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Séminaire PéLiAS (périodiques littérature, arts, sciences). Les périodiques comme médiateurs culturels. Périodiques et vulgarisation

Séminaire PéLiAS (périodiques littérature, arts, sciences). Les périodiques comme médiateurs culturels. Périodiques et vulgarisation

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Alexia Kalantzis)

Vendredi 24 juin, 16h-19h, séance en ligne.

Périodiques et vulgarisation

 
Aurélien Gautreau (GHDSO de l’UR EST, Paris Saclay)
Des périodiques par et pour les lycéens : le cas du « journal de mathématiques élémentaires » de l’École préparatoire Sainte-Barbe en 1870

 
Ce journal, « fondé exclusivement par des élèves de mathématiques élémentaires » comme l’indique avec fierté la courte introduction du premier numéro, se voulait quinzomadaire. Au moins trois numéros sont parus au début de l’année 1870, rédigés par des étudiants de l’institution privée Sainte-Barbe à Paris. Ce périodique écrit à la main fait partie des quelques journaux lycéens des classes de mathématiques élémentaires parus entre 1860 et 1880. La période connaît un développement de l’édition de manuels officiels d’un côté, de périodiques destinés à la préparation des concours les plus prestigieux de l’École polytechnique et de l’École normale supérieure de l’autre. Les élèves de mathématiques élémentaires, qui préparent Saint-Cyr, Centrale, l’École normale ou le baccalauréat ès sciences pour entrer à l’université, imitent par eux-mêmes ce dernier modèle. Notre étude de cas permet d’appréhender les enjeux disciplinaires et institutionnels de l’enseignement des mathématiques et de la physique dans ces classes, ainsi qu’une forme éditoriale originale qui révèle et produit un réseau spécifique de diffusion des savoirs.

 
Marie Palewska, (École Nationale des chartes, Paris 3, Centre de recherches sur les poétiques du xixe siècle)
Le Journal des voyages

 
C’est en 1877 que Georges Decaux, directeur de la Librairie illustrée, lance le Journal des voyages et des aventures de terre et de mer, magazine hebdomadaire qui, comme l’annonce l’« Avis de l’éditeur » dans son premier numéro, a pour ambition d’embrasser « les matières si variées comprises dans le vaste champ de la géographie et des voyages ». Offrant seize grandes pages de trois colonnes au prix modique de quinze centimes, qui reste inchangé jusqu’en 1915, il se veut accessible à tous.
Pour faire découvrir à ses lecteurs les régions du globe les plus diverses, il combine articles documentaires et récits de voyages. A ces textes, agrémentés d’illustrations et de cartes, s’ajoute la séduction de la fiction, par le biais de nouvelles, de contes et de romans d’aventures, de plus en plus nombreux et variés. Cette formule mixte assure la fortune du journal pendant près de quarante ans. Il accueille des romanciers populaires prisés, comme Armand Dubarry, Louis Boussenard, Alphonse Brown, G. de Wailly, Henry Leturque, Georges Le Faure, Jules Lermina, Paul d’Ivoi, le Capitaine Danrit, ou René Thévenin, lesquels alimenteront la « Bibliothèque des grandes aventures » de Tallandier dans l’entre-deux-guerres.
Nous nous proposons d’étudier le Journal des voyages sous deux angles, qui nous permettront d’esquisser un repérage de certains des réseaux auxquels il a part. Le premier angle sera celui de la vulgarisation géographique. Après en avoir reconnu les formes et les procédés, nous interrogerons son rapport à la réalité. Nous nous arrêterons sur l’exemple de Louis Boussenard, qui nous montrera une intéressante circulation des textes, d’une part entre des écrits de genres différents à l’intérieur du Journal des Voyages, d’autre part entre ce titre et des périodiques scientifiques. Enfin, nous évoquerons les liens du journal avec les explorateurs contemporains et les Sociétés de géographie.
Dans un second temps, l’idéologie du Journal des voyages retiendra notre attention. Nous verrons comment il se fit le chantre de « l’épopée coloniale de la France » et cultiva une exaltation du patriotisme et de l’engagement militaire, en particulier dans ses romans, qui passionnèrent un public devenu majoritairement adolescent. C’est auprès de ses jeunes lecteurs garçons que le Journal des voyages, sous l’impulsion de son directeur Paul Charpentier, promut le mouvement naissant des Eclaireurs de France à la veille de la Première Guerre mondiale.

L’accès au séminaire se fera sur inscription, avec l’envoi d’un mail à l’adresse alexiakalantzis@gmail.com ou norbert.verdier@universite-paris-saclay.fr. Le lien zoom sera envoyé aux participants quelques jours avant. 

 
Organisateurs :

Hélène Védrine (Sorbonne Université, CELLF 19-21)

Norbert Verdier (Paris Saclay, EST-GHDSO)

Alexia Kalantzis (UVSQ, CHCSC)

 
Comité scientifique :

Evanghelia Stead (UVSQ, CHCSC & IUF)

Hélène Gispert (Paris Saclay, EST-GHDSO)

Viera Rebolledo-Dhuin (UPEC, CRHEC)

Hélène Védrine (Sorbonne Université, CELLF 19-21)

Norbert Verdier (Paris Saclay, EST-GHDSO)

Alexia Kalantzis (UVSQ, CHCSC)


Contacts :

alexiakalantzis@gmail.com

norbert.verdier@universite-paris-saclay.fr

 
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