalité, peut-elle rester une œuvre si, à rebours, elle accentue cette perspective monosémique ? Les Mémoires semblent alors proches du roman à thèse qui, portant comme un uniforme, n'a qu'un moyen au service d'une seule fin. Le mémorialiste a beau faire varier le jeu des pronoms, selon les points de vue, du peuple, des politiques… il est un: il est celui qui veut diriger, nos actions ou nos regards. Si donner à expérimenter la liberté est montrer le possible surtout là où ça semble impossible, le «non» inaugural de la geste gaullienne est profondément libre tandis que les Mémoires de guerre, qui contraignent à la liberté, nous achèvent. L'appel du 18 juin est la promesse d'une grande œuvre que déçoivent les Mémoires de guerre.

*

Ce premier commentaire se fonde sur un sentiment du littéraire qu'il nous faut maintenant davantage éclairer car il est un peu rapide de parler de tension entre «oui» et «non», ou a contrario de moyen unique au service d'une seule fin.

Je ne regarderai pas le narratif, proche du style sec qui, dans La Guerre des Gaules, fait équilibre avec la troisième personne, m'en tenant au descriptif à partir de la lecture des Mémoires d'outre-tombe, cela pour défendre cette thèse: pourquoi Chateaubriand fait-il œuvre tandis que de Gaulle ne fait qu'écrire bien?

La lecture des Mémoires d'outre-tombe fait sourire le lecteur moderne: un tel ego, une telle plainte… mais notre sourire quelquefois s'attarde. Pourquoi? Prenons l'entrevue de 1802 entre Chateaubriand et Napoléon relatée dans la première partie et datée de 1838:

Tandis que nous étions occupés du vivre et du mourir vulgaires, la marche gigantesque du monde s'accomplissait (…) J'arrivai, la première année du siècle, au camp où Bonaparte battait le rappel des destinées: il devint bientôt premier consul à vie.[3]

On sourit en effet, d'emblée un irréel du présent est tendu – les mémoires sont fantasmatiques. Le récit de la rencontre ensuite affermit la légende. Comme une photo qui sort du bain, le texte trace des traits de plus en plus nets, soit de plus en plus mythiques: Bonaparte suggère d'abord Jeanne d'Arc reconnaissant le roi Chateaubriand dans la foule – qui lui-même évoque après la terre promise devant le consul au milieu de la mer rouge – qui ensuite défend l'éternité de la foi à l'oreille de Job, l'auteur du Génie du Christianisme … qui finit par envoyer Napoléon dans l'Enfer de Dante:

Je remarquai qu'en circulant dans la foule, Bonaparte me jetait des regards plus profonds que ceux qu'il avait arrêtés sur moi en me parlant. Je le suivais aussi des yeux:

Chi è que grande, che non par che curi

L'incedio?

«Quel est ce grand qui n'a cure de l'incendie?» (Dante).[4]

Cela écrit, un jeu d'allusions érudites ne fait pas une œuvre. L'étonnant dans ce passage est plutôt que Napoléon parle à un Chateaubriand qui ne peut, il le prétend du moins, dire un traître mot. Mais il va écrire et il écrit: le texte grossit l'un des traits de la littérature, prendre la main à la parole, prendre sa main… La page construit une grammaire de légendes – ça passe du positif au négatif – et, ce faisant, met en œuvre un art de la rupture, passant sensiblement d'un temps réaliste à un temps légendaire: l'un des silences qui ouvrent la porte à la littérature, peut être ce réel qui s'ouvre à l'imaginaire, le je battant entre les deux… Les Mémoires témoignent moins d'un réel, soit ici de la rencontre de deux grands ego, que du passage entre réalité et imaginaire. L'homme de la plainte préromantique fait de l'art avec et contre la mort: il rompt la chaîne nécessaire du temps.

Un portrait de Pétain, le père et le traître, ou le portrait de Churchill, l'allié et l'adversaire, aurait pu ouvrir à un renouvellement semblabledu regard. Voici le portrait final de Churchill après sa défaite aux électionsde 1945et l'autoportrait dressé en vis-à-vis : «L'ayant beaucoup pratiqué, je l'avais fort admiré, mais aussi souvent envié.» Car Churchill avait la légitimité des urnes:

Mais moi, dans le même temps, condamné que j'étais par des pouvoirs apparemment officiels, réduit à utiliser quelques débris de forces et quelques bribes de fierté nationale, j'avais dû répondre, seul, du sort d'un pays livré à l'ennemi et déchiré jusqu'aux entrailles. Cependant, si différentes que fussent les conditions dans lesquelles Churchill et de Gaulle avaient eu à accomplir leur œuvre, si vives qu'aient été leurs querelles, ils n'en avaient pas moins pendant plus de cinq années, navigué côte à côte, en se guidant d'après les mêmes étoiles, sur la mer démontée de l'Histoire. La nef que conduisant Churchill était maintenant amarrée. (…) je prévoyais le moment où je quitterais le gouvernail de la France, mais de moi-même, comme je l'avais pris[5].

