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École d’été internationale :

École d’été internationale : "Restitution, réparations, reparation – Vers une nouvelle société mondiale ?" (Italie)

Restitution, réparations, reparation – Vers une nouvelle société mondiale ?

 

École d’été internationale │ Call for Participation

9-13 septembre 2021

Villa Vigoni, Loveno di Menaggio, Italie

 

PRÉSENTATION

« The way in which we can address the irreparable is to still have in us what Barack Obama famously called the ‹ audacity of hope ›. » Souleymane Bachir Diagne

Cet été, le Cluster de recherche européenne (CEUS) nouvellement créé à l’Université de la Sarre et la Villa Vigoni – centre italo-allemand pour le dialogue européen entament une coopération à long terme qui sera consacrée à l’organisation d’événements conjoints destinés à la réflexion sur l’Europe et la redéfinition de ses relations envers le monde. À l’initiative de Christiane Solte-Gresser et de Markus Messling, le premier « laboratoire d’excellence Europe », qui aura lieu du 9 au 13 septembre 2021 dans la Villa Vigoni, traitera des questions de réparation ou d'irréparabilité de la subjectivité, de l’histoire et de la nature. À partir d’une perspective décoloniale, on explorera les possibilités et les limites d’une culture commémorative multidirectionnelle en examinant diverses constellations historiques dans lesquelles des crimes contre l’humanité ont ébranlé la communauté humaine.

La revendication de réparations, symboliques ou financières, pour la violence et les maux infligés par l’esclavage et le colonialisme, est probablement aussi ancienne que ces systèmes d’injustics eux-mêmes. Mais cet appel n’a été que rarement entendu : après la révolution haïtienne en 1804, pour ne citer qu’un exemple, ce ne sont pas les anciens esclaves qui ont été indemnisés, mais les propriétaires de plantation pour la perte de leur supposée « propriété ». Dès le début, des revendications de réparations, mais aussi de réparation symbolique et de la reconnaissance des injustices commises continuent de revenir dans le discours public, et ce n'est peut-être pas une coïncidence si, aujourd'hui encore – depuis les discussions entourant la troisième conférence mondiale des Nations unies contre le racisme, qui s'est tenue à Durban en 2001, et à la suite des mouvements Black Lives Matter – les réparations font à nouveau l'objet de négociations et de discussions dans le monde entier.

Ce n’est pas une coïncidence car ces conflits se déroulent à un moment où l’Europe et l’Occident se trouvent dans une profonde crise de légitimité, où les blessures et la division de la société mondiale se manifestent de plus en plus clairement et où la destruction du monde en tant qu'écosystème est évidente. Ce sont notamment les voix toujours plus importantes dans les anciennes colonies qui confrontent l’Europe avec le revers de sa promesse de progrès, qui n’a pas été problématisé pendant longtemps : racisme, colonialisme persistant et destruction de l’environnement. Simultanément, les anciennes structures de pouvoir se perpétuent dans les conflits autour de la distribution des vaccins pendant la pandémie globale et les inégalités sociales se creusent. Comment l’Europe se positionne-t-elle dans cette période de crise ? Prend-elle la critique de la modernité et de ses implications problématiques, façonnée par le débat postcolonial, comme une occasion de remettre en question son positionnement dans le monde et d'adresser les injustices commises ?

À partir de ces questions, l’école d’été qui aura lieu du 9 au 13 septembre 2021 dans le centre italo-allemand pour le dialogue européen Villa Vigoni se consacrera au thème : « Restitution, réparations, reparation – Vers une nouvelle société mondiale ? ». Le point de départ est la question des conséquences éthiques associées à l’appel aux réparations matérielles :

(Comment) peut-on concevoir la réparation si elle ne peut pas compenser matériellement ce qui a été détruit, mais ne doit pas non plus être un acte purement symbolique ? La possibilité d’adresser l'irréparable est-elle – comme l'entend le philosophe Souleymane Bachir Diagne – le seul point de départ d'une nouvelle humanité commune ? Ou bien les formes de réparation risquent-elles d'être instrumentalisées pour des intérêts stratégiques et géopolitiques, rendant à nouveau impossible toute négociation d’égal à égal entre l'Europe et le monde ? Ces questions seront abordées selon quatre perspectives qui examineront chacune le rôle de la narration dans les discours et les processus de réparation.

Les invités de l’école d’été sont la chercheuse en littérature Aurélia Kalisky (Berlin) dont les recherches portent sur la question du témoignage dans le contexte de la Shoah et des crimes coloniaux ; l’auteure italienne et public intellectual Igiaba Scego (Rome), dont l’œuvre littéraire diversifiée traite de l’expérience traumatique et des possibilités de guérison dans les contextes (post)coloniaux ; la sociologue Angelica Pesarini (Florence) et l’anthropologue social Jonas Tinuis (Sarrebruck), qui examinent les conditions sociales préalables et les conséquences du travail muséal décolonial en Italie et en Allemagne ; l’auteure Helena Janeczek (Rome) avec son oeuvre littéraire sur la mémoire et la Shoah et son dernier roman sur la photographe Gerda Taro, La ragazza con la Leica (2019), qui a reçu le Premio Strega ; et le philosophe Olivier Remaud (Paris) avec sa récente publication, Penser comme un iceberg (2020), qui plaide pour une réévaluation des relations entre l’homme et la nature.

 

FORMAT

Le format de l’école d’été prévoit des discussions ouvertes qui seront introduites par les exposés des invités, ainsi qu’un travail en groupes de lecture plus restreints. L’une des journées de cette conférence inaugurale sera également l’occasion d’une cérémonie officielle pour marquer le coup d’envoi de la coopération entre la Villa Vigoni et l’Université de la Sarre.

 

CANDIDATURE

L’école d’été s’adresse aux doctorants en sciences humaines et sociales ainsi qu’aux titulaires de master qui sont sur le point de commencer leur doctorat. Les recherches des candidats doivent avoir un lien avec le sujet de l’événement. Les candidats intéressés doivent envoyer une lettre de motivation (intérêts de recherche et leur lien avec le sujet de l’école d’été : environ une page) et leur CV à summerschool-reparation@uni-saarland.de jusqu’au 1er juillet 2021. Une publication est prévue à la suite de l’école d’été, où une partie des participants aura la possibilité de publier une contribution.

Les exposés et les discussions seront en français et en anglais, une bonne compréhension des deux langues est requise.

 

FRAIS

Pour les participants de l’école d’été, les frais de logement et de nourriture seront pris en charge. Les frais de transport (voyages en train en 2e classe/classe économique) peuvent être remboursés jusqu’à un maximum de 300 euros.

Concept de sécurité Corona

Pour le moment, nous considérons que l’école d’été pourra se dérouler sur place, dans le cadre du dispositif hygiénique de la Villa Vigoni. Si, en raison de l’évolution de la pandémie, cela s’avérait impossible, nous vous informerons en temps utile des possibilités alternatives (format hybride, ajournement de la conférence ou une limitation à la publication du compte rendu du symposium).

Concept et organisation

Mario Laarmann│Carla Seemann│Laura Vordermayer