Pour ce faire, un outillage d'ordre sémiotique et des hypothèses d'ordre historique peuvent (entre autres) être mobilisés. Un outillage d'ordre sémiotique : rappelons que Peirce distingue trois types de signes, selon la relation qu'ils peuvent entretenir avec leur référent ; l'icône « ressemble » à ce qu'elle représente ; l'indice « est lié physiquement à son objet » et dépend d'une « association par contiguïté » ; le symbole, enfin, renvoie à son objet en vertu d'une « association d'idées générales », purement conventionnelle. Des hypothèses d'ordre historique : on distinguera par exemple la partition essences-apparences d'ascendance platonicienne et la conception judéo-chrétienne du signe-incarnation, le paradigme classique de la « représentation ressemblante » (Michel Foucault) et le « paradigme indiciaire » (Carlo Ginzburg) marquant l'épistémè du XIXe siècle ; même si sans le signe, formidable convertisseur, aucune opération herméneutique et aucun système d'intelligibilité ne sauraient se constituer.
Ainsi le signe permet-il à la fois d'épaissir l'univers fictionnel et d'ouvrir la représentation littéraire sur son dehors.