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"Chateaubriand et les choses", par Franc Schuerewegen (Université d'Anvers, Université Radboud de Nimègue)

Extrait ("Introduction") de Chateaubriand et les choses, CRIN, n° 29, 2013. Textes réunis et présentés par Franc Schuerewegen.

Ce texte est reproduit avec l'aimable autorisation de l'éditeur.




Chateaubriand et les choses


Qu'est-ce qu'une chose? J'ouvre mon Petit Robert (édition 2000, page 417): «Chose, n.f. et m. du latin causa qui a pris le sens de chose en lat. juridique, après avoir éliminé res, terme le plus général par lequel on désigne tout ce qui existe et qui est concevable comme un objet unique (concret, abstrait réel, imaginaire)». Une chose, me dit donc le dictionnaire, est un objet. Or qu'est-ce un objet? On aura deviné la réponse. L'objet est une chose. Comme toujours, les lexicographes me font tourner en rond: «Objet, n.m., du latin scolastique objectum, ‘ce qui est placé devant': toute chose (y compris les êtres animés) qui affecte les sens et la vue». Tout cela, on le voit, ne mène pas bien loin et, pourtant, ne soyons pas trop sévères; il y a là au moins quelque chose comme un point de départ pour nous. Retenons pour l'instant qu'est chose «tout ce qui existe»; la catégorie des choses est donc virtuellement infinie; j'enregistre aussi que la chose définie comme objet désigne étymologiquement «ce qui est placé devant nous»: objectum. Autre manière de dire que, selon la logique de la langue, ce qui fait défaut ici, c'est la spécificité catégorielle.

Ce que m'apprend le Robert, en somme, m'invite à être souple et, si l'on veut, accueillant. A la limite, tout et n'importe quoi peut être défini comme chose si on accepte que celle-ci est un point de vue sur le réel avant d'être un élément du réel. Nous disons que nous avons affaire à une chose, donc à un objet, dès lors que nous n'avons rien d'autre à dire à propos de ce qui se présente à nous. La chose, si on veut, surgit, elle arrive toujours peu ou prou comme une surprise. Est chose – et, partant, objet – ce à quoi nous ne pouvons immédiatement attribuer un sens. Pour le dire d'une autre façon encore: la chose désigne une étape intermédiaire dans mon rapport à mon environnement existentiel. Quelque chose est là que je ne parviens d'abord pas à situer, ni à reconnaître; tout ce que je puis dire à son propos est qu'elle est là, indépendamment de ma volonté et de mes désirs. La question se pose alors de savoir si je vais pouvoir interagir efficacement avec la chose; si cela est possible, d'autres mots seront nécessaires pour la nommer; j'entre à ce moment dans l'ère sémantique qui est aussi pour la chose l'ère de l'instrumentalisation. L'homme sémantique n'aime pas les choses, il leur préfère les outils.

Certes, il s'agira dans ces pages de Chateaubriand et de la place que prennent les choses dans son œuvre. Mais on m'autorisera peut-être, parce qu'il y aussi une sorte de plaisir à multiplier ces détours, à dire un mot tout d'abord d'un auteur du XXe siècle, et qui me servira ici, dans un premier temps du moins, comme opérateur de lecture. Je veux parler de Francis Ponge et de ce que celui-ci appelle dans son vocabulaire à lui le parti pris des choses. Je crois, en somme, vu la problématique qui est la nôtre, que l'on peut aussi lire Chateaubriand avec Ponge et qu'en mettant un peu de polyphonie – tout au moins: une bivocalité – dans notre entreprise, nous nous en sortirons peut-être mieux.

Ponge et Chateaubriand, s'écrient maintenant les sceptiques, n'ont rien à voir l'un avec l'autre ! Vous mélangez, critique, les torchons et les serviettes ! Et pourquoi le ferais-je? Permettez-moi de ne pas être de votre avis ... La littérature est faite de ces rencontres insolites et au départ imprévisibles. Un grand poète du vingtième siècle et le plus grand mémorialiste du dix-neuvième peuvent avoir des atomes crochus. Il n'y a là rien d'anormal, ni même d'exceptionnel. Les écrivains dialoguent entre eux, souvent sans eux-mêmes s'en rendre compte. Mais allons aux textes, ce sera plus simple.

