Revue
Nouvelle parution
Sociopoétique du vêtement (Sociopoétiques, n°2)

Sociopoétique du vêtement (Sociopoétiques, n°2)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Presses universitaires Blaise Pascal)

Référence bibliographique : Sociopoétiques n°2, « Sociopoétique du vêtement », Presses Universitaires Blaise Pascal, décembre 2017.
EAN 13 : En attente.
ISSN : 2497-3610

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Consultation en accès libre sur : http://sociopoetiques.univ-bpclermont.fr/sociopoetique-du-vetement

Présentation de la revue :

La revue en ligne Sociopoétiques a un double objectif. Elle entend d'abord cerner au plus près un concept critique qui, s'il se fonde sur les liens entre matière sociale et littérature dans une démarche qui croise les disciplines, se distingue d'approches frontalières par sa dimension de poétique textuelle et par l'intérêt qu'il accorde aux micro-lectures et au tissu verbal. Le terme est parlant : il ne s'agit pas plus de sociocritique que de sociologie de la littérature, car le domaine des interactions sociales et de leurs représentations est ici envisagé comme un réservoir d'éléments dynamiques de la création littéraire. Il s'agit d'analyser la manière dont les représentations et l'imaginaire social informent le texte dans son écriture même. 

Présentation du numéro :

Il est frappant de voir le vêtement devenu dans ces dernières années un sujet d'analyse universitaire particulièrement redondant. Nous en sommes il est vrai partie prenante avec les deux colloques organisés au Centre National du Costume de Scènes (le CNCS de Moulins), un dictionnaire du dandysme, mais aussi on le voit dans diverses publications comme le premier numéro de la revue roumaine Meridian Critic ou encore l'ouvrage de Virginie Geisler, Victor Hugo, chiffonnier de la littérature. « Je ne sais pas écrire avec une épingle » ou les trois volumes dédiés à Liana Nissim dont nous faisons plus loin le compte rendu par exemple. C'est que la littérature est d'emblée inscrite dans  le vêtement.
La littérature a donc à voir avec le vêtement, et même plus généralement avec ce qui l'accompagne, avec la toilette, la coiffure, le maquillage et les bijoux, « le fard » et les « parures ». On ne se prive pas d'ailleurs d'habiller un roman (à l'antique, de manière réaliste ou de manière plaisante). Métaphoriquement, la littérature peut aussi être présentée comme l'habit de la philosophie morale par les partisans de la moralité des Belles Lettres. Pour Bouhours, employer de vieux mots, c'est « porter des habits qui ne sont plus à la mode » et le vieux mot n'est autre qu'un vêtement usé et dont on s'est lassé pour un Callières, dans Des Mots à la mode et des nouvelles façons de parler. 

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Sommaire :

DOSSIER

Fabienne Pomel, Quand le vêtement fait signe. Le Roman de la Rose et l'écriture allégorique des parures

Le vêtement, en tant qu'objet, fonctionne en système, non pas isolément mais dans des séries paradigmatiques avec d'autres vêtements ou d'autres objets. Par son rapport au corps, il est un lieu privilégié de projection d'une subjectivité et de valeurs, ce qui en fait un signe identitaire puissant en même temps qu'un outil taxinomique. Lire la suite

Gertrud Lehnert, Représentations sociales et poétiques de la mode au XVIIIe siècle

L'Europe du XVIIIe siècle voit le triomphe de la modernisation et le début de la société de consommation. La vie culturelle se concentre de plus en plus dans les grandes métropoles ; les rapports sociaux changent. L'industrialisation transforme les modes du travail, la production et la distribution de marchandises dont la mode vestimentaire fait partie intégrale. Lire la suite

Marie-Christine Natta, Baudelaire et l’habit noir

Au XIXe siècle, les hommes supportent impatiemment le despotisme de l'habit noir. Les élégants se plaignent de son uniformité ; les tailleurs regrettent les costumes chamarrés de l'aristocratie d'antan dont ils tiraient un plus grand profit. Les conservateurs déplorent cet habit égalitaire qui trouble l'ordre social en confondant les classes et les âges.  Lire la suite

Isabelle de Vendeuvre, Le rien qui fait tout : allures et accessoires dans les œuvres de Marcel Proust et de Henry James

Dans La Théorie de la démarche, Balzac cherche à donner une assise scientifique au traitement littéraire du mouvement et cite le physiologiste Borelli (1608-1679). Ce dernier voulut appliquer des principes mathématiques à l'étude du mouvement et des faits biologiques et fonda l'iatromécanisme, conception mécaniste de l'être vivant et de ses activités, inspirée du mécanisme cartésien. Lire la suite

Marie Sorel, Tenues correctes exigées par Montherlant

Dresser le portrait en pied du « héros type » de Montherlant est une tâche presque aussi ardue que de dessiner la casquette de Charles Bovary. À la différence - de taille - près que la vaste garde-robe dans laquelle puisent les toreros, les soldats, les monarques mais aussi les ecclésiastiques, les sprinteuses et les collégiens de Montherlant obéit à une exigence de fonctionnalité et d'élégance qui fait cruellement défaut au couvre-chef du héros de Flaubert. Lire la suite

