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"Subjectivités engagées : quand l’intime devient politique (1976-2019)" (Revue @nalyses)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Jean-Philippe Warren)

APPEL À CONTRIBUTION

"Subjectivités engagées : quand l’intime devient politique (1976-2019)

Revue @nalyses

Ce que certains esprits amers ont appelé, dans les années 1980, les « tyrannies de l'intimité » ou la « montée du narcissisme » correspondit en réalité une reconfiguration de l’engagement politique autour de lignes de fracture qui étaient autant publiques que personnelles. Dans cette transformation, résumée par le slogan « le privé est politique », il s’agissait au moins autant de politiser le privé que de privatiser le politique.

Le contexte général était celui, d’une part, d’un essoufflement des « Grands Récits » (socialistes et nationalistes) en dépit du renouvellement des crises sociales et constitutionnelles, et, d’autre part, d’une individuation et d’une marchandisation de l’existence sociale qui délitaient les anciens liens plus communautaires (familiaux, de voisinage, régionaux, etc.). Le résultat fut une impression de « silence des intellectuels » qui faisait l’impasse sur l’extraordinaire foisonnement des questionnements et des discours de l’époque.

Le monde des revues ne fut pas épargné par le changement de paradigme. Dans les années 1970, puis plus encore dans les décennies suivantes, on assista à la parution de nombreuses revues importantes dont l’engagement se situait à la fois en deçà et au-delà de la politique traditionnelle. Les revues plus nationales et sociales firent place à des publications davantage marquées par le tournant contre-culturel et féministe. Dans ses travaux sur les éditoriaux de fondation des périodiques québécois, Andrée Fortin notait avec justesse que, désormais, « les revues s’attaquent dans l’ensemble à redéfinir tant le sujet intellectuel que le sujet québécois et le politique, et se font entendre de toutes part des voix/voies de la différence qui révèlent l’éclatement du sujet de la modernité en sujets situés et datés dans un quotidien où des pratiques les absorbent plus qu’ils ne les théorisent. »
Intitulé « Subjectivités engagées : quand le privé devient politique (1976-2019) », le présent dossier spécial de la revue @nalyses entend revenir sur cette histoire encore peu explorée en analysant quelques revues qui ont marqué l’imaginaire canadien francophone. Plutôt que de s’intéresser directement aux idéologies, ainsi que le faisait la série dirigée par F. Dumont et al., il s’agit de braquer le regard sur une prise de parole qui renouvelait l’engagement et la mobilisation. Ce faisant, le présent dossier cherche à mieux saisir comment le corps, l’art, la poésie, la sexualité, la subjectivité ont été investis afin de servir de lieux de réflexion pour une expression personnelle et collective.

Les balises chronologiques choisies vont de l’année 1976, qui correspond à l’élection du Parti Québécois et la fin des Trente Glorieuses, à aujourd’hui. Quoique large, foisonnante et complexe, la période semble assez emblématique de questionnements et de recherches semblables, qui renouvellent et approfondissent les façons de penser les rapports entre privé et politique.

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Le présent dossier spécial est dirigé par Marie-Andrée Bergeron (University of Calgary), Karim Larose (Université de Montréal) et Jean-Philippe Warren (Université Concordia).

Les personnes intéressées à soumettre un article (comptant entre 18 et 25 pages à double interligne) sont invitées à envoyer un résumé (250 mots) et une courte biographie (150 mots) à jean-philippe.warren@concordia.ca avant le 1er février 2020. La date finale de remise des textes est fixée au 1er juin 2020.

Pour de plus amples informations sur le protocole de réaction de la revue @nalyses, consulter : https://uottawa.scholarsportal.info/ottawa/index.php/revue-analyses/about/submissions