Ponge écrit: «Sans doute est-ce donc enfin la beauté du monde qui nous rend la vie si difficile. Difficile, que dis-je? Elle est l'impossible qui dure. Nous avons tout à dire... et nous ne pouvons rien dire; voilà pourquoi nous recommençons chaque jour, à propos de sujets variés et selon le plus grand nombre de procédés imaginables[1]». Ailleurs on lit: «Jamais, certes, depuis que le monde est monde (j'entends le monde sensible, comme il nous est donné chaque jour), non, jamais, quelle que soit la mythologie à la mode, jamais le monde, ne serait-ce qu'une seconde, n'a suspendu son fonctionnement mystérieux. Jamais, pourtant, dans l'esprit de l'homme – et précisément sans doute depuis que l'homme ne considère plus le monde que comme le champ de son action, le lieu ou l'occasion de son pouvoir – jamais le monde dans l'esprit de l'homme n'a si peu, si mal fonctionné[2]». Ce que je n'hésiterai pas pour ma part à rapprocher de tel passage des Mémoires d'outre-tombe: «À la vue des Alpes, une palmette de fougère que je cueille me ravit; le susurrement d'une vague parmi les cailloux me rend tout heureux; un insecte imperceptible qui ne sera vu que de moi et qui s'enfonce sous une mousse, ainsi que dans une vaste solitude, occupe mes regards et me fait rêver[3] ». Ou encore, dans le même registre toujours, et où il s'agit de clouer le bec aux dogmatiques, ceux, donc, qui préfèrent aux choses les idées: «Un comme vous voudrez m'a toujours débarrassé de l'ennui de persuader personne ou de chercher à établir une vérité. Je rentre dans mon for intérieur, comme le lièvre dans son gîte: là je me remets à contempler la feuille qui remue ou le brin d'herbe qui s'incline[4]». Et on n'oubliera pas non plus la longue et très pongienne leçon de choses du livre trente-cinquième: «Faites-moi aimer, et vous verrez qu'un pommier isolé, battu du vent, jeté de travers au milieu des froments de la Beauce; une fleur de sagette dans un marais; un petit cours d'eau dans un chemin; une mousse, une fougère, une capillaire sur le flanc d'une roche; et un ciel humide, effumé; une mésange dans le jardin d'un presbytère; une hirondelle volant bas, par un jour de pluie, sous le chaume d'une grange ou le long d'un cloître; une chauve-souris même remplaçant l'hirondelle autour d'un clocher champêtre, tremblotant sur ses ailes de gaze dans les dernières lueurs du crépuscule; toutes ces petites choses, rattachées à quelques souvenir, s'enchanteront des mystères de mon bonheur ou de la tristesse de mes regrets[5]». Quel émouvant et merveilleux inventaire ! Chateaubriand est un penseur et un intellectuel, affirme-t-on. Il l'est souvent, il ne l'est pas toujours. « Faites- moi aimer», nous demande l'auteur des Mémoires... Ne voit-on donc pas que c'est un amoureux qui prend la parole ici et qui dit son amour du monde sensible? Ponge rêvait de «réparer» le monde sensible en le réconciliant avec celui des hommes. Chateaubriand est à sa façon un «réparateur», au sens pongien.

Que les choses – encore elles... – soient claires. Je ne cherche aucunement à prouver que Ponge se serait directement inspiré de Chateaubriand en formulant un projet d'écriture tout entièrement fondé sur un hommage rendu aux choses. L'auteur du Parti pris a d'autres modèles, et d'autres inspirateurs. Il y a la question de la religion aussi: christianisme rime mal avec protestantisme. Ne mettons pas tout dans le même sac. Il n'empêche que Chateaubriand est présent sous la plume de Ponge qui le voit comme un pair[6]. Les pongiens ont donc de ce point de vue un filon à explorer. Mais je ne m'engagerai pas ici dans un débat sur les sources et influences. Ponge est par moi convoqué parce que notre souhait dans ce volume est, comme notre titre l'indique, de lire Chateaubriand sous le signe d'un autre parti pris des choses. Sans doute n'est-ce pas exactement le même que celui dont je me permets de le rapprocher ici. Qu'à cela ne tienne. Il existe entre les deux projets, entre les deux postures, ce que j'appellerai provisoirement un air de famille. On peut donc partir de là. Notre ambition est de lire Chateaubriand autrement, et Ponge intervient alors comme intermédiaire.

