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"Sartre: quarante ans déjà", par J.-P. Cescosse (Diakritik.com)

Publié le par Marc Escola

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Sartre : quarante ans déjà, par J.-P. Cescosse (en ligne le 6 mars 2020)

Quarante années depuis cet après-midi d’avril 1980 où une foule compacte accompagna sa dépouille au cimetière Montparnasse, et Sartre est resté Sartre : l’homme-livre.

De son vivant et après sa mort, on lui a reproché : de s’être toujours trompé ; de n’avoir, contrairement à Raymond Aron, rien vu de la montée du nazisme ; d’avoir fait jouer Les Mouches sous l’Occupation ; donné trois articles à Comoedia, organe de la collaboration ; appelé au meurtre de l’homme blanc, oppresseur et colonisateur, dans la préface des Damnés de la terre de Frantz Fanon ; d’avoir réduit la littérature à un discours d’idées ; de s’être laissé folkloriser par Saint-Germain-des-Près ; de s’être montré méprisant envers Camus  durant la controverse suscitée par L’Homme révolté (on peut en effet déceler les prémices d’une condescendance dès février 1943, dans cette phrase de l’«  explication », par ailleurs élogieuse, qu’il consacre à L’Étranger : « M. Camus met (Sartre fait ici référence au Mythe de Sisyphe) quelque coquetterie à citer des textes de Jaspers, de Heidegger, de Kierkegaard, qu’il ne semble d’ailleurs pas toujours bien comprendre.»)* ; d’avoir soutenu des dictatures (tout un pan du Sartre « politique » est concerné par le verdict de Soljenitsyne à l’égard de certains intellectuels occidentaux : « Étrangers, bien nourris, insouciants, myopes, irresponsables, armés de blocs-notes et de crayons à bille, comme vous nous avez nui dans votre vaine gloire de briller par la compréhension de ce à quoi vous n’entraviez que dalle. », (cité par Thierry Wolton, Une histoire mondiale du communisme, Les complices, Grasset, 2017). […]

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