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Voyage et musique : deux passions buzzatiennes. Hommage à Marie-Hélène Caspar (1945-2020)

Voyage et musique : deux passions buzzatiennes. Hommage à Marie-Hélène Caspar (1945-2020)

Publié le par Marc Escola

Voyage et musique : deux passions buzzatiennes

Hommage à Marie-Hélène Caspar (1945-2020)

Publication d’un volume de la collection Quaderni del Centro Studi Buzzati

numéro dirigé par Delphine Gachet (Université Bordeaux Montaigne),

Cristina Vignali-De Poli (Université Savoie Mont Blanc, Chambéry),

Alessandro Scarsella (Università Ca’Foscari, Venise)

et Silvia Zangrandi (IULM, Milan).

 

Appel à contributions

L’Associazione Internazionale Dino Buzzati veut rendre hommage à Marie-Hélène Caspar, l’une des grandes figures de l’Association, disparue récemment (17 mars 2020) en dédiant un numéro de la collection Quaderni del Centro Studi Buzzatiani, à sa mémoire.

Marie Hélène Caspar a consacré l’immense majorité de ses travaux de recherche universitaire à l’œuvre de Dino Buzzati, écrivain qu’elle admirait beaucoup mais qu’elle n’a jamais rencontré : en effet, Marie Hélène Caspar a commencé sa thèse de doctorat sur l’œuvre buzzatienne l’année même du décès de Dino Buzzati – c’était en 1972.

Si Marie-Hélène Caspar a choisi de s’intéresser à Buzzati et si cette attention n’a jamais faibli, c’est à l’évidence parce qu’elle avait avec l’écrivain un certain nombre de points communs. À commencer par l’attachement à une région à laquelle ils se sentent intimement liés, la Vénétie de Feltre et Belluno : Buzzati pour y être né, Marie-Hélène Caspar parce que ses deux parents en étaient originaires.

Mais au-delà de ces données biographiques, ils eurent au moins deux passions communes : la musique et le voyage, qui sont aussi, bien évidemment, deux thèmes centraux dans l’œuvre de Buzzati. Raison pour laquelle nous avons voulu qu’ils constituent les axes directeurs de ce volume.

1)    la musique

Tout jeune, Dino Buzzati a étudié le violon (avec, dit-il, un « acharnement fou ») puis le piano ; cette éducation musicale lui donne le goût de la musique classique, qu’il gardera toute sa vie. Quand il entre au Corriere della Sera, une des premières charges qui lui est confiée est celle de vice-chroniqueur musical, dont il s’acquitte avec le sérieux et l’engagement qui sont les siens. Mais aussi la peur de ne pas savoir faire, puisqu’il n’a pas de formation de critique musical, et dont il s’ouvre à son ami Brambilla. 1954 est une date clef puisqu’elle signe la rencontre de Buzzati et Chailly autour du premier livret d’opéra de Buzzati Ferrovia soprelevata : début d’une collaboration – et d’une amitié – fructueuse. Sans oublier que le peintre Buzzati réalisa quelques décors de ballets ou d’opéras. Cet amour de la musique nourrit également son œuvre.

Il s’agira dans cette section de voir comment elle le fait. Les angles d’approche peuvent être multiples :

– on pourra relever toutes les occurrences de citations présentes dans l’œuvre buzzatienne : quels sont les types de musique, les morceaux, les compositeurs… que Buzzati mentionne. Qu’en dit-il ? Quels débats théoriques se rencontrent dans son œuvre (musique dodécaphonique, par exemple) ? A-t-on des descriptions de mélodies, de musiques,... ?

L’intérêt que Buzzati a manifesté pour certaines musiques a-t-il influencé sa manière d’écrire, par exemple dans Orfi aux Enfers dont le protagoniste un jeune chanteur pop ?