Frédéric Clamens-Nanni, La haute couture dans le cycle de Marie de Jean-Philippe Toussaint : un art du spectacle

Dans la tétralogie de Jean-Philippe Toussaint, la haute couture participe d'un jeu de fausses pistes. En raison de son artifice, elle est incompatible avec un ensemble romanesque qui épouse de prime abord le cycle des saisons. C'est sous le signe de l'hiver qu'est placé Faire l'amouR, annonçant successivement le printemps, l'été et l'automne. Lire la suite

 

Morgane KiefferRomans en costumes & poétique de l'accessoire. Quelques réflexions sur la panoplie des personnages de Christine Montalbetti

À mesure que le roman s'affirme comme genre, le vêtement devient un élément constituant de la caractérisation des personnages. Dans le fameux incipit d'Aurélien, Aragon s'amuse à renverser le principe réaliste de description rigoureuse pour soumettre l'infortunée Bérénice au regard sévère du personnage principal, au cours d'une scène de première vue qui exhibe les lieux du portrait pour mieux les évider jusqu'au franc contre-pied. Lire la suite

SOCIOPOÉTIQUE ?

Entretien avec Espido Freire (Bilbao, 1974)

ESPIDO Freire, Stéphanie Urdician

Espido Freire est née à Bilbao en 1974. Après une illustre formation musicale et une licence de Philologie Anglaise, elle débute sa carrière littéraire en 1998 avec le roman Irlanda (Irlande). Un an plus tard, elle reçoit le prestigieux Prix Planeta pour Melocotones helados (Pêches glacées). Lire la suite

VARIA

Catherine Morgan,Women at the wheel. The sociopoetics of the female road trip in Ella Maillart's The Cruel Way. Switzerland to Afghanistan in a Ford (1947)

Historically, women who have embarked on the adventure of travel and exploration have risked running counter to the traditional sedentary role assigned to them by society. Lire la suite

Alain Montandon, « La femme brode, l’homme écrit  ». Représentations picturales de la couturière

Les travaux du textile apparaissent comme essentiellement féminins et dès l'Antiquité la division des rôles est bien établie : Pénélope est à sa tapisserie pendant que son époux voyage et s'active en Méditerranée. Lire la suite

 

Xénia Borderioux, Mode, hôtellerie et comédie à la veille de la Révolution. Archives inédites sur l'hôtel garni de la rue de l'Hirondelle à Paris

Grâce à Serge Aroles qui m'en a confié l'étude, j'ai eu la chance d'être la première à explorer les papiers inédits du propriétaire d'un hôtel garni pour voyageurs, situé au cœur de Paris (ca. 1776-1800). Cet hôtel recevait des voyageurs de toutes catégories sociales, venus d'Europe, certains même en provenance de Constantinople. Lire la suite

Pascale Auraix-Jonchière, Métamorphoses d'un accessoire : la pantoufle au féminin en régime romanesque (XIXe siècle)

Le mot « pantoufle », d'origine obscure, remonte au XVe siècle où il existe en français, en catalan (il est attesté depuis 1463 sous la forme pantofle), en portugais (pantufo au XVs.) et en italien, d'après le Trésor de la Langue française. Lire la suite

RECENSIONS

 

Alain Montandon, La Grâce de montrer son âme dans le vêtement, A cura di Marco Modenesi, Maria Benedetta Collini, Francesca Paraboschi

Marco Modenesi, Maria Benedetta Collini et Francesca Paraboschi ont voulu rendre hommage à leur collègue Liana Nissim, dont on connaît l'importante activité universitaire et scientifique par trois volumes admirables en diversité et en qualité, dont le thème est consacré aux tissus, vêtements et accessoires dans la littérature et qui ensevelissent de la plus belle manière notre amie de l'Université de Milan sous les velours, soies, dentelles, damas, brocart, tulle et autres. Lire la suite

Anthony Glinoer, Éléonore Reverzy, Portrait de l'artiste en fille de joie. La littérature publique

De Stendhal fustigeant le charlatanisme des hommes de lettres français dans ses chroniques londoniennes à Villiers de L'Isle-Adam imaginant une véritable « machine à gloire » pour faire pendant aux machinations symboliques de ses contemporains, le questionnement critique sur la réussite littéraire et sur sa fabrication a accompagné tout le XIXe siècle. Lire la suite

Edyta Kociubinska, Dictionnaire du dandysme, Alain Montandon (dir.)

Tout chercheur entamant son enquête sur le dandysme se pose la question lancinante : d'où partir pour cerner ce phénomène ? Lire la suite

Alain Montandon, Kathrin Fehringer, Textil & Raum. Visuelle Poetologien in Gustave Flauberts Madame Bovary

L'auteure réunit trois perspectives pour l'analyse du roman de Flaubert Madame Bovary : d'une part celle de la fermeture de l'espace à travers l'image du jardin clos, celle de la Vierge et des attributs mariaux et enfin le textile et la couture. Lire la suite