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Tableaux de siège 1870-1871 (Sorbonne nouvelle)

Tableaux de siège 1870-1871 (Sorbonne nouvelle)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Mathieu Roger-Lacan)

Journée d'études

Tableaux de siège (1870-1871)

Une collaboration du CERILAC (Université de Paris) et du CRP19 (Université Sorbonne-Nouvelle)

Le 15 février 2021

Maison de la Recherche - Sorbonne Nouvelle. 4, rue des Irlandais, 75005 Paris (à confirmer)

 

Souvent éclipsé par la mémoire de la Commune qui l’a suivi de près, le Siège de Paris en 1870-1871 est un événement singulier, dont la place même est difficilement assignable : le Second Empire est tombé le 4 septembre, les défaites militaires se succèdent dans tout le pays mais la ville de Paris (où la Chambre et le gouvernement provisoire ne siègent plus), s’arme pour tenir un siège de quatre mois, qui s’achève avec l’armistice du 28 janvier 1871. Dans un contexte de réclusion et de pénurie, la présence de la littérature et des arts dans la ville (feuilleton des journaux, théâtres, librairies) se raréfie pendant les mois du Siège, mais elle se réoriente également vers la prise en charge réflexive de l’événement. Cette journée d’études a pour but d’interroger la façon dont le siège de 1870 a mobilisé l’écriture (aussi bien fictionnelle que testimoniale) et les autres formes de représentation (peinture, photographie, sculpture, musique, dessin, etc.), afin de mettre en lumière l’héritage que l’expérience du Siège a laissé dans l’histoire des formes et des représentations.

AXES

Vivre et penser l’événement. Le Siège a été très largement décrit et raconté par celles et ceux qui l’ont vécu, quel que soit leur milieu social et leur rapport antérieur à l’écriture. L’ampleur de ce corpus de témoignages incite à une réflexion sur la dimension démocratique de l’expérience du Siège et sa transcription par différents modes de représentation. Des enjeux de mémoire se font également jour dans la manière dont le souvenir du Siège est convoqué dans les œuvres des années 1870 et 1880, en deçà de la mémoire idéologiquement clivée de la Commune. Enfin, ce rapport à la fois collectif et personnel à l’événement interroge la manière dont le Siège de 1870-1871 a pu, rétrospectivement, avoir une influence sur l’écriture historique et la façon d’envisager les expériences du passé.

Les Tableaux de siège, contributions à l’histoire des formes. Les productions littéraires et graphiques qui traitent du Siège ouvrent deux champs problématiques. D’une part, comment l’expérience du Siège mobilise-t-elle une énergie littéraire et artistique en même temps qu’elle engage les Parisiennes et les Parisiens dans une lutte totale (militaire, économique, médicale) ? Étudier les lieux et les modalités selon lesquelles les représentations du siège s’inventent et sont diffusées pendant l’épisode lui-même, permet de jeter une lumière nouvelle sur ce que le recours à l’écriture signifie en temps de crise. D’autre part, des images et les souvenirs du siège se retrouvent dans les textes et dans les productions graphiques, parfois plusieurs décennies après. Comment mesurer la contribution de l’expérience du siège à l’innovation en matière littéraire et artistique ? À quelles formes nouvelles cette expérience historique inédite a-t-elle donné naissance ? N’existe-t-il pas un récit légendaire du Siège, porté en particulier par la gravure populaire (images d’Épinal représentant les départs en ballon ou l’abattage des éléphants du Jardin des Plantes) et par les mémoriaux domestiques (contenant des restes de pain, des os d’animaux, ainsi que les grandes dates du Siège) ?

L’expérience du siège et l’imaginaire de la ville. L’agrandissement de 1860, les travaux haussmanniens, le doublement de la population parisienne entre 1848 et 1870 et l’association des communes limitrophes à la lutte pour la défense de Paris (la ceinture des forts, les lieux de mémoire que sont Buzenval, le Bourget, Champigny-sur-Marne, etc.) redistribuent la perception de l’espace urbain. Comment les tableaux du siège intègrent-ils cette redistribution ? Comment la littérature participe-t-elle à construire un nouvel imaginaire de la ville en même temps qu’elle s’accommode d’une situation géographiquement contraignante ?

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Les propositions de communication peuvent être envoyées jusqu’au 31 octobre 2020, sous la forme d’un résumé n’excédant pas 2000 signes (espaces comprises) accompagné d’une brève notice bio-bibliographique, aux adresses suivantes : eleonore.reverzy@sorbonne-nouvelle.fr et mathieu.rogerlacan@gmail.com.

CRP19 – Université Sorbonne Nouvelle. 13, rue de Santeuil 75005 Paris

CERILAC – Université de Paris. Grands Moulins de Paris