– au niveau thématique, on pourra s’intéresser aux récits qui mettent en scène l’univers musical que ce soient des lieux consacrés à la musique (« Panique à la Scala», …) ou des personnages de compositeurs, de chefs d’orchestre ou de musiciens (« La nouvelle », « Et si », « Le musicien envieux », « Fin dramatique d’un musicien célèbre »…)

– toujours au niveau thématique, on étudiera la présence de la musique, des chansons ou, de façon plus large, des différents bruits et sonorités dans les textes – musicalité de la nature/de la ville,… (« La chanson de guerre », « L’enregistreur », « Le vent », les bruits de la caserne dans Le Désert des Tartares, les chansons populaires dans « Un amour », la musique électronique dans L’Image de pierre, le chant du vent Matteo et de la nature dans Le Secret du Bosco Vecchio, etc…)

Parfois harmonieuses, ces sonorités peuvent aussi être cacophonie : quelle est alors la valeur de la discordance ?

– au niveau formel, on examinera la musicalité des textes buzzatiens : Buzzati était très attentif aux sonorités des termes qu’il utilisait, des phrases qu’il construisait donnant à sa prose une dimension orale. On pourra donc s’attacher à analyser la musicalité de la prose, comme celle de la poésie puisque Buzzati a fait aussi œuvre de poète, écrivant des poésies (Le capitaine Pic, …) ou insérant des passages rimés dans certains de ses livres (La Fameuse invasion de la Sicile par les ours, …) et dans le théâtre.

On s’interrogera également sur les textes qui, par le biais d’une réécriture de Buzzati lui-même ou grâce à différents metteurs en scène, sont passés à la scène et aux éventuelles transformations qu’ils ont subies (« Le Manteau » a été successivement une nouvelle, un texte théâtral, un livret,..)

– une attention particulière sera réservée aux textes musicaux écrits par Buzzati pour être mis en musique, et à la collaboration entre le compositeur (Chailly) et le librettiste (Buzzati). Quand Buzzati passe de l’écriture narrative habituelle à l’écriture « pré-musicale » du livret, que se passe-t-il ? Modifie-il sa façon d’écrire, et comment ? Quand il reprend un texte narratif déjà écrit, sur quels points particuliers portent les changements ?

– la question peut alors se poser de ce qu’il advient de cette musicalité des textes buzzatiens ou de l’univers sonore évoqué, lorsque les textes sont traduits. La langue d’arrivée permet-elle de retrouver ces effets ? Le traducteur a-t-il cherché à les rendre ? Comment a-t-il pu y parvenir ?

– Qu’en est-il dans le cas d’une traduction transmédiatique ; comment la question de la musicalité se pose-telle au cinéma, au théâtre, en bande-dessinée ?

2)    le voyage

Buzzati naît à San Pellegrino, à quelques kilomètres seulement de Belluno, et revient régulièrement passer l’été dans sa villa familiale, alors qu’il réside à Milan l’hiver. Les déambulations entre la Val Belluna et la capitale lombarde, entre le paysage vénète et le paysage métropolitain, constituent une première source d’inspiration littéraire pour le jeune écrivain.

À cette dimension intime du voyage que permet sa condition familiale aisée s’ajoutera vite pour Buzzati la dimension du voyage dans l’imaginaire, en particulier après la rencontre avec Arturo Brambilla au Ginnasio Parini de Milan, en 1916, à l’âge de dix ans. L’amitié avec Brambilla se nourrit d’art, de littérature, d’un amour partagé pour la montagne et d’une fascination commune pour le mystère. Les deux jeunes amis font ensemble leur découverte du monde à travers les livres qui leur permettent de voyager dans l’imaginaire : ils nourrissent mutuellement leur passion pour l’Égypte ancienne, les romans du XIXème siècle, Dostoïevski, la peinture de Rackham, la langue allemande. Autant d’espaces, de mondes imaginaires que Dino et Arturo découvrent ensemble, laissant des traces de ces découvertes dans leur riche correspondance. Ces voyages en sédentaire deviennent vite leur « patria », une patrie toute cérébrale bien sûr – « ci si viveva colla testa » [Album Buzzati, p. 49].

