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Appels à contributions
Représentation de la cruauté en littérature (Paris Sorbonne)

Représentation de la cruauté en littérature (Paris Sorbonne)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Marta Jordana)

JOURNÉE D'ÉTUDES ED3

REPRÉSENTATION DE LA CRUAUTÉ. 

Sorbonne Université (Faculté des Lettres) - 25 avril 2020 

École doctorale 3 - Littératures française et comparée

 

                   «Car l’homme est le plus cruel de tous les animaux. C’est en assistant à des tragédies, à des combats de tau-reaux et à des crucifixions que, jusqu’à présent, il s’est senti le plus à l’aise sur la terre; et lorsqu’il s’inventa l’enfer, voici, ce fut là son ciel sur la terre.»

NIETZSCHE

 

Si l’on revient à son étymologie latine, « cruauté » (du latin cruor) renvoie d’abord au plaisir éprouvé à la vue du sang versé et, plus largement, à la volonté de faire souffrir, que cette souffrance s’exerce par la contrainte physique ou psychologique.

Religion, philosophie puis, plus récemment, psychanalyse, sociologie et anthropologie se sont tour à tour penchées sur la question de ce mal et de ses origines. La littérature n’est pas en reste et, fascinée par la cruauté, elle s’inspire des croyances, des faits divers et des travaux de ses contemporains, pour développer et transformer une véritable esthé-tique du genre.

Notre journée d’étude se propose ainsi d’explorer quelques représentations littéraires de la cruauté, afin d’en dégager le sens et les enjeux. On pourra ainsi s’interroger sur l’identité et le rôle du personnage cruel dans la fiction, surtout lorsque celui-ci véhicule des angoisses propres à une époque (la femme, le vampire, le savant, les «classes labo-rieuses», l’étranger…). Certaines représentations s’inscrivent en outre dans des formes génériques et esthétiques particulières, dont on peut questionner les normes et les in-fluences : tragédie, histoire tragique, roman noir, romantisme noir ou «frénétique», conte cruel, roman populaire, roman policier, théâtre du Grand-Guignol, «théâtre de la cruauté» ou encore décadentisme.

Enfin, étudier les représentations de la cruauté suppose également qu’on s’interrogesur leur réception etleurseffets: édificateurs, moralisateurs, dénonciateursou plus obs-curément complaisants, gratuitset esthétiques, comment le texte cruel se légitime-t-il ?

Les contributions pourront s’inscrire dans tous les siècles et dans tous les genres litté-raires.

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Soumission des propositions de communication :

Longueur maximale des propositions : 250 mots

Clôture des candidatures : 17 mars 2020 

Adresse d'envoi : doctoralesed3@gmail.com 

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Organisation 

Florence Hafner, Marta Jordana, Hélène Köll, 

Marie Lecrosnier- Wittkowsky 

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Bibliographie indicative :

BIETChristian (dir.), Théâtre de la cruauté et récits sanglants en France (XVIe-XVIIesiècle), Robert Laffont, Paris, «Bouquins», 2006.

BORDERIERégine,Fiction et diction de la peur dans les récits du XIXesiècle, La Baconnière, Genève, 2017.

BURKEEdmund, Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et dubeau[1757], J.Vrin, Paris, 1973, trad. fr. E. Lagentie de Lavaïsse.

CHAUDOYEGuillemine et CUPADominique (dir.), Figures de la cruauté, EDK édi-tions, Paris, coll. «Pluriels de la psyche», 2012.

CHAUVAUDFrédéric, RAUCHAndré et TSIKOUNASMyriam (dir.), Le Sarcasme du mal: histoire de la cruauté de la Renaissance à nos jours, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, coll. «Histoire», série «Justice et déviance», 2016.

ERMANNMichel, La Cruauté: essai sur la passion du mal, Presses Universitaires de France, Paris, «La Nature humaine», 2009.

FREUDSigmund Trois essais sur la théorie sexuelle, [1905], Gallimard, Paris, 1923, trad. fr. B. Reverchon-Jouve et B. Groethuysen.

KRISTEVAJulia, Pouvoirs de l’horreur : essai sur l’abjection, éditions du Seuil, Paris, «Tel Quel», 1980.

MARCANDIER-COLARDChristine, Crimes de sang et scènes capitales. Essai sur l’esthétique romantique de la violence, Presses universitaires de France, Paris, «Perspectives littéraires», 1998.

PRAZMario, La Chair, la Mort et le Diable dans la littérature du XIXe siècle, le romantisme noir, Denoël, Paris, 1977.