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Appels à contributions
Théâtre et mémoire : Samuel Beckett

Théâtre et mémoire : Samuel Beckett

Publié le par Florian Pennanech (Source : Brigitte Prost)

Appel à contribution

Théâtre et mémoire : Samuel Beckett

De la mémoire dans les textes à la patrimonialisationd'un répertoire

Date limite : le 31 janvier 2010.

Lestextes du répertoire vivent sur des plateaux hantés : les mettre en scène,c'est sans aucun doute un défi, prendre date et tenter de faire une oeuvreliminaire, fondatrice ou testamentaire, qui s'inscrive dans l'histoire duthéâtre. « On ne peut être metteur en scène que sur des classiques »,disait en 1977 Roger Planchon[1],car le classique est un lieu de mémoire vive pour les artistes, comme pour lesspectateurs - qui conservent en eux sur une étendue plus ou moins importanteles strates des représentations passées, vues ou racontées. L'histoire duthéâtre est un jeu de va-et-vient, de retour et de disparition - Herbert Blaudirait l'espace du ghosting[2],autrement dit de la « présence fantomatique » des productionsantérieures et des comédiens qui les ont portées.

Avec lestextes de Beckett dont on peut dire aujourd'hui qu'ils sont entrés dans l'Olympedu répertoire, le lien entre l'art dramatique et la mémoire estparticulièrement puissant. D'abord, dramaturgiquement la mémoire, lacunaire ouperdue, y est un motif central. Mais l'on peut aussi parler pour cet auteur dejeux mémoriels spéculaires dans l'écriture qui s'organisent notamment autour del'intertexte et de l'autoréférence. Enfin, ce que l'on observe avec l'histoirede la mise en scène des pièces de Beckett, c'est la mise en place d'unprocessus de patrimonialisation qui rend, non impossible, mais difficile outout au moins problématique, toute mise en scène qui ne suivrait pasrigoureusement les didascalies de leur auteur, voire qui ne reprendrait pasl'esprit insufflé à ces textes par les mises en scène de Beckett lui-même – etl'on parlera de fidélité ou non à son oeuvre. La scène de Beckett peut ainsi sefaire quasi muséale, comme celle du Berliner Ensemble à la mort de BertoltBrecht ou celle du Piccolo Theatro après la disparition de Giorgio Strehler.

Réfléchiraux jeux de l'écart mémoriel propres au répertoire de Beckett, aux modes deprésence de la mémoire dans ses textes comme au processus de patrimonialisationen cours de ses mises en scène, telles seraient les principales directionsdonnées à cet ouvrage collectif rassemblant des spécialistes de différentschamps disciplinaires.

Lespropositions d'articles (une vingtaine de lignes) accompagnées d'une notice deprésentation de leur auteur seront à transmettre pour le 31 janvier 2010 àDelphine Lemonnier-Texier (maître de conférences en anglais à l'UniversitéRennes 2-Université européenne de Bretagne) et Brigitte Prost (maître de conférences enétudes théâtrales à l'Université de Rennes 2-Université européenne de Bretagne)aux adresses suivantes : delphine.lemonnier@wanadoo.fret fbprost@wanadoo.fr

Lesarticles devront être envoyés pour le 30 juin 2010 pour une publication auxPresses Universitaires de Rennes soutenue par les équipes « Anglophonie,Communautés, Écritures » (EA 1796) et « Arts : Pratiques et poétiques » (EA 3208) deRennes 2-Université européenne de Bretagne.


[1]Roger Planchon, propos reproduits dans « Lecture des classiques.Entretiens avec Alain Girault, Bernard Sobel, Roger Planchon, AntoineVitez », Pratiques, n° 15-16,Bar-Le-Duc, CRESEF (Collectif de recherche et d'expérimentation surl'enseignement du français), juillet 1977, p. 53.

[2] Voir Herbert Blau, The Audience, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 1990.