Le 10 juillet 1928 Buzzati franchit pour la première fois le seuil de via Solferino à Milan, et rentre au Corriere della Sera. Il débute ainsi sa carrière de journaliste qui lui permettra très rapidement de commencer à voyager. D’abord comme chroniqueur, puis comme reporteur, et c’est comme reporteur qu’il se déplace entre commissariats et hôpitaux en quête d’informations à apporter à la rédaction de son quotidien. À partir de novembre 1929 il rentre dans la rédaction du Corriere. Un changement de statut au journal qui le pousse à arrêter ses déplacements et que Buzzati semble vivre avec soulagement : « Dunque, io sono passato interno nel senso che sia il mattino sia il pomeriggio, non giro più i commissariati e rimango invece in redazione a compilare le notizie portate dagli altri. », écrit-il à l’ami Brambilla [Album Buzzati, p. 118]. Dix ans après, en 1939, Buzzati débute sa carrière comme envoyé spécial au Corriere ; ses voyages l’emmènent en Éthiopie et dans d’autres zones de l’Afrique orientale et méditerranéenne.  Et quand l’Italie entre dans le conflit, il s’y rendra comme correspondant de guerre. Buzzati sera chargé en juillet 1940 par Borelli, le directeur du Corriere, de suivre la guerre navale en Méditerranée, devenant ainsi, pendant trois ans, correspondant de guerre.

Plus tard, au début des années soixante, c’est à nouveau le journalisme qui permettra à Buzzati de continuer de voyager. Il fut envoyé pour de courts séjours au Japon, à Jérusalem, à New York, Washington, en Inde et à Prague entre autres et ces voyages feront à nouveau l’objet d’articles de sa part.

Les angles d’approche de cette section du volume consacrée au voyage peuvent être multiples :

– au niveau thématique, on pourra s’intéresser aux récits, aux articles et au chroniques qui mettent en scène la dimension du voyage, pour étudier notamment les lieux du voyage, qu’ils soient réels ou imaginaires, et les personnages que Buzzati y met en scène : comment interagissent-ils avec le paysage ou le lieu qu’ils investissent ? Quelles émotions vit le personnage ? Quelle relation existe-t-il entre temps, espace et personnage ? Plus largement on pourra étudier la dimension plus vaste du déplacement, dans le temps et dans l’espace, pour comprendre comment Buzzati utilise le thème du déplacement comme moteur narratif de ses récits, voire de ses romans.

– toujours au niveau thématique, on pourra s’intéresser à la figure de l’étranger et à l’étrange : le voyage sera alors l’élément déclencheur d’une réflexion autour de la perception de l’altérité, du dépaysement que la rencontre avec l’autre peut générer.

– le thème du voyage ou la figure du voyageur pourront aussi être analysés dans une perspective comparative : on pourra, par exemple, analyser en quoi l’Afrique racontée par Buzzati dans ses articles ou récits dialogue avec l’Afrique décrite par d’autres auteurs de son temps.

– sur un plan plus formel, on pourra étudier les formes que prend l’écriture du voyage. Comment s’articulent notamment les productions qui convoquent l’oral, l’écrit et l’image dans l’écriture du voyage, à l’instar de Orfi aux Enfers ?

– la question peut également se poser de ce qu’il advient lorsqu’un texte buzzatien ‘voyage’ d’une forme à l’autre : c’est notamment le cas des récits qui prennent ensuite la forme d’une œuvre théâtrale, ou d’un long récit comme La Fameuse Invasion des Ours en Sicile qui a récemment pris la forme du long-métrage d’animation, grâce à Lorenzo Mattotti. Il s’agira alors de comprendre les raisons de ce voyage du texte, que l’auteur de cette opération textuelle soit Buzzati lui-même ou un interprète différent.

– on pourra étudier la traduction de textes buzzatiens comme autant de voyages à l’intérieur d’une langue ou à travers d’autres langues. Il s’agira alors par exemple de comprendre pour quel public est pensé le texte d’arrivée, sur la base des choix de traduction qui y sont réalisés. Des études pourront également être menées sur la langue buzzatienne, pour approfondir notamment l’apport des termes régionaux dans la production de Buzzati comme autant de couleurs qui nous guident dans la géographie de notre écrivain. Cet aspect pourrait également être étudié dans les traductions de l’œuvre de Buzzati.

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Les propositions de communication, d’environ 200 mots, doivent être envoyées avec une brève note bio-bibliographique avant le 10 novembre 2020 aux membres du comité scientifique, aux adresses suivantes :

Delphine Gachet :                  Delphine.Gachet@u-bordeaux-montaigne.fr

Cristina Vignali-De Poli :       cristina.vignali-de-poli@univ-smb.fr

Alessandro Scarsella :            alescarsella@unive.it

Silvia Zangrandi :                   silvia.zangrandi@iulm.it

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Les propositions retenues seront confirmées au 30 novembre ; les articles devront être rendus le 28 février 2021, en vue d'une publication à l’été 2021.