Le lexique et les métaphores apparaissent anciens mais cela ne va peut-être pas contre le neuf. Le gênant est plutôt ces deux regards qui s'excluentdans le miroir : d'une part de Gaulle tend à une posture romantique de victime solitaire («condamné… réduit… seul…») et un peu plus loin se dresse en grand homme d'action volontaire («mais de moi-même, comme je l'avais pris.») Qu'il ait pu souhaiter une légitimité et n'ait pu matériellement l'obtenir, c'est probable: qu'il soit victime et seul, c'est faux.

Nous aurions peut-être aimer embarquer en épopée gaullienne derrière une figure de proue divisée entre devoir, vouloir contre vents et marées… Mais devant cette alternance entre victime et héros, nous restons au dehors. Les Mémoires de guerre font problème en faisant passer pour vrai ce qui n'est pas, alors que les Mémoires d'outre-tombe nous faisaient passer du vrai à ce qui n'est pas. Le premier inscrit ses Mémoires dans la perspective de l'histoire, le second lui donne un visage. Nous reprochons en quelque sort à de Gaulle de n'avoir pas pris plus de libertés avec l'histoire et le genre des mémoires, d'avoir un trop grand sens du devoir: le politique et l'historien ont floué l'écrivain.

Le deuxième point de cette comparaison montrera un rapport au temps différent. La chronologie dans les Mémoires de guerre est à la fois respectée et un peu reconstruite à l'intérieur de chaque chapitre par souci d'unité thématique et pour souligner la continuité d'une action. Lisons la dernière page souvent vantée comme beau final où le cycle des saisons appelle à une méditation sur le tour et le retour des destins. De Gaulle reprend ces pages à Colombey-les-deux-églises en 1958, il sait qu'il revient au pouvoir.

Quand je dirige ma promenade vers l'une des forêts voisines (…) leur sombre profondeur me submerge de nostalgie; mais, soudain, le chant d'un oiseau, le soleil sur le feuillage ou les bourgeons d'un taillis me rappellent que la vie, depuis qu'elle parut sur la terre, livre un combat qu'elle n'a jamais perdu.[6]

Suit une prosopopée de la nature dans les quatre saisonset qui, à chaque fois, conclut sur le renouveau ; la nature gémit ainsi l'hiver:

«Me voici stérile et glacée. Combien de plantes, de bêtes, d'oiseaux, que je fis naître et que j'aimais, meurent dans mon sein qui ne peut plus les nourrir et les réchauffer! Le destin est-il donc scellé? Est-ce pour toujours, la victoire de la mort? Non! Déjà, sous mon sol inerte, un sourd travail s'accomplit. Immobile au fond des ténèbres, je pressens le merveilleux retour de la lumière et de la vie[7]

Les Mémoires de guerre s'achèvent alors sur trois invocations:

Vieille Terre (…) Vieille France (…) Vieil homme, recru d'épreuves, détaché des entreprises, sentant venir le froid éternel, mais jamais las de guetter dans l'ombre la lueur de l'espérance[8]!

On peut rapprocher ces lignes de la page célèbre où Chateaubriand médite sur la mort commune en contemplant la tour en ruine d'où Gabrielle d'Estrées «avait vu comme moi le soleil se coucher il y a deux cents ans».

Je fus tiré de mes réflexions par le gazouillement d'une grive perchée sur la plus haute branche d'un bouleau. A l'instant, ce son magique fit reparaître à mes yeux le domaine paternel; j'oubliai les catastrophes dont je venais d'être le témoin, et, transporté subitement dans le passé, je revis ces campagnes où j'entendis si souvent siffler la grive. Quand je l'écoutais alors, j'étais triste de même qu'aujourd'hui; mais cette première tristesse était celle qui naît d'un désir vague de bonheur, lorsqu'on est sans expérience; la tristesse que j'éprouve actuellement vient de la connaissance des choses appréciées et jugées. Le chant dans les bois de Combourg m'entretenait d'une félicité que je croyais atteindre; le même chant dans le parc de Montboissier me rappelait des jours perdus à la poursuite de cette félicité insaisissable. Je n'ai plus rien à apprendre; j'ai marché plus vite qu'un autre, et j'ai fait le tour de la vie. Les heures fuient et m'entraînent; je n'ai même pas la certitude de pouvoir achever ces Mémoires. Dans combien de lieux ai-je déjà commencé à les écrire, et dans quel lieu les finirai-je[9]?