Qu'est-ce qu'écrire pour un poète, pour un écrivain? Ponge et Chateaubriand répondent tous les deux, chacun à la façon qui lui est propre : c'est ajuster le langage au réel, essayer de faire passer quelque chose du réel dans le langage. L'exercice est délicat: trop de mots tuent le réel, le sens vient alors étouffer l'objet. Ou pire encore: on produit ce qui s'appelle chez Ponge le «ronron» et qui est pour Chateaubriand le verbiage. Voir, entre autres, le discours de tel politique, de tel prince ou de tel grand. Mais quand les mots manquent, l'objet n'existe pas, rien ne peut être dit à son propos. La littérature est le geste qui permet d'in- venter le réel en même temps que les mots pour le dire. Il s'en suit que l'on peut fabriquer de la littérature avec très peu de chose, avec presque rien, en fait.

Chateaubriand l'illustre efficacement dans la description de l'infirmerie de Marie-Thérèse, au livre trente-sixième des Mémoires: «La méchante habitude du papier et de l'encre fait qu'on ne peut s'empêcher de griffonner. J'ai pris la plume ignorant ce que j'allais écrire, et j'ai barbouillé cette description, trop longue au moins d'un tiers: si j'ai le temps, je l'abrégerai[7]». Ponge, qui ne raisonne pas d'une autre manière, se fait, à sa façon toujours, le théoricien de ce type de tentative dans Introduction au «Galet»: «Le meilleur parti à prendre est donc de considérer toutes choses comme inconnues, et de se promener ou de s'étendre sous bois ou sur l'herbe, et de reprendre tout du début[8]». Je dirai avec mes mots à moi que le poète écrit pour que les choses existent.

Mais s'il n'y avait point elles, il n'y aurait pas d'écriture. Le cercle, on le voit, est à la fois vicieux, et vertueux.

J'irai d'ailleurs de ce point de vue un peu plus loin encore. Les Mémoires d'outre-tombe, on le sait bien, ne s'appellent pas ainsi pour rien: leur posture d'énonciation est posthume; la mort est l'amie et l'alliée de l'homme de lettres; en fait, la prise en compte des objets suppose, chez Chateaubriand, l'évanescence du sujet. Or Sartre, dans son étude sur «L'Homme et les choses », qui est indubitablement un texte important sur Ponge et la poésie du parti pris, en arrive à exactement la même conclusion, sans pourtant nommer Chateaubriand, à qui il pense pourtant (je risque également ici cette hypothèse).

Certes, nous l'avons dit, chez Ponge, l'évocation des choses célèbre un in statu nascendi. La chose surgit, et nous assistons à son surgissement. Sartre attire toutefois notre attention sur un revers de la médaille: « Peut-être derrière son entreprise révolutionnaire est-il permis d'entrevoir un grand rêve nécrologique: celui d'ensevelir tout ce qui vit, l'homme surtout, dans le suaire de la matière. Tout ce qui sort de ses mains est chose, y compris et surtout ses poèmes[9]». Je souscris à ce propos. L'amoureux des choses, parce qu'il les aime, parce qu'il souhaite les posséder, est un obsédé de la mort. On passe aussi très bien – tout en a l'air du moins – de Chateaubriand à Ponge via Sartre. Pour nous, vu notre enquête, une chose est sûre: en mettant chez Chateaubriand les choses sur le devant de la scène, la critique innove; elle change l'angle d'approche, donc, d'une certaine manière, elle change les textes. Les deux gestes, on le sait bien, vont toujours de pair.


Tout ou rien, ou à propos d'un chat jaune


La critique chateaubrianesque aime les «grands» sujets: la politique, l'Histoire. Elle est assez rarement une critique du «détail». Sans doute pourrait-on dire que, d'une certaine façon, les pages que l'on va lire veulent être une défense et illustration des vertus de la critique du «détail» en milieu chateaubrianesque. Mais mieux vaut ne prononcer ici ce mot, détail, que du bout des lèvres. Sait-on ce qu'est un détail en littérature? Pas vraiment, me semble-t-il. Le problème, en réalité, est que, quand le détail est reconnu comme tel, il cesse d'être détail, on lui aura alors donné un sens, il est au service d'une structure qu'il est censé illustrer selon un principe métonymique (pars pro toto): ceci indique cela, ceci pourra donc être absorbé par cela. «De fait, écrit Michel Charles, je ne sais pas s'il y a des détails dans un texte, et je crois qu'il vaut mieux se passer de la notion, qui est proprement impraticable[10]». Je suis également d'accord avec cette idée.