 

 

 

Pubblicazione di un volume della collana Quaderni del Centro Studi Buzzati

numero diretto daDelphine Gachet (Université Bordeaux Montaigne), Cristina Vignali-De Poli (Université Savoie Mont Blanc, Chambéry), Alessandro Scarsella (Università Ca’Foscari, Venezia) e Silvia Zangrandi (IULM, Milano).

 

 

Viaggio e musica: due passioni buzzatiane

Omaggio a Marie-Hélène Caspar (1945-2020)

 

 

Call for papers

 

L’Associazione Internazionale Dino Buzzati desidera rendere omaggio a Marie-Hélène Caspar, una delle grandi figure dell’Associazione, scomparsa lo scorso 17 marzo, dedicandole un numero della collana Quaderni del Centro Studi Buzzatiani.

Marie Hélène Caspar ha dedicato la grande maggioranza dei suoi studi all’opera di Dino Buzzati, scrittore per il quale nutriva un forte interesse e che purtroppo non ha mai avuto occasione di incontrare: Marie Hélène Caspar ha iniziato infatti la tesi di dottorato sull’opera buzzatiana nel 1972, anno della scomparsa dello scrittore.

Se Marie-Hélène Caspar ha scelto di occuparsi di Buzzati con un’attenzione costante è chiaramente perché aveva un certo numero di punti in comune con lo scrittore. A partire dall’attaccamento alla regione alla quale entrambi sono intimamente legati, il Veneto di Feltre e Belluno: Buzzati perché vi era nato, Marie-Hélène Caspar perché i genitori erano originari di quei luoghi.

Ma al di là di questi dati biografici, due almeno furono le passioni in comune : la musica e il viaggio, temi peraltro centrali dell’opera di Buzzati. Ragion per cui abbiamo voluto che costituissero gli assi portanti di questo volume.

 

 

1)    la musica

Sin da giovane, Dino Buzzati studia il violino («con un accanimento folle», secondo le sue stesse parole) poi il piano; tale educazione musicale lo avvicina per sempre alla musica classica. Una volta entrato al Corriere della Sera, uno dei primi incarichi a venirgli affidato è quello di vice-critico musicale, incarico che espleta con la serietà e l’impegno che gli sono propri. Ma anche con la paura di non esserne all’altezza, non avendo – come scriverà all’amico Brambilla – una formazione da critico musicale. Il 1954 è un anno chiave che sigla l’incontro tra Buzzati e Chailly attorno al primo libretto d’opera dello scrittore, Ferrovia soprelevata: inizio di una collaborazione – e di una amicizia – fruttuose. Senza dimenticare che il Buzzati pittore realizzò alcune scenografie di balletti e opere. Quest’amore per la musica nutre anche la sua opera: obiettivo di questa sezione è sondare in che modo, partendo da molteplici angolature:

– si potranno rilevare tutte le occorrenze di citazioni presenti nell’opera buzzatiana: quali sono i tipi di musica, i pezzi, i compositori menzionati da Buzzati. In che termini ne scrive? Quali dibattiti teorici si incontrano nella sua opera (musica dodecafonica, per esempio)? Ci sono descrizioni di melodie, di musiche, ...?

L’interesse manifestato da Buzzati per certe musiche ha influenzato il suo stile, per esempio in Poema a fumetti il cui protagonista è un giovane cantante pop?

– a livello tematico, ci si potrà interessare ai racconti che mettono in scena l’universo musicale, come luoghi dedicati alla musica ( «Paura alla Scala», …) o personaggi di compositori, direttori d’orchestra, musicisti («La notizia», «E se», «Il musicista invidioso», «Fine drammatica di un noto musicista»…).

