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Séminaire Litt-Phi: Autour du livre d'Olivier Leplatre, Fénelon ou l'inquiétude du politique

Séminaire Litt-Phi: Autour du livre d'Olivier Leplatre, Fénelon ou l'inquiétude du politique

Publié le par Philippe Robichaud (Source : Jean-Christophe Abramovici)

L’œuvre de Fénelon témoigne d’une profonde inquiétude du politique. Fénelon s’est constamment intéressé au gouvernement des hommes, il a toujours manifesté un souci de la chose publique. Or il n’a laissé aucune œuvre théorique sur ce sujet et il s’est refusé à apparaître comme un penseur politique. Car, à ses yeux, le politique est toujours menacé de tragique et seules des valeurs morales et spirituelles qui lui sont supérieures peuvent parvenir à endiguer ses dérives et empêcher sa séduction. Telles sont les orientations de l’analyse de Fénelon et les bases de son programme de réformes pour la France.

Dépendante d’une anthropologie négative, sa réflexion considère la politique comme le révélateur de ce que Pascal a pu appeler « le vilain fond de l’homme ». Cependant, répondre au défi d’une œuvre pédagogique suppose un engagement optimiste et une foi en la perfectibilité des hommes. Fénelon parie sur l’hypothèse d’un bon gouvernement ou, du moins, sur la mise en lumière des conditions d’un pouvoir juste et pacifique.

Pour autant, le recours à la fiction, nécessaire au précepteur qui entend instruire le prince, trahit un véritable déplacement du problème politique : au fil des textes d’imagination s’invente une solution moins technique que littéraire à l’inquiétude du politique et se dessine un repli des idées sur l’enchantement de l’écriture poétique.

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Initié par les chercheurs dix-huitiémistes de l’université de Paris-Ouest Nanterre La Défense (Colas Duflo, Fabrice Moulin, Stéphane Pujol, Alain Sandrier, Laurence Vanoflen), ce groupe de travail interne au CSLF se donne pour vocation l’étude des rapports entre littérature et philosophie, en prenant un point d’ancrage dans le dix-huitième siècle, mais sans s’y limiter nécessairement. On s’y intéresse par exemple aux formes d’écriture de la philosophie, aux styles philosophiques, aux stratégies d’expression et de transmission des idées. Les fictions à ambition philosophique (utopique, pédagogique, morale…), le dialogue d’idées, le théâtre de propagande hétérodoxe, la poésie philosophique, pourront être étudiés, ainsi que la place de la philosophie dans le roman et les effets qu’elle y produit.


On s’inscrit ici dans une des préoccupations constantes du CSLF : l’étude de l’histoire des idées dans son rapport aux formes littéraires et de l’histoire des formes littéraires dans son rapport à l’histoire des idées. On sera particulièrement attentif aux dimensions épistémologiques et aux problèmes rencontrés dans l’étude des rapports entre littérature et philosophie. 

Le groupe de travail se veut aussi un lieu de mise en commun de perplexités, d’outils et de méthodes. Peuvent se joindre à nos travaux tous ceux (chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants ou futurs doctorants, de quelque institution qu’ils soient) qui s’intéressent à ces problèmes.

Les réunions de travail du groupe prendront la forme d’un séminaire en deux volets. Une première partie donnera l’occasion à un intervenant de présenter un exposé sur ses recherches suivi d’une discussion. Une deuxième partie plus collective permettra aux participants d’échanger à propos de questions méthodologiques, autour d’un problème, d’un ouvrage critique ou d’un projet futur.