La méditation sur la mort s'origine dans ce qui apparaît comme une métaphorerompue : non pas rapprocher deux éléments depuis une ressemblance, mais rapprocher depuis une nature semblable deux moments d'une vie dont les nuances s'opposent. La première grive désire vaguement l'avenir, la seconde se retourne mélancoliquement sur le passé. Apparaissent ici des pistes poétiques qui traversent les Mémoires d'outre-tombe: la nature, la grive, semble parler elle-même la parole de mélancolie, entre fidélité et altérité; le seul présent est celui de l'écriture tant menacée qu'elle en paraît aussi nécessaire qu'un chant d'oiseau, soit que la nature; enfin les sauts entre présent et passé sont autant le sujet des Mémoires d'outre-tombe que la narration linéaire de la vie privée et publique de Chateaubriand: le temps palpite.

A l'inverse, il nous semble que de Gaulle respectant logiquement la chronologie, métaphorisant harmonieusement la nature, montre une maîtrise de l'écriture qui va contre l'œuvre littéraire où l'expérience du risque est ouverture à notre liberté. «Le réel ne doit pas seulement être déterminé dans son objectivité historique, mais aussi à partir du secret qui interrompt la continuité du temps historique, à partir des intentions intérieures[10]», dit autrement Lévinas.

*

Deux choses et une dédicace pour conclure.

Pendant la première guerre mondiale, Proust poursuit et renouvelle la méditation des romantiques sur le temps; après la seconde guerre, Guillevic écrit sur les charniers, Char sur le désarroi de la résistance, Claude Simon, prix Nobel en 1985, sur notre décomposition… Les Mémoires de guerre auraient plus légitimement été rapprochés de ces œuvres mais elles sont d'un autre genre; l'admiration de De Gaulle pour Chateaubriand a motivé la comparaison, peut-être à son détriment s'il apparaît davantage sortir du passé, mais compliquant notre projet en ce qu'il s'est agi de montrer aussi la modernité qui persévère dans les Mémoires d'outre-tombe et donc de suggérer la liberté inventive qu'ils donnent aux continuateurs.

Enfin cette réflexion voudrait n'avoir pas ôté à la grandeur politique du général de Gaulle, ni aux qualités littéraires des Mémoires de guerre qui, pour nous, sont bien écrits mais ne font donc pas œuvre: c'est notre thèse. Si, transporté par une mélodie, on part à la recherche du texte afin d'en trouver la clé, on court le risque de ne trouver que celle du désenchantement. Heureusement nous reste l'écoute qui unit. Ainsi peut-on toujours entendre l'art oratoire remarquable des discours enregistrés du général de Gaulle.

La dédicace: à la discrète jeune fille de Terminale L qui disait qu'elle aurait pu rentrer dans les Mémoires de guerre si on les lui avait présentés comme un livre d'histoire, «je ne sais pas pourquoi», ajoutait-elle…

Louise Marie



[1] Charles de Gaulle, Mémoires de guerre. Le salut: 1944-1946, Paris, Plon (1ère éd. 1959) ; coll. Pocket, 2009, p.26.

[2] Roland Barthes, «De Gaulle, les Français et la littérature», Œuvres complètes

I, Paris, Editions du Seuil, 2002 (1ère publication dans France-Observateur, 12 nov.1959), p.994-996.

[3] Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, Paris, Le livre de poche, 1973, p. 558-559.

[4]

Ibid., p. 560.

[5] Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, op. cit. , p. 244-245.

[6]

Ibid., p. 344.

[7]

Ibid., p. 345.

[8]

Ibid.

[9]

Ibid., p. 116-117.

[10] Lévinas, Totalité et Infini, Paris, Le livre de poche, coll. «Biblio essais,» 2000, p.51 (1ère éd. M. Nijhoff: 1971).



Louise Marie

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Dernière mise à jour de cette page le 26 Mars 2011 à 8h29.