– sempre a livello tematico, si studierà la presenza di musica, canzoni o, in maniera più ampia, dei diversi suoni e sonorità nei testi – musicalità della natura/della città,… («La canzone di guerra», «Il registratore», «Il vento », i rumori della caserma nel Deserto dei Tartari, le chanzoni popolari in Un amore, la musica elettronica ne Il grande ritratto, il canto del vento Matteo e della natura ne Il Segreto del Bosco Vecchio, ecc.)

Talvolta armoniose, tali sonorità possono anche essere cacofonia: qual è allora il valore di tale discordanza?

– a livello formale, si studierà la musicalità dei testi buzzatiani: Buzzati era molto attento alle sonorità dei termini che utilizzava, delle frasi che costruiva dando una dimensione orale alla propria prosa. Si potrà quindi analizzare la musicalità della prosa e della poesia del Buzzati poeta (Il capitano Pic, …) o inserendo passaggi in rima in alcuni dei suoi libri (La Famosa invasione degli orsi in Sicilia, …) e nel teatro.

Ci si interesserà anche ai testi che grazie ad un lavoro di riscrittura di Buzzati stesso o grazie all’intervento di registi sono andati in scena, nonché alle trasformazioni che hanno subito («Il Mantello» è stato nell’ordine un racconto, un testo teatrale, un libretto d’opera,...)

– un’attenzione particolare verrà riservata ai testi musicali scritti da Buzzati per essere messi in musica e alla collaborazione tra il compositore (Chailly) e il librettista (Buzzati). Quando Buzzati passa dalla scrittura narrativa abituale alla scrittura «pre-musicale» del libretto, cosa accade? Modifica il proprio modo di scrivere? come? Quando riprende un testo narrativo già scritto, su quali punti in particolare si concentrano i cambiamenti?

 

– si potrà allora cercare di capire cosa avviene di tale musicalità dei testi buzzatiani o dell’universo sonoro evocato quando i testi vengono tradotti. La lingua d’arrivo permette di ritrovare tali effetti? Il traduttore ha cercato di renderli? In che modo?

 

– Cosa avviene nel caso di una traduzione transmediale? Come si pone il problema della musicalità al cinema, a teatro, nel fumetto?

 

 

2)    Il viaggio

Buzzati nasce a San Pellegrino, a qualche chilometro soltanto da Belluno,  ritorna regolarmente a trascorrere l’estate nella villa di famiglia, mentre risiede a Milano d’inverno. Le deambulazioni tra la Val Belluna e il capoluogo lombardo, tra il paesaggio veneto e il paesaggio urbano, costituiscono una prima forma d’inspirazione letteraria per il giovane scrittore.

A tale dimensione intima del viaggio, permessa dalle condizioni famigliari agiate, si aggiungerà presto per Buzzati la dimensione del viaggio nell’immaginario, in particolare dopo l’incontro con Arturo Brambilla al Ginnasio Parini di Milan, nel 1916, all’età di dieci anni. L’amicizia con Brambilla si nutre d’arte, di letteratura, di un amore condiviso per la montagna e del fascino provato in comune per il mistero. I due giovani fanno assieme la scoperta del mondo attraverso libri che permettono loro un viaggio nell’immaginario: entrambi nutrono una passione per l’antico Egitto, per i romanzi dell’Ottocento, per Dostoïevski, per la pittura di Rackham, per la lingua tedesca. Spazi e mondi immaginari che Dino e Arturo scoprono insieme, lasciando le tracce di queste scoperte nella loro ricca corrispondenza. Questi viaggi con la fantastia diventano presto la loro « patria », una patria cerebrale, certo – « ci si viveva colla testa » [Album Buzzati, p. 49].

Il 10 luglio 1928 Buzzati entra per la prima volta in via Solferino a Milano, al Corriere della Sera. Inizia così la sua carriera giornalistica che gli permetterà rapidamente di cominciare a viaggiare. Prima come cronista, poi come reporter, ed è proprio in qualità di reporter che si sposta tra commissariati di polizia ed ospedali in cerca di informazioni da portare alla redazione del quotidiano. Nel novembre 1929, Buzzati entra nella redazione del Corriere. Un cambiamento di statuto al giornale che lo porta ad interrompere i propri spostamenti e che Buzzati sembra vivere con sollievo: «Dunque, io sono passato interno nel senso che sia il mattino sia il pomeriggio, non giro più i commissariati e rimango invece in redazione a compilare le notizie portate dagli altri.», scrive all’amico Brambilla [Album Buzzati, p. 118]. Dieci anni più tardi, nel 1939, Buzzati inizia la propria carriera come inviato speciale al Corriere; i suoi viaggi lo portano in Etiopia ed in altre zone dell’Africa orientale e mediterranea.  E quando l’Italia entra nel conflitto, vi si renderà come corrispondente di guerra. Nel luglio 1940 Buzzati riceverà incarico da Borelli, direttore del Corriere, di seguire la guerra navale nel Mediterraneo, diventando in tal modo, e per tre anni, corrispondente di guerre.