Le problème, on l'a compris, est le même que celui que pose la reconnaissance des objets: si on sait leur nom exact, et à quoi ils servent, ce ne sont plus exactement des objets mais des outils; ils ont donc en quelque sorte été récupérés par leur utilisateur. Il en va de même quand on part à la recherche, comme nous souhaitons le faire dans cet ouvrage, de ce qui se présente d'abord à l'analyse comme une petite chose insignifiante dans un texte – un détail si l'on veut à tout prix avoir recours à ce terme – mais qu'il s'agit en outre d'isoler et, partant, de rentabiliser dans le cadre d'un commentaire critique. La chose petite et insignifiante ne pourra donc le rester; le critique s'engage devant son lecteur à faire quelque chose de la petite chose; son geste est paradoxal et le paradoxe est assumé. Le détail, ce que nous appelons ainsi, est un moment de l'analyse, non un fait textuel. Je veux dire par là que la petite chose insignifiante et pourtant intéressante – elle est les deux à la fois, là est le paradoxe – n'existe comme telle que parce qu'elle a ainsi été construite par le geste critique; or ce travail de construction se fait nécessairement en deux temps: la signification naît ici de l'insignifiance; en clair, le critique est obligé de se contredire. Au départ, un élément textuel ne signifie strictement rien, et on aurait pu tout aussi bien ne pas s'apercevoir de sa présence; ensuite, l'élément signifie quelque chose mais où est alors l'insignifiance de départ? Le critique ressemble assez à ce moment à un danseur de corde se tenant en équilibre sur un fil excessivement mince, sachant qu'il peut tomber doublement, et chaque fois dangereusement: dans le silence et l'aphasie (je suis désolé, je n'ai rien à dire sur ce texte, ou sur ce passage) ; dans la récupération interprétative, si on traite le texte comme un rébus: le détail est alors indice, allégorie, etc. Mais quand le critique procède de la sorte, la lecture n'est plus qu'un décodage et le texte a à ce moment cessé d'être un texte.

On se rappellera ici la fameuse analyse que Barthes avait consacrée au «chat jaune» que Chateaubriand mentionne dans l'Avertissement de la Vie de Rancé: «L'escalier s'ouvrait à gauche au fond de la cour [...] une vieille bonne, vêtue de noir, venait m'ouvrir: elle m'introduisit dans une antichambre, où il n'y avait qu'un chat jaune, qui dormait sur une chaise[11]». Un chat est un animal et non pas une chose, objectera-t-on. Je proteste à mon tour; je dirai qu'au sens pongien et chateaubrianesque, le chat – et notamment celui qui est en cause ici – est une chose. D'ailleurs, en ce qui me concerne toujours, c'est bien en ce sens que le prend Barthes. Cet animal fascine le critique justement parce qu'il ne sait pas quel rôle lui donner. L'analyse le remarque pour ainsi dire négativement: le chat est là, que peut-on dire à son propos? Rien !

Certes, Barthes admet qu'il est en principe possible de donner un sens au chat, en le transformant, par exemple, en symbole de la « bonté» ou de la «pauvreté» de son maître, l'abbé Séguin. Mais, selon Barthes toujours, ce serait là banaliser le texte. La manœuvre reviendrait à s'enfoncer dans l'abîme herméneutique toujours prêt à s'ouvrir sous les pieds du commentateur littéraire. En somme, en l'interprétant, on détruit le chat comme présence textuelle.

Barthes cherche donc à s'y prendre différemment: le chat, pour lui, écrit-il, relève d'en «en deçà du sens[12] ». Disons en d'autres mots que son sens est de n'en avoir aucun, ce qui est évidemment, pour le critique, une position aporétique. D'ailleurs, Barthes est bien vite obligé d'abandonner sa position négatrice. Quelque chose comme un retournement de situation a alors lieu: le chat qui ne signifie d'abord rien, en réalité, signifie tout car Barthes suggère qu'il est peut-être toute la littérature: «Peut-être ce chat est-il toute la littérature». Ce qui peut se paraphraser comme suit: « Le chat jaune dit la bonté de l'abbé Séguin, mais aussi il dit moins, et c'est ici qu'apparaît le scandale de la parole littéraire[13]». On le voit: d'un refus de l'allégorie et du symbole on passe à un régime hyperallégorique. L'absence de sens est le sens même que donne Barthes à ce qu'il appelle la «littérature». Une fois de plus, force est de l'admettre, nous tournons en rond...

