VIRGILE
Le souci de la terre
Traduction nouvelle des Géorgiques
Trad. du latin par Frédéric Boyer
Précédé de Faire Virgile par Frédéric Boyer
Collection Blanche, Gallimard
Parution : 21-03-2019
264 p. — ISBN : 9782072840333 -
À quoi peut bien nous servir de nos jours un tel ouvrage, rédigé dans la campagne italienne il y a plus de deux mille ans? Virgile annonce son projet dès l’ouverture de son œuvre : traiter des techniques et des arts de la res rustica, la matière agricole : travaux des champs, culture de la vigne, élevage et apiculture.
Retraduire aujourd’hui ce poème, c’était découvrir combien ce texte résonne avec nos préoccupations et notre sensibilité contemporaines : fragilité du vivant et des espaces naturels, lien des hommes à la terre, aux végétaux et aux animaux.
Célébrer notre obscure condition terrestre dont nous semblons nous éloigner toujours davantage. C’était revenir à la source de ce texte étrange, qui sous prétexte d’agriculture s’ouvre sur une réflexion beaucoup plus vaste sur l’état du monde. Un livre rédigé dans une période trouble et sanglante, et qui en porte les cicatrices. C’était montrer enfin qu’il s’agissait d’un grand poème sur la beauté autant que sur l’instabilité du monde, la guerre, la pensée de la fin des êtres et des choses, la fuite du temps.
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P. Assouline a consacré
un billet à cette traduction sur son blog larepubliquedeslivres.com…
Voir aussi sur en-attendant-nadeau.fr:
"Le chant de la terre", par Claire Paulian
Pour qui croirait que les Géorgiques sont un obscur traité d’agriculture, un texte mineur, virgilien, certes, mais en marge de l’Eneide, la traduction de Frédéric Boyer, œuvre à part entière, fera l’effet d’une déflagration. Ce que l’on y découvre ? C’est que la terre est un mythe : elle l’était sous la plume de Virgile, un mythe âpre, parfois irénique, parfois guerrier, à destination, au moins apparente, des vétérans qu’Auguste remerciait d’un lopin de terre. Elle l’est encore aujourd’hui, quoique différemment bien sûr, puisque l’urgence écologique nous contraint à nous demander quels récits, quels aveuglements nous ont menés là où nous en sommes.