Più tardi, all’inizio degli anni sessanta, sarà di nuovo il giornalismo a permettere a Buzzati di continuare a viaggiare. Fu inviato per brevi soggiorni tra l’altro in Giappone, a Gerusalemme, a New York, Washington, in India e a Praga e questi viaggi saranno di nuovo oggetto di articoli di suo pugno.

Questa sezione del volume permetterà di affrontare il viaggio sotto diverse angolature:

– a livello tematico, si potranno analizzare i racconti, gli articoli, le cronache che mettono in scena la dimensione del viaggio, per studiarne in particolar modo i luoghi, reali o immaginari, e i personaggi che Buzzati vi delinea: come interagiscono con il paesaggio o il luogo che occupano? Quali emozioni vive il personaggio? Quale relazione esiste tra tempo, spazio e personaggio? Più in generale si potrà studiare la dimensione dello spostamento, nello spazio e nel tempo, per capire in che modo Buzzati utilizzi  il tema come motore narrativo dei suoi racconti, o dei suoi romanzi.

– sempre a livello tematico, ci si potrà interessare allo strano e alla figura dello straniero: il viaggio diventa allora elemento cardine di una riflessione intorno alla percezione dell’alterità, dello spaesamento che può generare l’incontro con l’altro.

– il tema del viaggio o la figura del viaggiatore potranno venire analizzati in una prospettiva comparativa: si potrà ad esempio cercare di capire in quale misura l’Africa raccontata negli articoli e racconti di Buzzati dialoga con l’Africa descritta da altri scrittori del suo tempo.

– su un piano formale, si potranno studiare le forme adottate per la scrittura del viaggio. Come si articolano in particolare le produzioni che implicano la forma orale, scritta e l’immagine nella scrittura del viaggio, come accade per esempio in Poema a fumetti?

– ci si potrà inoltre interrogare su cosa accade al testo buzzatiano quando esso ‘viaggia’ da una forma all’altra: è quanto avviene per i racconti in seguito trasformati in opera teatrale, oppure è quanto avviene per il lungo racconto La Famosa Invasione degli Orsi in Sicilia di recente adattata in un lungometraggio di animazione da Lorenzo Mattotti. Si tratterà di capire le ragioni di questo viaggio del testo, che l’autore di quest’operazione testuale sia Buzzati stesso o un altro interprete.

– si potrà studiare la traduzione di testi buzzatiani come viaggi all’interno di una lingua o in lingue diverse. Si tratterà ad esempio di capire per quale pubblico è stato pensato il testo di arrivo, sulla base delle scelte traduttive effettuate. Potranno inoltre realizzarsi studi sulla lingua buzzatiana, per approfondire in particolare l’apporto dei termini regionali nella produzione di Buzzati come colori che ci guidano nella geografia dello scrittore. Questo aspetto si potrà affrontare anche in ambito traduttivo.

 

 

 

Le proposte di contributo, di 200 parole circa, dovranno essere inviate con una breve nota bio-bibliografica entro il 10 novembre 2020 ai membri del comitato scientifico, ai seguenti indirizzi:

Delphine Gachet :                  Delphine.Gachet@u-bordeaux-montaigne.fr

Cristina Vignali-De Poli :       cristina.vignali-de-poli@univ-smb.fr

Alessandro Scarsella :            alescarsella@unive.it

Silvia Zangrandi :                   silvia.zangrandi@iulm.it

 

Le proposte selezionate verranno notificate entro il 30 novembre; gli articoli dovranno essere trasmessi entro il 28 febbraio 2021, in vista di una pubblicazione nell’estate 2021.