Essai
Nouvelle parution
S. Buekens, Émergence d'une littérature environnementale. Gary, Gascar, Gracq, Le Clézio, Trassard à la lumière de l’écopoétique

S. Buekens, Émergence d'une littérature environnementale. Gary, Gascar, Gracq, Le Clézio, Trassard à la lumière de l’écopoétique

Publié le par Université de Lausanne (Source : Sara Buekens)

Compte-rendu publié dans Acta Fabula (février 2022, vol. 23, n°2) : "Le printemps de la littérature environnementale" par Laura Degrande.

 

Sara Buekens

Émergence d'une littérature environnementale. 

Gary, Gascar, Gracq, Le Clézio, Trassard à la lumière de l’écopoétique

Droz, 2020

536 p. - 39 € - ISBN 978-9-070-48931-1

 

L’écologie est aujourd’hui un sujet incontournable, aussi bien dans les conversations privées que dans la parole publique, que celle-ci s’exprime dans les débats politiques ou dans les médias. L’urgence de la problématique et la virulence des échanges peuvent toutefois nous faire oublier que ce débat ne date pas d’hier. Les préoccupations environnementales se sont déjà exprimées dès la seconde moitié du XXe siècle, y compris dans des écrits littéraires. Ainsi, entre 1950 et 1980, Romain Gary, Pierre Gascar, Julien Gracq, Jean-Marie Gustave Le Clézio et Jean-Loup Trassard ont exprimé leur attachement au monde naturel. Ils ont en outre été parmi les premiers à aborder des problèmes environnementaux comme la pollution de l’eau et de l’air, la disparition d’espèces animales et végétales, la destruction des paysages naturels et la menace nucléaire.

L’écopoétique permet d’aborder sous un angle nouveau des œuvres qui témoignent d’une conscience écologique émergente. L’approche, qui accorde une place de choix aux questions d’écriture, permettra de montrer que la prise de conscience toujours grandissante pour l’environnement conduit à des choix très spécifiques quant au genre littéraire, aux figures rhétoriques ou au style, et qu’elle suscite des réflexions métalittéraires sur le rôle du langage et de l’imagination.

Sara Buekens est docteur en littérature française et chercheuse postodctorale à l’Université de Gand (Belgique). Ses recherches portent sur la représentation de la nature et des problèmes écologiques dans la littérature française et francophone des XXe et XXIe siècles.

Sommaire

 

Introduction

La naissance d’une conscience environnementale littéraire

La Seconde Guerre mondiale comme tournant environnemental majeur Un corpus tombé dans l’oubli

Une génération soucieuse de l’environnement

Une littérature qui interagit avec le monde concret

L’écopoétique, une nouvelle approche de la littérature française

Une littérature qui se remet en question

Chapitre 1. Jean-Marie Gustave Le Clézio et Jean-Loup Trassard : le langage comme voie d’accès à une expérience authentique de la nature

1.1. « Tu connois mon aversion pour la ville » 1.1.1. Le règne de la quantité 1.1.2. Une lutte avec le monde naturel 1.1.3. La pollution urbaine 1.2. À la recherche d’un paradis (perdu ?) 1.2.1. Tout est lié 1.2.2. Une nature personnifiée 1.2.3. La culture de la terre 1.2.4. Un monde de vie menacé 1.3. Une fusion avec le monde 1.3.1. L’homme et la matière 1.3.2. La libération du langage 1.3.3. Les mots et le monde 1.4. Le rôle de la littérature 1.4.1. Lecture 1.4.2. Écriture 1.4.3. Littérature

Chapitre 2. Romain Gary : l’imagination comme catalyseur d’un écologisme humaniste

2.1. La poétique garyenne 2.1.1. La complexité réelle et romanesque 2.1.2. Une mise en valeur de l’ambiguïté 2.2. Les Racines du ciel et l’écologisme naissant 2.2.1. Un roman « total » écologique 2.2.2. Une écologie à des fins humaines 2.2.3. Un monde naturel symbolique 2.2.4. Les éléphants comme représentants de la marge humaine 2.3. L’engagement romanesque 2.3.1. Un humanisme écologique 2.3.2. Le pouvoir de l’imagination

Chapitre 3. Julien Gracq : Le genre littéraire comme fondement d’une lecture du paysage

3.1. Le roman et le poème surréalistes 3.1.1. Une nature annonciatrice : Au château d’Argol, Un beau ténébreux, Le Rivage des Syrtes 3.1.2. Une invasion végétale : Liberté grande 3.2. Le récit et la nouvelle réalistes 3.2.1. Une nature initiatrice : Un balcon en forêt 3.2.2. Le mariage entre nature et culture : la Presquîle 3.2.3. Une remontée vers l’origine : les Eaux étroites 3.3. L’essai 3.3.1. Un regard géographique et écologique : les Lettrines 3.3.2. L’espace urbain comme source d’aliénation : La forme d’une ville et Autour des sept collines 33.3. Pour une géographie à sensibilité environnementale 

Chapitre 4. Pierre Gascar : le style comme instrument de connaissance du monde

4.1. L’homme-mouton 4.1.1. Le monde naturel comme prétexte 4.1.2. L’esthétisme lyrique initial 4.1.3. Pour une classification écartant les critères moraux 4.2. L’homme-lichen 4.2.1. L’écologisme naturaliste 4.2.2. L’écologisme social 4.2.3. Le matérialisme 4.2.4. Le virage scientifique 4.3. L’homme-friche 4.3.1. L’écologisme humain 4.3.2. Pour une classification écartant les critères de beauté et d’utilité 4.3.3. Le « style sobre » de Gascar à prédominance scientifique

Chapitre 5. Considérations finales : vers une lecture transversale du corpus

5.1. L’environnementalisme français, entre tradition et progrès 5.2. Entre le local et le global 5.3 .La dimension sociale du retour à la nature 5.4. À la recherche d’une écriture environnementale 5. 5. Entre humanité, animalité, végétalité 5.6. La concrétisation des problèmes écologiques abstraits 5.7. Les racines d’une nature environnementale

Conclusion

Liste des abréviations

Bibliographie

Index