Un chat, je le dirai encore une fois, est pour nous une chose et un Francis Ponge aurait pu le traiter comme tel dans son recueil de 1941. Mais il est vrai que Baudelaire et, avant lui, Chateaubriand avaient d'avance pris soin de combler la lacune, ce qui explique peut-être le silence pongien à ce propos. Ne nous éloignons pas de notre sujet: si on accepte la choséité du chat, on se rend en outre fort bien compte que le sort que fait Barthes au chat jaune de l'abbé Séguin est en réalité exemplaire de ce qui arrive à l'activité critique dès lors qu'elle se frotte à l'insignifiance et, donc, aux choses: celles-ci – en tant que choses – sont d'abord irrécupérables par l'analyse, c'est bien pourquoi elles fascinent; mais dès lors que nous cédons à la fascination qu'elles exercent, nous avons déjà commencé à les interpréter, donc à les récupérer. La critique des petites choses, la microcritique, la critique des détails – mais j'ai dit pourquoi je préfère ne pas me servir de ce terme ici –, pourrait donc à juste titre être qualifié de l'épithète orphique: comme Orphée cherchant Eurydice aux Enfers, elle voit disparaître ses objets à l'instant même où elle parvient enfin à poser ses regards sur eux. C'est là, c'était là... Ce n'est plus là, la chose a disparu de l'horizon à l'instant même où elle allait enfin devenir accessible...

Orphée est une figure tragique, je le sais bien. Le microlecteur l'est-il aussi? Pas forcément. Si l'on sait d'avance, quand on fait le métier de chasseur de choses, qu'une certaine évanescence de l'objet – rachetable par un geste de détournement qu'il faut oser, je crois, effectuer sans scrupules: la chose à laquelle je m'intéresse ne signifie rien, sauf pour moi, dans le cadre de cette analyse –, on peut, me semble-t-il, imaginer le microcritique heureux.



Franc Schuerewegen


Pages associées: Interprétation, Chose, Description, Détail?, Microlecture?.




[1] Francis Ponge, «Le monde muet est notre seule patrie», My creative method, Œuvres complètes, t. I, éd. publiée sous la direction de Bernard Beugnot, Paris, Gallimard, coll. «Bibliothèque de la Pléiade», 1999, p. 631.

[2] «Le Murmure», Œuvres complètes, op. cit., t. I, p. 627.

[3] Mémoires d'outre-tombe, éd. critique par Jean-Claude Berchet, Paris, Le Livre de Poche, coll. «La Pochothèque», 2003-2004, t. II, p. 509.

[4] Mémoires d'outre-tombe, op. cit., t. I, p. 674.

[5] Ibid., t. II, p. 543.

[6] «Ce qui m'était donné, certains me le confirmerait [sic] (en musique Schumann); à la fois Voltaire, Malherbe et Chateaubriand», Feuillets écartés de la version définitive de «Pages bis», in Œuvres complètes, op. cit., t. I, p. 235.

[7] Mémoires d'outre-tombe, op. cit., t. II, p. 657.

[8] Introduction au «Galet», in Œuvres complètes, op. cit., t. I, p. 204.

[9] Jean-Paul Sartre, «Francis Ponge. L'Homme et les choses», Situations I. Essais critiques, Paris, Gallimard, 1947, p. 264.

[10] Michel Charles, «Le sens du détail», Poétique, n° 116, 1998, p. 423.

[11] Vie de Rancé suivi de Voyage à la Trappe, éd. établie, présentée et annotée par Nicolas Perot, Paris, Le Livre de Poche classique, 2003, p. 43.

[12] Roland Barthes, «Chateaubriand: Vie de Rancé», Le degré zéro de l'écriture suivi de Nouveaux essais critiques, Paris, Éd. du Seuil, coll. «Points», 1972, p. 117.

[13] Ibid. Je permets de renvoyer sur Barthes et Chateaubriand à mon étude «D'une difficulté de la méthode (Chateaubriand)» in Nouveaux regards sur le texte littéraire, sous la dir. de Vincent Jouve, Epure, Editions et presses universitaires de Reims, 2013, p. 139 et suiv.



Franc Schuerewegen

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Dernière mise à jour de cette page le 8 Décembre 2013 à 12h32.