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Extrait de: Jacques Dubois & Constanze Baethge, « Fictions critiques. Érotique et politique dans La Chartreuse de Parme et La Cousine Bette », Stendhal. Balzac. Dumas. Un récit romantique?, sous la direction de C. Dumasy, C. Massol & M.-C. Corredor, P.U. du Mirail,2006 p. 283-299.




Fictions critiques


« […] Tout roman se constitue en univers de personnages hiérarchisés selon un ordre. Il s'agit d'une structure de positions textuelles qui est déterminée par diverses modalités narratives. On notera que cette structure n'est pas sans rapports avec le système des positions sociales et qu'elle l'exprime toujours à quelque degré, sans le reproduire exactement pour autant. Cela étant, l'expérience que l'on voudrait ici défendre […] consiste à rompre partiellement avec une organisation narrative, à remettre en cause la hiérarchie des positions, de manière à revoir le significations et valeurs du roman telles qu'elles sont programmées par un protocole de lecture trop clairement établi. Procédant de la sorte, on pense se donner la chance de faire émerger du texte un sens enfoui, en tant qu'il est l'une de ses virtualités.

Plus pratiquement, il est question de prendre en charge des personnages que le récit traite avec une sorte de retenue et auxquels il ne s'attarde pas, même lorsqu'il leur accorde une position en vue. Il s'agit donc de se demander pourquoi le récit ne va pas jusqu'au bout de leurs possibles, de façon explicite au moins.

On se propose donc d'explorer et d'exploiter une représentation que l'on juge lacunaire en n'hésitant pas à prolonger le travail fictionnel accompli par le romancier. Il convient d'une part de s'interroger sur ellipses et silences et de voir jusqu'à quel point on peut les combler, et de l'autre, de voir dans quelle mesure la signification tenue en réserve entre en conflit avec le sens de surface […]. C'est sous ce double aspect que nous nous autorisons à parler d'une opération de fiction critique. Estimant que tout roman est fait de nombreux autres romans potentiels, faire venir au jour l'un de ceux-ci en s'appuyant sur un point de vue latéral est, pensons-nous, se donner les moyens d'une lecture nouvelle et créative. Une telle façon de procéder peut d'ailleurs prendre un tour tout spontané, sans correspondre à une option méthodologique précise et, perturbant les données premières d'un texte, ouvrir à une perception renouvelée de ce dernier. Il suffit à Mona Ozouf [dans Les Aveux du roman. Le XIXe s. entre Ancien Régime et Révolution, Fayard, 2001] de lire Les Misérables du point de vue de Marius et voilà que cette grande épopée hugolienne se transforme en roman de formation.

Il nous semble donc que penser un roman depuis une position non prescrite par le texte est susceptible de libérer le sens de certains de ses refoulements. C'est un peu à la domination du héros que l'on voudrait s'en prendre […].

Parmi les personnages en position seconde, il en est cependant qui, plus que d'autres, sont à même de favoriser notre entreprise de subversion — modérée — du texte et de sa fiction. À quoi les reconnaître ? On retiendra trois critères qui, conjugués, permettent leur identification. Il importe que ces personnages s'imposent en objets de désir pour le lecteur d'aujourd'hui. Il convient que leur visibilité soit ressentie comme inférieure à leur potentiel de signification et de rayonnement. Il s'agit enfin et surtout qu'ils attirent l'attention sur eux par des “attributs” que le texte leur confère sans réussir à vraiment les intégrer et à propos desquels on parlera d'inconséquences. Une fois le repérage établi en fonction de ces critères, il restera à traiter les personnages mis en exergue en agents privilégiés d'une remise en cause des significations.

Ajoutons qu'il est un plaisir particulier à débusquer de tels personnages gros de possibles. Plaisir de mettre au jour un sens inaperçu. Plaisir de solliciter la fiction et de bâtir, à partir de sa trame principale, de petits scénarios adjacents, qui ne vont pas sans coups de pouce donnés à la lettre comme à l'esprit du texte. […]. »


Jacques Dubois & Constanze Baethge


Pages associées: Textes possibles, Fiction

Marc Escola

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Dernière mise à jour de cette page le 26 Janvier 2012 à 17h54.

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