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The Silver Atlantic: Photographic circulations in the 19th and 20th centuries (Jeu de Paume, Paris)

The Silver Atlantic: Photographic circulations in the 19th and 20th centuries (Jeu de Paume, Paris)

Publié le par Marc Escola (Source : Ada Ackerman)

Appel à communications pour le colloque

"Atlantique Argentique Circulations photographiques, 19e-20e siècles"

Paris, Jeu de Paume, Mars 2020

Colloque international organisé par

l’UMR Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité,

le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines

et le laboratoire Synergies Langues Arts Musique dans le cadre du programme ANR Transatlantic Cultures

 

En 2007, un numéro thématique d’Etudes Photographiques intitulé « Paris – New York » décrivait les « zigzags » tracés par les échanges incessants d’images, d’idées et de technologies entre deux capitales historiques de la photographie. Il s’agissait alors de bousculer le récit trop linéaire d’une technologie née « française » et accaparée au cours du XX e siècle par la puissance médiatique, commerciale et idéologique nord-américaine. Ce « transfert culturel » (Espagne 2013) était en réalité une forme de dialogue ininterrompu entre l’Europe et les Etats-Unis. Ainsi, « la densité des échanges transatlantiques [confirmait-elle] que la photographie et son institutionnalisation sont le reflet d’une histoire atlantique. » (Brunet et al. 2007, 3). On le sait, la question des origines a donné lieu à des hypothèses concurrentes, ancrées dans les particularismes et les revendications nationales. La photographie a été imaginée, esquissée, voire inventée avant Daguerre, par des Anglais (au premier rang desquels Henry Talbot), par un Espagnol de Saragosse (Ramos Zapetti) et peut-être même par un autre Français exilé au Brésil (Hercules Florence). « L’idée de photographie » (Brunet 2000) semble avoir surgi presque en même temps sur toutes les rives de l’Atlantique : « the desire to photograph appeared as a regular discourse at a particular time and place—in Europe or its colonies during the two or three decades around 1800. » (Batchen 2001, 16). L’objet du colloque « Atlantique argentique » sera donc d’esquisser une cartographie de ces « zigzags » dans l’ensemble de la région, avant que la culture visuelle de la fin du XX e siècle ne soit profondément transformée et mondialisée par la technologie numérique et l’apparente dématérialisation des images. La construction de cultures atlantiques s’est jouée en partie dans la manière dont ce « désir de photographier » a traversé l’Atlantique. La circulation matérielle des images et des publications, des praticiens professionnels et amateurs, le marché des matériels et l’organisation d’expositions ont été des vecteurs importants d’échanges commerciaux et culturels. Ces traversées ont d’abord touché les grandes capitales de l’Atlantique et les ports. Elles ont relié les patries d’origines des migrants et les frontières de l’exil (Kroes 2007, 34-53), les champs de missions et les champs de bataille, les hauts-lieux du tourisme et les horizons inconnus. Pour ce faire, les photographies ont voyagé par bateau, par câble, par avion, et même dans une célèbre valise mexicaine (Young 2010). Ce sont donc les voyages et les correspondances, les échanges institutionnels, les circuits de l’art et de la culture qui ont ainsi contribué à fabriquer ou à maintenir des liens familiaux, amicaux, politiques ou religieux dans l’ensemble de la région, nourrissant les histoires communes d’un rivage à l’autre. Cet Atlantique des images matérialise à la fois le lien et l’éloignement, la communauté et la séparation. Il a façonné des empires, nourri la propagande et le commerce, et même élaboré l’utopie d’une « famille humaine » commune au lendemain de la Seconde guerre mondiale (Stimson 2006, 87). Les interventions s’attacheront donc à dessiner la contribution des images photographiques au paysage visuel atlantique (Schneider 2013, 36), ce « monde image » (image world) évoqué par Deborah Poole pour décrire l’économie visuelle liant les Andes, l’Afrique, l’Europe et les Etats-Unis (Poole 1997, 7). Les pistes de travail suivantes pourront être abordées (liste non exhaustive) :

● Les circulations matérielles des images et des publications

● Les circulations des acteurs (photographes, galeristes, agents…), des discours (théories, ouvrages, traductions…) et des pratiques (formes, genres…)

● Les circulations des technologies

● Les échanges commerciaux et institutionnels (agences, musées, expositions, maisons d’édition, entreprises, etc.)

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Ce colloque s’inscrit dans le cadre du programme de recherche international “Transatlantic Cultures”. Lancé en 2015 par le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (Paris-Saclay), l’Université Sorbonne-Nouvelle Paris 3 et l’Université de São Paulo, ce projet rassemble aujourd’hui une équipe de 40 chercheurs, rattachés à 19 universités, en Europe, en Afrique et dans les Amériques. Il vise à la réalisation d’un Dictionnaire d’histoire culturelle transatlantique (XVIIIe -XXIe siècles) édité en ligne et en quatre langues (français, anglais, espagnol, portugais) : une plateforme numérique pour analyser les dynamiques de l’espace atlantique et comprendre son rôle dans le processus de mondialisation culturelle contemporain. Pour en savoir plus: https://tracs.hypotheses.org/

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Informations pratiques

Les communications, d’une durée de 20 minutes, pourront se faire en français ou en anglais.

Date limite d’envoi des propositions : 15 juin 2019

Email : silveratlantic2020@gmail.com

Format des propositions : 1500 signes maximum, dix références bibliographiques et une biographie (500 signes maximum), en anglais

Notification d’acceptation des propositions : 15 septembre 2019

Remise des textes des interventions : 1 er février 2020,

publication envisageable sur la plateforme Transatlantic Cultures